Mobilisation, improbable, acteurs contestataires, entrepreneurs de ressources, membres par conscience
Les mobilisations improbables désignent la mobilisation d‘un groupe inorganisé dépourvu de moyens d‘action et dénué de tradition protestataire. A partir de cette définition, l‘on peut affirmer que les mobilisations qualifiées d‘improbables sont le fait de groupes socialement démunis, les groupes précaires, en l‘occurrence ceux qui n‘ont pas les ressources nécessaires pour mener à bien une action contestataire, en d‘autres termes les populations à faibles « ressources » seraient dépourvues d‘une disposition à l‘engagement collectif.
L‘improbabilité de leur mobilisation découle donc du fait qu‘ils n‘ont pas de répertoire d‘action collective, ils sont handicapés par leur absence de tradition et d‘expérience protestataires, éléments indispensable à l‘organisation d‘une action contestataire. Ces dernières sont donc le plus souvent contraints de se soumettre à une organisation supérieure, dotée d‘une capacité contestataire assez développée et pouvant aider ces groupes à adopter la méthode adéquate pour rendre visible leur mécontentement et leur montrer la conduite à suivre pour formuler leurs revendications et mener à bien les négociations. Néanmoins, ces entrepreneurs de ressources, pour la plupart des associations, sont aussi animés par la défense de leurs propres intérêts, ce qui n‘est pas sans conséquence sur la réussite ou tout simplement le bon déroulement de ces mouvements improbables.
[...] C'est assez paradoxal dans la mesure où les membres du NID donnent leur soutien à ces prostituées, alors qu'ils sont contre les valeurs que ces dernières veulent défendre en se mobilisant. Vision critique de ces « entrepreneurs de ressources » Qualifiés d'altruistes car ils aident des personnes dans le besoin, il n'en reste pas moins qu'ils peuvent être motivés par les rétributions symboliques qu'ils peuvent retirer de cette mobilisation « désintéressée ». De plus parce que ces mobilisations improbables font se coaliser des individus appartenant à des univers sociaux parfois très distants et dont le niveau de capitaux scolaire, économique, politique n'est pas le même, il est très probable que des tensions surviennent à cause de la dépendance induite par ces inégalités. [...]
[...] Coumba sarr Master Science politique Sociologie politique approfondie « Comment émergent les mobilisations improbables ? » Introduction : Le mouvement social, cet art de la défense des intérêts et de la promotion des ambitions collectives, est un processus cumulatif, pluriséculaire, Charles Tilly. Les mobilisations improbables désignent la mobilisation d'un groupe inorganisé dépourvu de moyens d'action et dénué de tradition protestataire. A partir de cette définition, l'on peut affirmer que les mobilisations qualifiées d'improbables sont le fait de groupes socialement démunis, les groupes précaires, en l'occurrence ceux qui n'ont pas les ressources nécessaires pour mener à bien une action contestataire, en d'autres termes les populations à faibles « ressources » seraient dépourvues d'une disposition à l'engagement collectif. [...]
[...] Dans quelle mesure une mobilisation considérée comme fortement improbable, peut-être rendue possible ? Rendre compte de l'émergence de ces mouvements improbables nous amène à nous intéresser à l'identification des conditions qui les rendent possible et par contraste ce qui fait défaut à ces groupes dominés et les empêche de faire entendre leurs revendications collectives. Il s'agira donc dans une première partie de voir les conditions qui permettent à un mouvement contestataire de voir le jour. En effet, il est important de rendre compte de cela pour pouvoir déterminer les groupes dénués de ces caractéristiques, et ainsi expliquer leur incapacité à mener à bien une mobilisation collective. [...]
[...] L'implication des acteurs externes non concernées par la cause du groupe Soutiens externes directs, c'est l'appui indispensable de toutes mobilisations jugées improbable. Le rôle déterminant des « entrepreneurs de ressources » dans l'émergence des mobilisations improbables Ce sont les « entrepreneurs de ressources » appelés aussi « membres par conscience ». L. Mathieu les définit comme les acteurs d'un mouvement censés n'attendre aucun avantage personnel direct de l'éventuel succès de la mobilisation à laquelle ils contribuent. Ces acteurs jouent un rôle déterminant dans l'organisation des actions contestataires des populations marquées par une carence en ressources. [...]
[...] Sur ce plan les groupes les plus pauvres économiquement sont les plus défavorisés. Ces ressources peuvent aussi être incorporées. Elles se présentent sous la forme de compétences spécifiques, ensemble de savoirs et de savoir-faire propres à la pratique contestataire, (imaginer des slogans percutants, rédiger un tract, organiser une manifestation, retourner une assemblée générale hostile . Compétences qui sont le plus souvent corrélés au niveau du diplôme. Les groupes ayant un faible capital culturel et intellectuel sont ici les plus défavorisés. Enfin nous avons les ressources relationnelles. [...]
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