C'est en 1790 que Condorcet est le premier à réclamer des droits politiques, et en particulier un droit « de cité » pour les femmes ainsi qu'une réelle égalité avec les hommes. Cependant la parité, c'est-à-dire une « égalité numérique parfaite » selon le Petit Robert ou selon le dictionnaire critique du féminisme, une « représentation égale des femmes et des hommes dans les institutions élues de la République. » a été imaginée plus tard par la féministe Hubertine Auclert qui écrit dans son programme électoral en 1885 : « il faut que les assemblées soient composées autant de femmes que d'hommes ». En plein XIXème siècle émerge ainsi le concept d'une représentation politique paritaire qui ne sera traduite dans les textes qu'un siècle plus tard. La loi constitutionnelle du 8 juillet 1999 ajoute en effet à l'article 3 de la Constitution de 1958 un alinéa disposant que « la loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives ». Un an plus tard, la loi électorale du 6 juin 2000 fixe les modalités pratiques « favorisant » cet égal accès des femmes et des hommes dans le champ de la représentation en posant le principe d'un quota de 50% de personnes de chaque sexe pour les candidatures proposées par les partis, et en prévoyant pour le faire respecter des règles incitatives ou contraignantes selon le type d'élection. La parité est donc en premier lieu une revendication se plaçant uniquement sur le terrain politique, mais à long terme, ces mesures visent à promouvoir la place de la femme dans tous les domaines et constituent par là même un choix de société.
Cependant, l'efficacité de ces mesures politiques est toute relative si l'on en croit le classement du Forum économique mondial pour la parité de 2006 qui place la France en 70ème position sur 115 pays (soit 90% de la population mondiale) en prenant en compte quatre critères ; économie, éducation, politique, santé. (Philippines 6ème position).
La mise en œuvre de la parité a-t-elle alors permis une égalité réelle, et non plus formelle ? A-t-elle engendré une redéfinition des rapports homme femme comme elle l'entendait ?
La mise en place de la parité en France n'a pas éteint toutes les réticences et le débat autour de l'universalisme républicain demeure (I) ce qui pose aujourd'hui un certain nombre de défis à relever pour une mise en œuvre effective (II).
[...] Quels enjeux pour la parité ? C'est en 1790 que Condorcet est le premier à réclamer des droits politiques, et en particulier un droit de cité pour les femmes ainsi qu'une réelle égalité avec les hommes. Cependant la parité, c'est-à-dire une égalité numérique parfaite selon le Petit Robert ou selon le dictionnaire critique du féminisme, une représentation égale des femmes et des hommes dans les institutions élues de la République. a été imaginée plus tard par la féministe Hubertine Auclert qui écrit dans son programme électoral en 1885 : il faut que les assemblées soient composées autant de femmes que d'hommes En plein XIXème siècle émerge ainsi le concept d'une représentation politique paritaire qui ne sera traduite dans les textes qu'un siècle plus tard. [...]
[...] Elle apparaît en effet comme une question propre aux pays développés, alors que dans de nombreux États la femme n'a même pas encore acquis un minimum de droits civils. La dimension internationale du combat conduit sans doute la France à "montrer l'exemple". Bibliographie Ouvrages Achin, Bargel, Dulong, Sexes, genre et politique, Economica, Paris Elisabeth Badinter, L'un est l'autre Benoît Chirent, La représentation politique des femmes : la fin de l'exception française S.N Françoise Gaspard, Claude Servan Schreiber et Anne Le Gall, Au pouvoir citoyennes, Liberté, égalité, parité Seuil Françoise Héritier, Masculin Féminin, vol2 : Dissoudre la hiérarchie, Odile Jacob, Paris Evelyne Pisier, Le droit des femmes, Dalloz E. [...]
[...] Selon la juriste Evelyne Pisier la dualité des genres reste incompatible avec le principe de souveraineté nationale : le député ne tient son mandat ‘d'aucune section du peuple' De plus, La République française ne connaît que des citoyens, des individus abstraits sans aucune caractéristique sociale, religieuse, culturelle ou sexuelle. A ceci les pro paritaires dénoncent un universalisme uniquement masculin dans les faits (E. Sledziewski) qui méconnaît une moitié de l'humanité. Enfin, selon la féministe Elisabeth Badinter ce type de politique qui fait du biologique le critère distinctif des femmes justifie par avance la spécialisation des rôles combattue depuis plus de 30 ans. [...]
[...] Selon elle on redonne vigueur aux vieux stéréotypes, il est à craindre que les hommes aient tout à y gagner et les femmes beaucoup à y perdre C'est ce qu'Olivier Duhamel exprime dans l'Express en 1996 porter atteinte à cet universalisme nous ferait entrer dans une redoutable logique de différenciation. Les être humains seraient réduits à des spécificités originelles. La différenciation sexuelle prendrait le pas sur la commune humanité. C'est dans ce contexte de débats passionnés et importants en enjeux philosophiques que la parité a néanmoins été consacrée constitutionnellement et législativement en 1999 et 2000. Qu'en est il alors aujourd'hui de l'égalité entre hommes et femmes dans tous les domaines de la vie ? II. La parité confrontée à la réalité socio culturelle A. [...]
[...] La mise en place d'un système de pénalités financières pour les élections législatives est pour l'heure inefficace, et l'Observatoire pour la parité a rappelé l'importance de l'introduction d'une part de proportionnelle de liste par département (élections cantonales) puisqu'il s'agit du mode de scrutin le plus favorable à l'élection de femmes. B. parité socio professionnelle ; une traduction difficile D'après une enquête de l'Insee, seulement des dirigeants en France sont aujourd'hui des femmes, alors que ces dernières représentent de la population active. Peu nombreuses, les dirigeantes sont également moins bien payées que leurs homologues masculins. En moyenne, elles touchent un salaire de inférieur à celui des hommes. [...]
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