Personne juridique internationale, force politique, le Saint Siège voit ses relations internationales régies par les Accords de Latran du 11 Février 1929, plus précisément par l'article 12. L'article 24 du même accord proclame la neutralité du Saint-Siège portant ainsi le Saint-Père à déclarer qu'il s'abstient perpétuellement de participer aux compétitions politiques et temporelles pouvant surgir entre les puissances, à l'exception des circonstances, particulières où les puissances en litige ont recours à lui.
Amorcée le Pape Paul IV, et largement reprise par Jean Paul II, la politique du Siège apostolique au Moyen-Orient avait pour objectif essentiel de consolider la présence des Eglises catholiques dans les lieux où le christianisme est né et de défendre le droit de chaque peuple à la dignité, à la justice, à la paix, à l'autodétermination et à la sécurité . La position du Saint Siège s'est donc articulée autour de la protection des communautés Catholiques et chrétiennes au Moyen Orient (et par conséquent des Lieux Saints) et sur la promotion d'un dialogue interreligieux. De manière générale, lorsque le Saint Siège intervient lors d'un conflit, son influence et son pouvoir, ou comme le diraient certains son soft power, se basent essentiellement sur le prestige moral du Pape en tant que chef de l'Eglise Catholique et sur l'importance des communautés catholiques dans la société dans laquelle a lieu le conflit.
[...] La signature d'un accord entre le Saint-Siège et Israël le 30 Janvier 1993, qui replaça clairement le Saint-Siège comme un acteur de dialogue et de médiation dans la région, est à comprendre dans le cadre des négociations multilatérales de paix au Moyen Orient au sortir de la guerre du Golfe. En effet, il y a synchronisation des calendriers de négociations Israélo-Vaticanes et de la résolution des conflits. La Conférence de Madrid en Septembre 1991 précède de peu la création d'une commission Saint-Siège/Israël en Juillet 1992. De même pour la signature des accords d'Oslo le 13 Septembre 1992 qui précède de peu l'Accord fondamental entre Israël et le Vatican du 30 Janvier 1993.
[...] Enfin, il est évident qu'il existe des différences fondamentales entre Jean-Paul II et Benoît XVI, élu Pape en 2005, concernant la politique du Saint Siège en général et en particulier celle du Moyen Orient. Autant Jean-Paul II était maître en communication sur la scène internationale, autant son successeur a plutôt opté pour un style différent. Mais bien plus, sous Benoît XVI, l'influence politique du Saint Siège ne s'exerce pas seulement par des interventions ou des opérations de communication, mais surtout en s'appuyant sur l'Eglise en tant que courant d'opinion voire comme lobby (...)
[...] Il n'eut de cesse de répéter que seul le dialogue, la négociation, le recours au Droit International, aux Nations Unies et le dialogue inter-religieux pouvait ramener la paix au Moyen-Orient. Multipliant les prises de position dans l'Osservatore Romano ou la Civilta Catolica, dans son discours au Corps Diplomatique ou à la fin de l'Angélus, en missionnant des envoyés auprès des acteurs clés, ne cessant de contacter les instances régionales comme la Ligue Arabe, allant même jusqu'à envoyer une lettre au Président Bush et Hussein, Jean-Paul II a tenté durant toute la période d'influencer les positions des belligérants. [...]
[...] La signature d'un accord entre le Saint Siège et Israël le 30 Janvier 1993, qui replaça clairement le Saint Siège comme un acteur de dialogue et de médiation dans la région, est à comprendre dans le cadre des négociations multilatérales de paix au Moyen Orient au sortir de la guerre du Golfe[13]. En effet, il y a synchronisation des calendriers de négociations Israélo- Vaticanes et de la résolution des conflits. La Conférence de Madrid en Septembre 1991 précède de peu la création d'une commission Saint Siège/Israël en Juillet 1992[14]. De même pour la signature des accords d'Oslo le 13 Septembre 1992 qui précède de peu l'Accord fondamental entre Israël et le Vatican du 30 Janvier 1993. [...]
[...] L'influence du Saint Siège dans la résolution des conflits au Moyen Orient, depuis la Guerre du Golfe jusqu'à nos jours Personne juridique internationale, force politique, le Saint Siège voit ses relations internationales régies par les Accords de Latran du 11 Février 1929, plus précisément par l'article 12. L'article 24 du même accord proclame la neutralité du Saint-Siège portant ainsi le Saint-Père à déclarer qu'il s'abstient perpétuellement de participer aux compétitions politiques et temporelles pouvant surgir entre les puissances, à l'exception des circonstances, particulières où les puissances en litige ont recours à lui. [...]
[...] Mais cette influence de fond ce soft power dans le règlement des conflits rencontre de nouvelles difficultés dues notamment à la montée de l'Islam radical, à la fermeté de la politique impériale des USA et très probablement à l'arrivée de Benoît XVI dont les visions du Moyen Orient sont bien différentes de celle de Jean Paul II. Le défi majeur de la diplomatie Vaticane au Moyen-Orient est la situation des communautés chrétiennes dans un contexte d'émergence du radicalisme religieux[17]. La société pluri-religieuse qu'est le Liban a longtemps été l'exemple pour le Saint Siège qu'il était possible d'aboutir à une coexistence au sein d'une même société de chrétiens et de musulmans. [...]
[...] Arboit, op.cit., p178 Il faut noter également que d'autres puissances, comme la France avec sa proposition de tenir une conférence internationale en échange d'un retrait irakien le 14 Janvier 1991 ou l'Union Soviétique et son plan Gorbatchev, sont susceptibles d'avoir reçu les appels du Souverain Pontife. Un autre exemple intéressant est la requête de Bagdad en Janvier 1993 pour une médiation du Saint Siège dans le bras de fer Américano-irakien. T. Koutoubras, op.cit., p 437-440 M.P Lanfranchi, L'accord fondamental du 30 décembre 1993 entre le Saint-Siège et Israël. [...]
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