L'action publique se complexifiant de plus en plus avec la participation de nouveaux acteurs au processus décisionnel, l'Etat et les collectivités locales doivent intégrer dans leur réflexion sur la résolution des problèmes publics, des variables complémentaires découlant des intérêts et des cadres cognitifs de ces nouveaux acteurs. A cette complexification de la conduite des affaires publiques, s'ajoute un déficit de légitimité démocratique persistant dans les démocraties occidentales, qui tendrait à expliquer le développement du recours à l'expertise privée par les pouvoirs publics. Steve Jacob dira même que « les responsables politiques pensent pouvoir se donner, en s'appuyant sur des avis extérieurs, une image participative et plus démocratique, tout en légitimant leurs décisions. » L'autre facteur essentiel expliquant l'enracinement progressif de l'expertise en France, est à rechercher du côté du changement de référentiel global. Les réformes de l'administration, issues du New Public Management, et entreprises au Royaume-Uni dans le courant des années 80 avec l'arrivée de Margaret Thatcher au pouvoir, ont fortement influencé sur la gestion de la fonction publique en France une décennie plus tard. Les critères de performance, de rentabilité, d'efficacité, de bonne pratique viennent peu à peu s'inscrire dans le vocabulaire des administratifs français. Avec ce changement de référentiel et le recours croissant à des outils issus du privé, l'évaluation s'institutionnalise progressivement dans le paysage politique français.
[...] En effet, historiquement, les pratiques de l'évaluation ont suivi en France et dans les pays anglo-saxons des voies opposées. Ce volet aura ainsi pour but de lister les particularités et la philosophie de ces deux modèles. Pour dresser cette dichotomie, je m'appuierais entre autres sur les travaux de Sylvie Trosa[6]. Le modèle français d'évaluation se veut notamment depuis les travaux de Viveret, un creuset de la démocratie. Ainsi, parce qu'elle fait intervenir, un grand nombre d'acteurs aux intérêts et aux représentations hétérodoxes, l'évaluation dans sa réalisation, est un symbole de participation. [...]
[...] Eléments de réflexion sur la définition de l'évaluation des politiques publiques Il me semble indispensable dans un premier temps de revenir sur la définition du concept d'évaluation. On a affaire en effet, à une notion passablement floue et polysémique, aux usages diversifiés. Suchman en 1967 est l'un des premiers à théoriser sur le sujet en caractérisant l'évaluation par le recours aux méthodes de recherche des sciences sociales pour apprécier les effets des politiques vues comme des processus d'action spécifiques.[2] Dans cette définition une attention toute particulière est accordée au choix de la méthodologie à recourir afin de réaliser une évaluation. [...]
[...] Les critères de performance, de rentabilité, d'efficacité, de bonne pratique viennent peu à peu s'inscrire dans le vocabulaire des administratifs français. Avec ce changement de référentiel et le recours croissant à des outils issus du privé, l'évaluation s'institutionnalise progressivement dans le paysage politique français. A la manière du déroulement de notre séminaire, nous allons focaliser notre attention sur le concept d'évaluation en mettant en lumière dans un premier temps les enjeux qui entourent sa définition. Ceux-ci nous amèneront à revenir sur les grandes étapes intronisant l'émergence de l'évaluation en France en lien avec la territorialisation des politiques publiques. [...]
[...] Comment diagnostiquer des besoins sportifs ? Pour conclure, j'aimerais m'interroger sur la notion de besoin notion que je devrais retrouver dans le cadre de ma mission de stage. Comment peut- on diagnostiquer des besoins en pratiques sportives ? Pour répondre à cette question, il me sera demandé de questionner la population par l'intermédiaire d'un questionnaire. Revenons sur quelques éléments soulevés par Jean Monneret dans son ouvrage Les politiques sportives des collectivités territoriales[11]. La mise en place d'une politique sportive répond à la confrontation de deux intérêts, celui de la population et celui des élus. [...]
[...] Elle est vue comme un processus d'apprentissage au service des acteurs. Le modèle anglo-saxon est de par son essence utilitaire et opérationnelle, et de ce fait se démarque nettement de l'évaluation participative. L'évaluation managériale est de surcroît stratégique dans le sens où elle se plie aux attentes et aux contraintes des autorités politiques. D'autre part, dans le cadre d'une évaluation, le recours à une instance indépendante et extérieure, n'ayant pas d'intérêts directs avec le commanditaire, pouvant briser les faux consensus et poser les questions qui fâchent, sera privilégié. [...]
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