Le 31 octobre 2010, cent trente six millions de Brésiliens ont voté pour élire un nouveau président de la République. Lula da Silva, qui avait succédé à la tête du Brésil, en 2002, à Fernando Cardoso, et ayant mené à terme ses deux mandats, se voyait constitutionnellement dans l'impossibilité de briguer à nouveau la présidence. La constitution brésilienne, à l'instar de l'américaine et de la colombienne, limitant, en effet, à deux le nombre de mandats présidentiels pour un même candidat.
L'ex-président Lula, premier président brésilien de gauche, qui avait échoué trois fois à conquérir le pouvoir , pouvait être fier de sa persévérance et pouvait partir la tête haute. Il avait su à la fois être à la hauteur de l'espoir qu'il avait suscité en 2002, son bilan étant globalement jugé positif par les observateurs internationaux (croissance annuelle de 5%, nombreuses créations d'emplois, baisse de la pauvreté) et à la fois entrainer un vaste mouvement politique « rouge » en Amérique latine, nombre de leaders politiques socialistes ayant atteint le sommet de l'Etat, comme Néstor Kirchner en Argentine (2003), Evo Morales en Bolivie et Tabaré Vàzquez en Uruguay (2005), ou encore Michelle Bachelet au Chili et Rafael Correa en Equateur (2006), laissant Álvaro Uribe (ex-président de la Colombie) seul à droite
[...] Si, sous l'ère Lula, la pauvreté a nettement reculé, le pays de l'ordre et du progrès compte encore trente millions de pauvres et manque encore de cinq millions de logements. Il faut encore doter le pays d'un système d'hygiène, et d'un système éducationnel, dignes d'un Etat moderne, afin de lui faire quitter le rang des pays du Tiers-Monde.
Dans le domaine économique, il lui faudra gérer les effets indésirables de la croissance, comme la surévaluation monétaire, gênant fortement les exportations, tenter de réduire la dette nationale atteignant plus de 2% du Produit Intérieur Brut à l'aube de son mandat, ce qui l'obligera à mettre en place des mesures, peu populaires, d'austérité (...)
[...] Pour conclure, après ces élections, en matière de politique intérieure, économique et sociale, c'est donc devant le défi de la succession et de la continuité que Dilma Rousseff se trouve désormais. En ce qui concerne la politique internationale, c'est le défi de l'âge adulte que la présidente va devoir tenir, afin de faire du Brésil un géant mondial, capable de passer d'un statut d'Etat pivot à un rang d'Etat co- décisionnaire à l'échelle planétaire. [...]
[...] Le 31 octobre 2010, cent trente six millions de Brésiliens ont voté pour élire un nouveau président de la République. Lula da Silva, qui avait succédé à la tête du Brésil, en 2002, à Fernando Cardoso, et ayant mené à terme ses deux mandats, se voyait constitutionnellement dans l'impossibilité de briguer à nouveau la présidence. La constitution brésilienne, à l'instar de l'américaine et de la colombienne, limitant, en effet, à deux le nombre de mandats présidentiels pour un même candidat. [...]
[...] Notons que la partie Nord du pays (comprenant les Etats pauvres du Nordeste) avait votée majoritairement pour la candidate socialiste, tandis que, inversement, José Serra s'imposait majoritairement dans les Etats du Sud, plus riches. L'enjeu, ou plutôt les enjeux, de cette élection, étaient nationaux, mais également porteurs de conséquences internationales, et Dilma Rousseff, fraichement installée à Planalto (siège de l'exécutif) se trouve, désormais, devant plusieurs défis : Le premier défi, consiste, pour Rousseff, à prouver que le miracle brésilien ne tenait pas seulement à la personnalité de Lula. [...]
[...] Dilma Rousseff, orpheline à 14 ans, emprisonnée et torturée entre 1970 et 1973 sous la dictature militaire, guérie d'un cancer, totalement relookée pour ces élections et surtout directrice de cabinet de Lula depuis 2005, paraissait la candidate désignée à la succession de l'homme le plus influent du monde, selon le Times.[2] Le binôme étant membre du Partido dos Trabalhadores, (Parti des Travailleurs), d'inspiration marxiste et socialiste, mais menant, dans les fait une politique proche de la social- démocratie. Face à elle, deux candidats sérieux tentèrent de lui barrer la route. Tout d'abord, le gouverneur de l'Etat de São Paulo, José Serra, (le Brésil étant un Etat fédéral de vingt-six Etats), réputé néolibéral bien que leader du Partido da Social Democracia Brasileira (Parti de la social- démocratie brésilienne), social-démocrate. [...]
[...] Concernant la coopération, le Brésil s'est illustré par un refus de l'intégration, lui préférant des coopérations inter-étatiques visant à instaurer un multilatéralisme et à se défaire de l'emprise américaine. Il par exemple, refusé, en 2005, d'être englobé dans le marché commun proposé par les Etats-Unis (ZLEA). Il a privilégié les relations Etat-Etat, développant un dialogue privilégié avec l'Iran et des accords militaires et stratégiques importants avec la France. Souvenons-nous du voyage brésilien du Président français, Nicolas Sarkozy, en 2008, qui était revenu en ayant signé des contrats militaires d'une valeur de plus de six milliards d'euros portant sur la mise en place d'un partenariat stratégique, la vente d'une cinquantaine d'hélicoptères d'Eurocopter et de quatre sous-marins de chez DCNS, et la construction d'un sous-marin (SPN) en commun. [...]
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