Le mot « Etat » vient du terme latin status, ce qui est debout. C'est une notion relativement récente, utilisée en Europe à partir de la Renaissance, pour désigner cette entité (abstraction) qui sert de cadre et de support au pouvoir politique. Il semble bien que ce soit Machiavel, le célèbre auteur du Prince (1515), qui ait été l'un des premiers à utiliser le mot Etat au sens moderne. L'apparition de la notion est contemporaine de l'émergence de sa réalité empirique, puisque c'est au XVIe siècle qu'apparaissent les premiers critères de l'Etat moderne.
Aujourd'hui, l'Etat occupe dans la science et la culture juridique une place centrale. Bien qu'il voie en effet sa légitimité comme sa puissance contestées et parfois affectées, il demeure référent initial et ultime, le modèle paradigmatique d'organisation et d'exercice du pouvoir. On peut donc s'interroger sur son évolution et les moyens pour lui de s'en rendre maître.
Tout discours sur le droit part de ou postule l'idée d'Etat, à la fois auteur et sujet du droit. Cette apparente évidence ne doit pas dissimuler le fait que l'Etat ne présente que l'un des modèles d'organisation des rapports humains, modèle contingent donc. C'est dire que l'Etat est susceptible de faire l'objet de deux approches distinctes mais complémentaires, selon qu'il est envisagé comme un phénomène historique et social de régulation des comportements ou selon qu'il est appréhendé comme une institution juridique
[...] En effet, deuxième idée : l'Etat est souverain. En ce sens il détient une puissance qui ne relève d'aucun autre pouvoir Au plan interne, l'Etat a donc une autorité suprême sur tous les groupements et les individus. Sur le plan international, la souveraineté correspond à l'indépendance de l'Etat. La souveraineté semble donc être un élément très important dans la définition juridique de l'Etat et dans l'apparition de celui-ci Souveraineté de l'Etat : une notion remise en cause La souveraineté est considérée depuis longtemps comme le véritable critère de l'Etat. [...]
[...] L'Etat est, selon lui plus qu'un simple instrument au service des individus : il est ce qui en réalise la destination la plus haute. C'est pourquoi Hegel estime que c'est pour les individus le plus haut devoir d'être membres de l'Etat L'Etat est le domaine du rationnel en soi et pour soi parce que son domaine est celui de l'Universel, à travers la Loi. L'Etat est la réalité de l'Idée morale la raison en acte, car il réalise la morale et le droit qui ne sont encore au niveau individuel que des abstractions. [...]
[...] En effet, le bien public s'efface devant la recherche du bonheur privé. Cela se traduit par la difficulté pour les grands partis à trouver un programme derrière lequel se retrouve toute la société. Cette perte de repères et de valeurs collectives s'est faite au profit d'un individualisme croissant depuis les années 1960. Or, l'Etat à la fois symbole et moteur de l'unité nationale subit à son tour les injonctions individualistes de ses citoyens. A une judiciarisation de la société civile, répond la multiplication des procès à l'encontre de l'Etat. [...]
[...] Plus qu'une simple construction humaine, l'Etat est à l'image de la Raison. Cet état de fait se traduit par sa légitimité que Weber qualifie de rationnelle dans sa typologie. A la légitimité traditionnelle ou encore charismatique, il oppose l'autorité qui s'impose en vertu de la légalité en vertu de la croyance en la validité d'un statut légal et d'une compétence positive fondées sur des règles établies rationnellement Philosophiquement, l'Etat apparaît comme un réducteur d'incertitudes, destiné à garantir la durée et la sûreté d'une communauté politique. [...]
[...] Economie et société, Paris, Calmann-Lévy, pp. 25-41 Croisat M., Le fédéralisme dans les démocraties contemporaines, Paris, Montchrestien pp. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture