Le Royaume Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord est constitué de l'Union de quatre nations : l'Angleterre, l'Ecosse, le pays de Galles et l'Irlande du Nord.
Grande puissance coloniale du XIXème siècle, le Royaume Uni reste encore aujourd'hui un Etat important sur la scène internationale. Titulaire d'un siège permanent au Conseil de Sécurité de l'ONU, souvent perçu comme le « petit frère » des Etats-Unis et étant aussi intégré à l'Union Européenne, il agace parfois ses voisins par son obstination dans la défense de ses intérêts et son flegme caractéristique. Cependant, il reste un collègue important, et même indispensable, pour l'Europe en construction.
Le Royaume Uni n'a pas de constitution écrite. Plusieurs textes fondateurs consacrent conjointement l'établissement de la monarchie constitutionnelle et l'Etat de Droit au Royaume Uni: l'Habeas Corpus Act (1679) qui lui vaut sa réputation de « terre des libertés », le Bill of Rights (1689) ou encore l'Establishment Act (1701) ; mais ce ne sont que des lois ordinaires pouvant donc être modifiées sans une procédure spéciale. Au delà de ces écrits, le droit coutumier règle l'essentiel des prérogatives royales, celles du pouvoir, et la pratique du gouvernement met en place les prérogatives politiques.
Le système constitutionnel britannique est souvent décrit comme « la mère des parlements » dû à son influence dans bien des pays du monde. C'est un régime parlementaire bicaméral (une chambre haute et une chambre basse) et inégalitaire. Le Roi peut dissoudre à tout moment la Chambre des communes. Traditionnellement, il le faisait dans le but d'écarter une chambre dont la composition lui déplaisait ; mais depuis 1784, l'utilisation de ce pouvoir va évoluer car le premier ministre demande pour la première fois au monarque de dissoudre afin que le corps électoral soit juge du conflit entre le cabinet et l'opposition. Appelé dissolution « à l'anglaise » ou « dissolution-tactique », ce droit est aujourd'hui couramment utilisé pour conforter une majorité au moment favorable, souvent un an avant l'échéance normale. La démocratisation du suffrage (suffrage universel masculin et féminin en 1928) rend le régime complètement moniste : les pouvoirs du roi sont transférés en pratique au Cabinet, celui-ci nomme comme Premier ministre le chef de la majorité parlementaire qui dispose en fait du droit de dissolution et de la plénitude du pouvoir exécutif. Le Premier ministre est au centre du pouvoir : il forme son gouvernement, le remanie librement, peut dissoudre la chambre des commune, il est chef de l'armée, de la diplomatie et de l'administration. Par l'intermédiaire du Cabinet, il dispose de la totalité du pouvoir exécutif et, avec l'appui du parti majoritaire à la chambre, de l'essentiel du pouvoir législatif et financier.
Avril 2005 : le pape Jean-Paul II vient de décéder ; les pays de l'Union Européenne débattent sur le projet de constitution Européenne ; en Irak, des groupes terroristes font pression sur plusieurs Etats pour qu'ils retirent leurs troupes ; le Prince Charles prépare son mariage, ... Dans ce contexte international agité, Tony Blair, Premier ministre depuis 1997, rend visite à la reine, le 5 avril, afin d'user de son pouvoir de « dissolution-tactique » et d'entraîner ainsi de nouvelles élections. Il annonce alors, sans surprise, une dissolution prévue au 11 avril et des élections fixées au 5 mai (date symbolique par la série de 5 qui la compose). La campagne est alors lancée…
Quels enjeux principaux en ressortent ? Quelles particularités, dues au système britannique ou au contexte, rendent ces élections originales? Les élections législatives de 2005 au Royaume Uni peuvent-elles être perçues comme convenues, comme banales? Ou, à l'inverse, en quoi l'histoire politique britannique pourrait être fortement ébranlée par ce scrutin ?
Afin de comprendre et de tenter une analyse des élections législatives de 2005 au Royaume Uni, nous étudierons dans un premier temps la pratique politique Britannique : son système électoral et son paysage politique. Dans un second temps, nous verrons en quoi la campagne et les résultats permettent d'affirmer que cette élection n'est pas si simple et quelconque que prévue.
[...] Le scrutin majoritaire conduit au bipartisme. D'abord, il s'agissait du parti libéral et du parti conservateur. Depuis 1935, c'est le parti travailliste et le parti conservateur qui forment la paire de tête. On remarque cependant que la période 1900 et 1935 forme une exception pendant laquelle le parti travailliste apparaît et le parti libéral décline. Le bipartisme structure les institutions britanniques : le parti victorieux dispose de la totalité du pouvoir institutionnel, il est majoritaire en sièges et son leader devient premier ministre ; pourtant, il est sous le contrôle de l'autre parti l'opposition de Sa Majesté, formant un shadow cabinet (cabinet fantôme) avec lequel un consensus doit être recherché pour certains sujets[4]. [...]
[...] Ainsi, un nouveau système de classification a été défini (voir schéma ci contre). Celui-ci considère deux orientations : un axe libertaire-autoritaire à la verticale et un axe gauche-droite à l'horizontale (qui, en fait, représente les visions économiques des partis). Dans ce cadre, le schéma suivant[6] intègre les partis politiques de Royaume Uni et permet de percevoir le paysage politique Britannique en 2005. Ainsi, on remarque que le parti travailliste, dans son idéologie, se rapproche de plus en plus du principal parti de l'opposition que représentent les conservateurs. [...]
[...] Les élections législatives de 2005 au Royaume-Uni Le Royaume Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord est constitué de l'Union de quatre nations : l'Angleterre, l'Ecosse, le pays de Galles et l'Irlande du Nord. Grande puissance coloniale du XIXème siècle, le Royaume Uni reste encore aujourd'hui un Etat important sur la scène internationale. Titulaire d'un siège permanent au Conseil de Sécurité de l'ONU, souvent perçu comme le petit frère des Etats-Unis et étant aussi intégré à l'Union Européenne, il agace parfois ses voisins par son obstination dans la défense de ses intérêts et son flegme caractéristique. [...]
[...] Ainsi, s'il fallait, en livres ( euro) à un étudiant pour financer son diplôme, la même formation universitaire lui coûte aujourd'hui euro[8]. Cette somme devrait d'ailleurs encore s'accroître dans les années à venir, les Travaillistes ayant voté, en 2004, une augmentation des frais de scolarité applicable à la rentrée 2006. Les bénéfices d'un nouveau taux d'imposition seraient utilisés pour améliorer la situation de la santé dans le pays. Les conservateurs proposent de restructurer la fonction publique (suppression de cent soixante-huit organismes publics et de deux cent trente-cinq mille postes de fonctionnaires). [...]
[...] Seul le futur pourra nous dire si ce n'est qu'une crise de passage, ou si le système Britannique est réellement ébranlé. Le 5 mai 2005, Tony Blair a été élu à la tête du gouvernement pour la troisième fois consécutive par les britanniques. L'économie du Royaume-Uni est florissante, le pays connaît un regain d'influence en Europe, et la ville de Londres a été désignée pour organiser les Jeux olympiques de 2012. Pourtant, tout cela n'a pu faire oublier les maladresses accumulées par Tony Blair au cours de son second mandat, et notamment la guerre en Irak. [...]
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