L'Etat culturel, tel qu'on le connaît aujourd'hui s'est construit sur un triple héritage historique qu'il est important de rappeler pour comprendre certains éléments des politiques culturelles contemporaines : l'Etat royal avec l'instauration des académies dont le rôle fut de mettre en œuvre la norme artistique, la censure et le rôle du mécénat royal dans la création artistique.
La Révolution française joue également un rôle dans la constitution d'un patrimoine et puis la IIIe République dans la primauté accordé au patrimoine et le soutien de la création. Si les interventions n'ont ni les moyens ni la cohérence d'un ministère spécifique consacré aux Affaires culturelles en 1959, il ne reste pas moins qu'elles participent à sa définition de la culture française.
Le problème de la culture connaît un renouveau d'actualité sur le plan politique ( avec les intermittents du spectacle, la polémique autour de l'ouverture de la filière du Louvre) et sur le plan intellectuel avec la question du multiculturalisme et la confrontation entre revendications culturelles et la culture unitaire républicaine.
[...] Cependant, on peut tout de même noter deux moyens récurrents de mise en œuvre du multiculturalisme : les droits culturels et la discrimination positive. On entend par droit culturel le "droit de l'individu à posséder et à développer, éventuellement en commun avec d'autres, ( ) sa propre vie culturelle" (Alain Renaut et Sylvie Mesure, Alter ego : les paradoxes de l'identité démocratique). Il peut se traduire soit par des mesures d'exemption, soit par la proclamation de droits linguistiques ou d'éducation spéciale. [...]
[...] L'appel au mécénat se fait par la mise en place de dispositifs fiscaux avantageux. La loi du 23 juillet 1987 stipule que toute entreprise achetant l'œuvre originale d'un artiste vivant peut déduire le prix de cette acquisition du montant de ses bénéfices imposables, sous certaines conditions et du moment qu'elle rend cette œuvre accessible au public. Cependant, ces dispositifs fiscaux sont loin de résumer l'ensemble des déterminations qui poussent à financer des projets culturels et des propositions artistiques. De ce fait, en 2002, le mécénat atteignait 195 millions d'euros, ce qui n'est rien comparé aux 2,610 milliards d'euros de budget alloués au ministère de la Culture la même année. [...]
[...] Je pense également à l'Union européenne, puisqu'aujourd'hui une majorité des Etats de l'Union sont membres de la Francophonie." Allocution par M. Jacques Chirac (Paris mars 2007) La promotion de l'exception française et sa limite : Depuis le début du les enjeux culturels se doublent d'enjeux économiques majeurs comme le prouve l'industrie cinématographique. Les EU l'ont bien compris alors même que les industries culturelles sont devenues leur 1er poste d'exportation et souhaitent que le libéralisme économique encadré par l'OMC régisse le commerce des biens culturels. Or pour la France il en est hors de question. [...]
[...] Son rayonnement se mesure au statut dont il jouit dans la vie internationale et à sa pratique dans les milieux de décideurs ou de créateurs. S'il est moins parlé que le chinois ou le hindi, il est, avec l'anglais, la seule langue présente sur tous les continents. En outre, l'accroissement démographique des pays du Sud, en particulier ceux d'Afrique, laisse présager un nouvel essor du nombre global de francophones.) Dès 1945, le général de Gaulle souhaite restaurer le prestige de la France en renouant avec le passé des Lumières, afin de lui donner une image moderne et industrielle. [...]
[...] Les limites du multiculturalisme Le multiculturalisme connaît des limites. La reconnaissance de droits culturels est en effet restreinte par le respect des droits fondamentaux de la personne humaine, constitutifs des régimes démocratiques, mais aussi par la sauvegarde de l'intégrité sociale et politique de chaque société. La reconnaissance de cultures multiples peut remettre en cause la cohésion de la société, à travers la redéfinition de l'identité nationale. L'affirmation d'identités plurielles peut entraîner la remise en cause, voire la dislocation de l'identité nationale, socle fédérateur de nombreux pays. [...]
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