Tout au long de l'histoire, les états, les individus et les groupes humains de toutes natures se sont construits, affronter et détruits autour des rapports, parfois hostiles et souvent violents, qu'ils entretenaient tous avec une autre entité. Cette autre entité, de quelque sorte qu'elle soit, est plus connu sous l'appellation généraliste d'ennemi, c'est-à-dire dans le sens courant, ce qui nous est opposé sur un nombre plus ou moins grand de points (idéologique, sociaux, religieux), qui représente une menace pour notre intégrité, et pour notre souveraineté, dans le cas des états, et parfois même pour notre survie tout simplement. La question qu'il faudra se poser est de savoir quelles sont les explications théoriques de l'apparition et de la persistance du concept de l'ennemi dans les sociétés. Et enfin comment cette idée s'est traduite dans les faits, et si elle est restée parfaitement inchangée malgré les évolutions subites par l'organisation de la scène internationale
[...] La question qu'il faudra se poser est de savoir quelles sont les explications théoriques de l'apparition et de la persistance du concept de l'ennemi dans les sociétés. Et enfin comment cette idée s'est traduite dans les faits, et si elle est restée parfaitement inchangée malgré les évolutions subites par l'organisation de la scène internationale. L'hostilité entre états est à la base de l'apparition du concept d'ennemi A/Elément d'explication de base du concept d'ennemi -la définition la plus couramment admise pour qualifier un ennemi est celui qui cherche à nuire, qui est hostile, nuisible, celui contre lequel on se bat dans le cadre d'une guerre par exemple. [...]
[...] Cette dernière, encastrée dans une situation de guerre/paix, a été pour la première fois identifiée comme apparaissant à la fin de première guerre mondiale, avec la continuation par des pays comme la France de politique hostiles en particulier vis-à-vis de l'Allemagne (occupation de la Ruhr, renforcement de la SDN, etc.). Ensuite les relations internationales peuvent être construites autour des concepts d'ami ou d'ennemi, qui vont par la suite amener ceux de paix et de guerre. La dissociation ami/ennemi peut être de tout ordre, que ce soit économique, religieux ou autre. Ces éléments vont amener à divers stades, que sont le rapport de force, et dans le cas le plus extrême, la guerre totale. [...]
[...] L'identité russe était donc en quelque sorte prisonnière des idées que se faisaient les Européens de l'Est, développant une aversion antirusse en voyant par là dans le russe l'ennemi à combattre. -Pour ce qui est de la désignation de l'ennemi, pour les réalistes et Schmitt, seul l'état est en mesure de le faire, car il concentre en ses main un pouvoir immense : il peut non seulement désigner l'ennemi aussi bien intérieur qu'extérieur, mais possède aussi et surtout la capacité de faire la guerre (il peut exiger des son peuple de combattre tel ennemi et pourquoi pas en mourir). [...]
[...] -la mondialisation, pour Schmitt, va mener à une dépolitisation de la planète et vers une société universelle (cosmo-polis) et donc à une fin de la distinction entre ami et ennemi, vu que cette distinction se faisait uniquement dans le cadre de l'existence d'une multitude d'Etats, chacun voyant un ennemi dans celui qui ne partageait pas, qui ne correspondait pas à sa vision, son idéologie. La dénomination d'état ne correspondrait même pas à ce type de société universelle, car pour être état il faut avoir un ennemi à combattre. [...]
[...] C'est-à-dire que l'on ne va plus faire de différence entre le criminel et l'ennemi. L'ennemi n'apparaît plus seulement comme un adversaire à vaincre, mais désormais comme un criminel à anéantir. Les applications de ce nouveau droit chamboulant l'approche réaliste de l'ennemi sont à chercher dans le traité de Versailles, de la SDN, ou encore dans les procès de Nuremberg. L'état qui va attaquer un de ses ennemis, va être vu comme en faute, et en cas de défaite de celui-ci, il devra payer le prix de son agression (comme l'Allemagne en a payer le prix en 1945, en étant amputée territorialement, divisée, et affaiblie sur la scène internationale). [...]
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