Soulignons d'emblée que le mode de scrutin permet le passage du décompte des voix à la désignation des élus. Le scrutin proportionnel est simple dans son principe – les sièges sont attribués selon le nombre de voix – mais il est compliqué dans sa mise en œuvre, dans la mesure où plusieurs méthodes de répartition des voix existent. Le scrutin proportionnel s'est développé avec le développement du rôle des partis politiques. Souvent, il s'agit moins de voter pour un homme, que pour un parti ou un programme.
Le scrutin proportionnel avec apparentement entre les listes et panachage entre les candidats est pratiqué pour la seconde fois lors des élections législatives du 2 janvier 1956. Dans le département de Maine-et-Loire, les résultats sont les suivants. Inscrits : 320 438 ; votants : 263 589 ; exprimés : 254 739. Or, la méthode implique la prise en compte des suffrages exprimés pour connaître ensuite la répartition des six sièges à pourvoir. Notons aussi que seules les listes ayant obtenu au moins 5% des suffrages exprimés sont prises en compte.
Certaines listes sont apparentées entre elles ; il convient donc dans un premier temps d'additionner leurs voix. La liste PCF obtient 31 988 des suffrages exprimés (soit 12,56% des suffrages exprimés) ; les listes SFIO et Radicale Socialiste 35 504 (soit 13,94%) ; les listes MRP, Républicaine Sociale, CNI et Paysanne 127 551 (soit 50,08%) ; enfin le mouvement Poujade 56 218 (soit 22,07%).
Les suffrages exprimés s'élevant à 254 739 voix, la majorité absolue se hisse quant à elle à 127 370. Et l'addition des voix, fruits des différents apparentements de listes, permet d'atteindre cette majorité absolue des suffrages exprimés. En effet, les listes MRP, Républicaine Sociale, CNI et Paysanne obtiennent ensemble 127 551 des suffrages exprimés, soit 50,08%. Les six sièges à pourvoir leurs reviennent donc à elles.
La répartition des sièges entre les quatre partis se fait ensuite à la proportionnelle. Tous ont obtenu au moins 5% des suffrages exprimés. Un quorum est fixé et s'obtient avec la division du nombre de suffrages exprimés par le nombre de sièges à pourvoir ; ce quorum permet la répartition. Ici, il est de 100/6, soit 16,67%. Les suffrages exprimés, obtenus par la liste apparentée, sont ensuite divisés par le nombre de sièges. Le quorum Q fixé est de 21 258,5 voix (127 551/6).
Si une liste remporte deux fois plus de voix que ce quorum, elle obtient deux sièges. Avec 53 075 voix – donc deux fois plus de voix que le quorum, le MRP acquiert deux sièges. Les Républicains sociaux, le CNI et le Parti paysan le dépassant un peu plus d'une fois, ils obtiennent chacun un siège. Reste encore un siège à répartir. Deux possibilités se présentent alors.
[...] Les élections législatives du 2 janvier 1956 dans le Maine-et-Loire 1. Quelle fut dans le cadre de ces élections au scrutin proportionnel avec apparentement entre les listes et panachage entre les candidats, la répartition des six sièges à pourvoir ? Soulignons d'emblée que le mode de scrutin permet le passage du décompte des voix à la désignation des élus. Le scrutin proportionnel est simple dans son principe les sièges sont attribués selon le nombre de voix mais il est compliqué dans sa mise en œuvre, dans la mesure où plusieurs méthodes de répartition des voix existent. [...]
[...] Dans le cadre des élections législatives du 2 janvier 1956 dans le département de Maine-et-Loire, la répartition des sièges au scrutin proportionnel à la plus forte moyenne aurait été la suivante. Celle-ci est également réalisée entre les listes ayant obtenu au moins des suffrages exprimés. Soit ici toutes les listes, puisque les voix des trois listes du mouvement Poujade sont additionnées pour n'en faire plus qu'une. Le quorum Q s'élève à 254 739/6 = (soit 16,67%). Une première répartition des sièges a alors lieu entre les listes dépassant au moins une fois ce quorum. [...]
[...] Avec 12,56, le PCF a la plus forte moyenne ; il remporte donc le troisième siège. Les trois autres sièges se répartissent de la même façon. Quatrième siège : soit 6,28 (12,56/1+1) pour le PCF ; 7,55/0+1 pour la SFIO ; 6,39/0+1 pour le Parti radical socialiste ; 10,42 (20,84/1+1) pour le MRP ; 9,01/0+1 pour les Républicain sociaux ; 9,01/0+1 pour le CNI ; 11,22/0+1 pour le Parti paysan et 11,04 (22,07/1+1) pour le mouvement Poujade. Avec 11,22, le Parti paysan a la plus forte moyenne et remporte le quatrième siège. [...]
[...] Ensemble, le PCF, la SFIO et le Parti radical socialiste auraient obtenu voix (soit 26,49% des suffrages exprimés) ; le MRP, les Républicains sociaux, le CNI et le Parti paysan voix (soit 50,07%) et le mouvement Poujade voix (soit 22,07%). Le quorum Q fixé est de (soit 16,67%). La méthode suivie est la même que celle énoncée précédemment. Avec voix, les listes du PCF, de la SFIO et du Parti radical socialiste atteignent une fois le quorum, elles obtiennent donc un siège. Les listes du MRP, des Républicains sociaux, du CNI et du Parti paysan en remportent quant à elles trois, puisqu'elles obtiennent trois fois plus de voix que le quorum exigé ( voix). [...]
[...] La méthode est la même que celle développée dans la première question. Soit pour le MRP : 1Q = ; et pour le mouvement Poujade : 1Q = Les quatre derniers sièges sont alors répartis entre les listes disposant du plus grand nombre de voix, même si elles n'atteignent pas le quorum. Soit dans l'ordre de force : le PCF qui a obtenu voix, le Parti Paysan les Républicains Sociaux et le CNI également. Au plus fort reste, le Mouvement Républicain Populaire, le mouvement Poujade, le Parti Communiste Français, le Parti Paysan, les Républicains Sociaux et le Centre National des Indépendants auraient obtenu chacun un siège lors des élections législatives du 2 janvier 1956 dans le Maine-et- Loire Quelle aurait été la répartition au scrutin proportionnel avec apparentement entre les listes PCF, SFIO et MRP ? [...]
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