« Le rassemblement des citoyens dans des organisations, mouvement, associations, syndicats est une condition nécessaire au fonctionnement de toute société civilisées bien structurée ». C'est par ces mots que Vaclav Havel, homme d'Etat tchèque, justifie la nécessité de l'homme qui travaille à s'intégrer dans un syndicat extrait de ses Méditations d'Été.
Cet exemple, très actuel, n'émet pas d'anachronisme avec la situation de la fin du XIXème siècle. La nécessité pour l'homme ouvrier de s'unir pour plaider sa cause et former une nouvelle force au sein de l'Etat devient indispensable à une époque où le problème ouvrier se pose déjà en Europe occidentale au cours de la deuxième moitié du XIXème. Ce problème se traduisit notamment en Angleterre où cela se traduisit essentiellement par des revendications violentes menées par le courant chartiste pour se généraliser en Europe au tout début du XXème siècle.
La Révolution Industrielle est une des clés pour comprendre ce problème ouvrier : la montée du capitalisme, la croissante création de grandes usines, qui manipulent de grandes sommes d'argent et contrôlent le milieu ouvrier et manufacturier les obligent donc à se placer au dessus des ouvriers et durcit leur comportement. Une mentalité ouvrière se développe en parallèle avec des ouvriers qui prennent conscience de leurs droits et les revendiquent. Le contrôle de ce problème revient aux gouvernements qui ne réagissent pas partout de la même manière: les gouvernements composés principalement de membres de la Haute Bourgeoisie essayent de freiner les diverses réformes que l'on essaye de donner vie. Les autres gouvernements, souvent trop faibles face au pouvoir ouvrier puissant, doivent leur accorder ces réformes et ainsi les rendre existantes au regard de la loi.
Comment et de quelle manière se forme et s'exerce le syndicalisme qui naît dans une Europe, où la place des industriels et des hautes personnalités bourgeoises freinent cette puissance parallèle ?
[...] Les bouleversements sociaux, industriels ont permis donc cet essor du syndicalisme en Europe. Mais ce syndicalisme a fait son chemin et nous pouvons nous poser la question si encore ceux-ci ont gardé leur puissance dans le milieu ouvrier comme en Allemagne, depuis les dernières 10 années, le syndicalisme essuie quelques défaites comme en 2003 avec l'échec de l'instauration des 35 heures en Allemagne de l'Est et même des nombreux scandales financiers qu'il a dû essuyer. Bibliographie L'Heure du Syndicalisme en Europe, d'Albert de Smaele L'invention des syndicalismes : le syndicalisme en Europe occidentale à la fin du 19e siècle, de Jean-Louis Robert, chez Publications de la Sorbonne Le Syndicalisme en Europe, de Michel Launay Le Syndicalisme en France, de Georges Lefranc, chez PUF, collection Que Sais-Je? [...]
[...] Le succès des syndicats semble être posé cependant, des grèves mal préparées conduisent les syndicats à se heurter à la force patronale et à la puissance du gouvernement. Les syndicats se tourneront davantage vers la prise de position calme en créant de diverses caisses d'assurances ouvrières et orientera ces syndicats vers un esprit de concertation. L'autre version du syndicalisme européen est le syndicalisme révolutionnariste, ou révolutionnaire. Nous prendrons ici l'exemple de la France et celle de la CGT pour illustrer ce versant du syndicalisme. [...]
[...] Le meilleur exemple de réformisme syndical est celui de l'Allemagne. C'est à cette époque que se crée un syndicalisme de masse, puissant et organisé. Comme le souligne le professeur des Université René Lasserre, ces syndicats libres s'affranchissent de la tutelle politique du PSD, le Parti Social-démocrate, et font prévaloir une conception plus pragmatique de l'action syndicale Ce nouvelle façon de syndiquer attire de nombreux ouvriers allemands : on passe de 680000 en 1900, proche du PSD, à 1600000 en 1906 dans les syndicats libres. [...]
[...] Mais les trade unions refusent une union avec la majorité qui est libérale et se lance dans la poursuite d'un syndicalisme révolutionnaire en menant de nombreuses grèves violentes. Cette agitation s'appuiera sur un projet politique différent de celui du Labour qui vise à renverser la Etat libéral et capitaliste. En Allemagne, les syndicats libres prolongent le travail du Parti Social- démocrate. Il faut savoir que les syndicats et le parti ont été au même moment, en 1869. Toutefois, l'Union générale, qui regroupe les différentes fédérations en son sein, s'écarte du PSD mais avec laquelle elle ne rompt pas. [...]
[...] En 1890, les trade unions ne dépassaient pas les 800000 adhérents alors qu'en 1914 ils étaient près de 4000000. En France, les nombres de syndicats ne dépassaient les 1500 en 1890 alors qu'en 1914 ils étaient plus de 2500. En 1914, nous pouvons compter près de 3500000 syndicalistes. Un véritable engouement s'éprend des ouvriers pour la cause syndicaliste, qui est en réalité leur cause propre Les nouveaux moyens d'actions des syndicats La principale arme bien connue des syndicalistes est la grève. En France, longtemps illégale, ce droit fut reconnu en 1864 avec la loi Ollivier. [...]
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