Cette synthèse constitue la première étude effectuée au sujet des réfugiés tchadiens après leur installation en février 2008 dans le nord de la plaine d'inondation de Waza-Logone, à Maltam 1 précisément (nom donné au camp pour le distinguer de la ville de Maltam à proximité). L'objet de ces réflexions préliminaires est de cerner prioritairement les conséquences ou les bénéfices potentiels et avérés de la présence de cette nouvelle population dans l'extrême nord de la plaine. Les résultats présentés sont ainsi le fruit de recherches théoriques et empiriques menées dans les quelques jours qui ont suivi l'établissement officiel de ces populations réfugiées sur le site de Maltam 1. Ces premières données non exhaustives doivent permettre d'obtenir une vision d'ensemble synthétique de la situation environnementale à Maltam 1 suite à l'installation des réfugiés ayant fui le Tchad.
Les données recueillies sur le camp en complément des données et analyses existantes permettent de fournir quelques éléments de réflexion sur les menaces et opportunités dont il est et sera question sur le milieu et sur les populations de cette zone. En outre, ce travail s'inscrit dans une réflexion plus longue qui doit conduire les responsables concernés à mieux envisager les mesures préventives ou compensatoires face à de telles urgences humanitaires. Ainsi, les analyses et les pistes exposées dans ces premières lignes doivent être poursuivies et approfondies par une étude de terrain réactualisée au départ des populations réfugiées.
[...] Il faut néanmoins présenter les impacts possibles pour les confirmer ou les infirmer au moyen d'une enquête de terrain. La plaine d'inondation de Waza-Logone est périodiquement soumise à un stress hydrique. Elle est classée parmi les sites protégés RAMSAR sur les zones humides. Malgré plusieurs mois d'inondations, les terres de la plaine connaissent un accroissement de leur déficit en eau. Lors de l'installation du camp de réfugiés à Maltam, il était légitime de s'interroger sur la disponibilité en eau de la zone. [...]
[...] Un mois après l'installation du camp de Maltam pour les réfugiés tchadiens, les enseignements sont nombreux. Le premier point qui apparaît nettement est le manque d'intérêt qui a été fait des populations locales. Il est surprenant de constater que ces autorités locales n'ont pas été ne serait-ce que consultées sur l'installation de ce camp à Maltam. Certes ce camp existait déjà, mais n'avait pas servi depuis les années 1970. Et l'on a vu que les terres du camp étaient mises à profit par les villages alentours qui s'en servaient comme zone de pâture pour leur bétail. [...]
[...] On a vu précédemment que le village de Kalakafra était soumis au déboisement illégal. Et lorsque l'on sait le caractère précieux des arbres dans les stratégies de contenu d'avancée du désert, ce déboisement pourrait avoir de graves conséquences les conditions de vie des populations locales. Aussi, si certaines populations profitent de la présence des réfugiés pour vendre du bois sur le camp, tout déboisement illégal représente autant de revenus qui échappent aux populations et aux autorités locales. Ces dégradations de l'environnement ne sont pas les seules conséquences pour les populations locales. [...]
[...] Ceci est indispensable s'agissant des réserves en eau souterraine et des ressources ligneuses disponibles. L'estimation de la quantité d'eau disponible permettrait en plus de réfléchir à la construction de points de forage supplémentaires si cela s'avérait possible. Ainsi, les populations locales, leurs cultures et leurs troupeaux en tireraient de nombreux bénéfices puisqu'il semble que d'importantes quantités d'eau soient présentes sous le sol. Par ailleurs, un recensement des ressources ligneuses donnerait une vision fiable des quantités qu'il est possible ou non d'exploiter. [...]
[...] Des mares d'eaux sont parfois présentes ainsi que des canaux creusés comme zone de passage de l'eau afin de capturer le poisson lors des crues et décrues. Autour de ces espaces d'eau se développe une végétation aquatique émergente ou immergée. La présence d'espèce ligneuse diminue à mesure que l'on remonte vers le nord de la plaine. De fait, la question de la ressource en bois est un point critique. Parcourue par l'El-Beïd, défluent qui se jette dans le lac Tchad, notre zone étude a son régime hydrologique étroitement lié au fonctionnement hydrologique de la zone en amont de la plaine, pour laquelle on observe deux phases : - la première est alimentée par les pluies reçues dans la plaine ainsi que les apports des Mayos, de juillet à septembre ; - la seconde se caractérise par la lente progression des apports du Logone à travers la plaine qui provoque alors une forte remontée des eaux de fon octobre à janvier. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture