Même si Israël n'a qu'un peu plus d'un demi siècle, sa tradition institutionnelle est bien ancrée dans les moeurs. Outre que les ancêtres des actuels Israéliens (ceux arrivés au XIXe ou au début du Xxe siècle) venaient souvent des Etats-nations qui avaient eux-mêmes des pratiques démocratiques, le fait d'arriver sur une nouvelle terre déjà habitée et de tout recommencer à zéro a entraîné un besoin de structures.
Dès le départ, le but chez les sionistes étant de fonder un Etat. En cela l'entre-deux-guerres a joué un rôle décisif car la puissance mandataire britannique avait besoin d'interlocuteurs représentatifs de la population. Les Arabes de Palestine n'ont pas réussi à former une autorité alors que chez les juifs qui souvent venaient d'Europe et savaient que l'unité serait un bon moyen de faire prévaloir leurs revendications, le mouvement a été plus naturel. La structure représentative a donc naturellement perduré après la création d'Israël. La démocratie israélienne comme les démocraties occidentales est centrée sur la représentativité et donc sur les élections.
[...] Le nombre d'addition donne le nombre de sièges gagnés par une liste. De 1951 à 1969, les sièges vacants étaient alloués à la liste ayant le plus grand reste. En 1949 et depuis 1973, c'est le système d'Hondt également connu sous le terme de Baden-Ofer qui régit la répartition des restes. Il a pour conséquence de favoriser les partis dominants. Contrairement à la plupart des démocraties occidentales, le système proportionnel en Israël est suivi scrupuleusement puisque le seuil de voix à atteindre pour obtenir un siège à la Knesset est fixé à - auparavant il était de puis 1,5%. [...]
[...] L'abstention a été record 63,2% seulement de participation mais cela vient sans doute surtout du fait que tous les journaux avaient martelé durant les semaines précédant le scrutin que la victoire de Kadima était assurée, ce qui a peu incité les électeurs à se déplacer pour voter. Ce n'est donc pas très significatif. Les enjeux de cette élection auraient du se porter sur les problèmes économiques et sociaux auxquels Israël fait face actuellement : le taux de chômage est supérieur à malgré la reprise de la croissance, le pays reste économiquement fragile, un tiers des enfants vivent en dessous du seuil de pauvreté S'ajoute à cela de gros problèmes d'intégration, les séfarades étant en général discriminés. [...]
[...] Et le parti des Retraités a obtenu 7 sièges alors que aucun des instituts de sondages israéliens n'avait pas anticipé son entrée à la Knesset. Pour la première fois dans l'histoire d'Israël, aucun des candidats des trois grandes listes (Kadima avec Ehud Olmert, le Likoud avec Netanyahou et le parti Travailliste de Peretz) pouvant prétendre au poste de Premier Ministre n'était militaire, dans un Etat où l'armée est très présente. De plus, les résultats des élections semblent se traduire par la fin de l'hégémonie, durant ces dernières décennies, des travaillistes et du Likoud. [...]
[...] Il y a d'abord la séparation entre Israéliens juifs et Israéliens arabes. Et à l'intérieur de la population juive, on peut aussi distinguer un grand émiettement ethnique. Par exemple, les juifs séfarades, transplantés de leurs pays d'origine, augmentent les différenciations communautaires. Pour Emmanuel Saadia, la conservation du système du Yishouv, qu'il associe avec la centralisation institutionnelle du pouvoir, reflète, au-delà de l'idéal démocratique, les enjeux territoriaux qui affectent la vie des citoyens israéliens. L'Etat doit produire une unité et un consensus politiques autour de ses institutions et de sa légitimité à partir d'une situation d'émiettement de la société israélienne. [...]
[...] Celle-ci renverrait aux électeurs le prisme de l'indivisibilité du territoire puisqu'en fait ce système électoral est a-géographique: tout lieu de résidence de citoyens israéliens est considéré comme appartenant à la circonscription électorale. En évitant de délimiter des circonscriptions, l'Etat d'Israël occulte le problème territorial hautement symbolique. Ainsi le système électoral permet la représentation politique de différents groupes de la société israélienne et ce à travers les multiples partis politiques. II. L'aspect dynamique A. Les coalitions gouvernementales Les coalitions parlementaires à la Knesset sont souvent instables et sont couramment constituées d'au moins deux partis politiques. [...]
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