D'un problème marginal dans les années 60, le phénomène du changement climatique est devenu aujourd'hui un enjeu global, un réel problème public. Poser la question de l'émergence du changement climatique comme problème public, c'est s'interroger sur les dynamiques, les forces qui l'ont fait basculer dans le champ politique.
On s'interrogera sur l'identification du phénomène de changement climatique par les scientifiques, sur sa diffusion au sein de la société et sur sa problématisation. La prise de conscience collective du problème climatique est le fruit de dynamiques multiples englobant mobilisation des acteurs, écho au sein de la société et prise en compte de chocs conjoncturels (chocs pétrolier, catastrophes climatiques).
À partir de quel moment le changement climatique devient-il un problème public ? Cette question pose implicitement la distinction entre fait objectif, le changement climatique, et sa perception en tant que problème public. En d'autres termes, la réalité du changement climatique précède sa construction sociale en tant que problème public, au sens défini par Jean Gustave Padioleau de « problème perçu comme devant appeler un débat public, voire l'intervention des autorités publiques » .
[...] À partir de quel moment le changement climatique devient-il un problème public ? Cette question pose implicitement la distinction entre faits objectifs, le changement climatique, et sa perception en tant que problème public. En d'autres termes, la réalité du changement climatique précède sa construction sociale en tant que problème public, au sens défini par Jean Gustave Padioleau de problème perçu comme devant appeler un débat public, voire l'intervention des autorités publiques On traitera le sujet en deux temps : 1. [...]
[...] A contrario, tout problème public s'inscrit comme le produit d'une construction sociale, impliquant une série de mécanismes par lesquels le phénomène social, au sens de fait objectif, devient effectivement un problème. À ce titre, Cobb et Elder distinguent la notion de condition de celle de problème en précisant que toutes les conditions sont loin d'être des problèmes. Cette distinction souligne le caractère subjectif de la perception d'un problème, par opposition à l'objectivité factuelle que recouvre le terme de condition . À la lumière de cette distinction, nous dresserons la chronologie de la problématisation du changement climatique. [...]
[...] La thématique du changement climatique figure désormais sur tous les agendas, tant international, qu'européen, national ou encore local. On illustrera la prépondérance de cette problématique au sein de chacun de ces niveaux par quelques exemples de grandes orientations et de mises en œuvre. À ce titre, les démonstrations suivantes attestent bien que le phénomène dépasse les frontières et doit être considéré comme un problème public, voire planétaire. Sur le plan international, la réduction coordonnée des émissions de gaz à effet de serre s'inscrit au centre des préoccupations. [...]
[...] Les progrès techniques conséquents permettent de modéliser le comportement du carbone et l'influence de la composition atmosphérique sur le climat. Le lien entre l'atmosphère de plus en plus composée de carbone et le réchauffement climatique, déjà postulé au XIXe siècle, se voit confirmé en 1956 par Roger Revelle et Keeling. L'idée que le réchauffement global à l'œuvre est causé par l'activité humaine génère alors un large consensus au sein des scientifiques. Selon Cobb et Ross, cette première phase correspond, à la phase d'identification dans la mesure où trois conditions sont respectées : le naming, le blaiming et le claming. [...]
[...] Pourtant, à ce moment-là, le changement climatique ne relève pas encore d'un problème public. L'enjeu des scientifiques va précisément consister à faire prendre conscience de sa réalité et de sa nécessaire prise en charge par les autorités publiques Des récits explicatifs qui brouillent la communication Malgré un important consensus au sein des scientifiques, les médias se sont longtemps attachés à mettre en premier plan les divisions entre sceptiques, négationnistes, prôneurs d'une lutte immédiate , ce qui a pour effets de brouiller une controverse déjà complexe par sa technicité et de discréditer en partie les scientifiques. [...]
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