Quand on parle de lutte contre la corruption, ce qui intéresse l'opinion nationale et surtout les partenaires techniques et financiers du Burkina c'est de savoir si la corruption a augmenté ou si elle a diminué. C'est aussi de savoir si les actions menées contre le phénomène ont permis de réduire les pratiques les plus visibles. Or là-dessus tout le monde fait référence aux ratings produits par les organisations internationales et société d'études de risques-pays. Ces ratings (classements) permettent de donner un indice sur le niveau de corruption lié à un aspect précis. Par exemple le classement de Transparency International (TI) des pays les plus corrompus, couramment plus connu le nom d'indice de perception de la corruption - IPC - donne la perception des investisseurs étrangers sur leurs expériences dans les pays couverts par les classements notamment les tracasseries administratives vécues par les investisseurs dans un pays.
Pour le cas du Burkina les derniers classements notamment celui de Doing Business Better (de la BM) et les classements de Transparency International et de la fondation Mo Ibrahim, ont provoqué deux types de réactions : la première est celle du gouvernement. A travers une grande publicité médiatique le gouvernement Burkinabè se félicite des résultats des mesures entreprises depuis quelques années. Certes des efforts ont été faits particulièrement en matière de législation du travail et de facilités, mais dans le quotidien les pratiques de corruption sont loin d'être réduites au niveau interne.
[...] Il existe deux types d'entreprises anti-corruption. Le premier groupe rassemble tous les organes permanents, exceptionnels, administratifs, judiciaires, parlementaires, qui tirent leur légitimé de l'Etat. Le second type regroupe tous les organes ou structures d'initiatives privées, autrement dit, ceux issus des mouvements associatifs, des corporations professionnelles (juges, avocats, journalistes, etc.). En fonction du contexte et des pays, on peut ajouter un troisième type d'acteurs, non réglable, il s'agit des agences ou représentations de la coopération internationale au développement qui interviennent dans la lutte contre la corruption soit pour financer, soit pour déterminer la vision voire l'idéologie. [...]
[...] Mai 2006 : La lutte contre la corruption se trouve dans l'impasse. Le président de la Haclc est démis de ses fonctions de façon cavalière. Il est remplacé par un autre plus manipulable Sa première mission est de réviser le contenu de la première version de la politique nationale de lutte contre la corruption (celle de 2004, préparé par son prédécesseur), lequel avait l'aval de la plupart des acteurs du domaine. Une nouvelle politique est adoptée par le gouvernement en mai 2006. [...]
[...] Le comble de l'ironie est qu'on dénombre plus d'une dizaine d'organismes publics intervenant directement ou indirectement dans la lutte contre la corruption ou la sauvegarde de l'intégrité. Du côté des acteurs à la base, la tradition d'engagement citoyen contre la corruption a continué à se manifester notamment à travers toujours les syndicats et l'émergence de mouvements sociaux de défense des droits humains la société civile. Le Réseau national de lutte anti-corruption (Renlac) s'est constitué en réseau formalisé en décembre 1997 consacrant l'engagement, des syndicats et des défenseurs des droits humains et de la démocratie, de manière hardie la lutte contre la corruption . [...]
[...] Ce canal de la presse a constitué un autre indicateur de variations de la perception des citoyens sur le phénomène et en relever réellement certains aspects cachés. Les Mémoires des hommes politiques tels Sangoulé Lamizana, Marc Tiémoko Garango et des études historiques[7] permettent de documenter l'approche historique de la lutte contre corruption durant cette période. La deuxième période [1984 à 1987], plus courte, a été caractérisée par les slogans révolutionnaires marqués par une dualité. Beaucoup d'actions d'éclat contre la petite corruption des fonctionnaires[8] et moins de scandales de corruption politique du fait du charisme du leader de la révolution, Thomas Sankara. [...]
[...] Le Pnud met sur la balance une enveloppe de 70.000 dollars EU. Il réussit à mobiliser les autres bailleurs de fonds, car écrit-il, ils sont prêts à s'associer à une initiative concertée pour lutter contre la corruption et certains ont déjà promis des sommes qu'ils peuvent très rapidement affecter au programme de lutte contre la corruption pour un montant de 2 à 3 millions de dollars EU (Pnud, 2001) Décembre 2001 : le gouvernement prend un décret créant la Haclc dont la principale mission est de coordonner la lutte anti-corruption au Burkina Faso. [...]
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