« Les peuples démocratiques aiment l'égalité dans tous les temps » écrivait Tocqueville, affirmant ainsi la place prépondérante de la notion d'égalité dans les sociétés démocratiques. Celle-ci prend alors la forme d'une recherche de l'égalité des chances, autour de laquelle se forme un réel consensus. Cependant la notion d'égalité des chances est complexe et reste un concept difficile à définir. En effet, le mot « égalité » peut à la fois désigner l'égalité « extérieure », établissant des droits et des règles identiques pour chaque individu, et l'égalité « réelle », effective, consistant dans l'état semblable de leur propriété, de leur personnalité, de leur condition.
De même, le mot chance fait aussi bien référence à la notion de hasard ou de probabilité (« cadentia » en latin désigne la chute aléatoire d'un dé à jouer), qu'à l'idée de bonheur, d'issue heureuse. Le terme « égalité des chances » semble donc indiquer « la faculté pour les individus de participer, à égalité les uns avec les autres, au jeu social pour l'obtention de biens valorisés suffisamment rares pour qu'ils ne soient pas disponibles pour tous », selon les mots de Y. Poirmeur.
La réalité de l'égalité des chances en France, fait régulièrement l'objet de polémiques, comme récemment lors des émeutes en banlieue de l'automne 2005.
[...] L'égalité des chances n'abolie donc en aucun cas les inégalités sociales, elle vise seulement à établir des inégalités justes et légitimes, car fondées sur le mérite. Dans le système méritocratique, les différences de positions sociales à l'arrivée sont considérées comme justes puisqu'elles sont le reflet des inégalités de talent et de vertu entre les individus. Il est important de noter au passage que, outre l'évidente justice de ce système, il présente également des avantages économiques, suivant une vision libérale. En effet, en attribuant les postes selon le mérite, on favorise l'efficience économique puisque cela permet de confier chaque fonction aux personnes les plus compétentes et les plus aptes à les assumer. [...]
[...] La sélection se situe donc à l'intérieur même du cursus scolaire. Suivant cette vision idéaliste du modèle scolaire français, la sélection effectuée par l'école est donc éminemment juste et garantis l'égalité des chances. Pourtant, dès les années 1960, les études des sociologues ont démontré que la fortune n'était pas le seul obstacle à l'égalité des chances, et que la réussite scolaire dépendait fortement de l'origine sociale des élèves. Il a été constaté que les élèves issus des catégories sociales les plus privilégiées réussissaient mieux, en moyenne, que ceux issus des classes plus défavorisées, et étaient plus susceptibles de poursuivre des études longues et prestigieuses. [...]
[...] L'égalité des droits produit bien en effet une certaine égalité des chances puisqu'il n'existe plus de droit exclusif, de distinction inaccessible, ni de position réservée. C'est ce que résume Talcott Parsons en affirmant qu'avec l'égalité des droits, l'acquisition remplace l'attribution Cependant, l'égalité des droits ne suffit pas à garantir l'égalité des chances. Il faut pour cela prendre en compte les inégalités de situation de départ des individus, notamment en terme de fortune ou de savoir. Il est donc nécessaire de créer les conditions matérielles de l'égalité des chances, qui vont permettre à chacun profiter pleinement des possibilités offertes par l'égalité des droits. [...]
[...] Cependant la notion d'égalité des chances est complexe et reste un concept difficile à définir. En effet, le mot égalité peut à la fois désigner l'égalité extérieure établissant des droits et des règles identiques pour chaque individu, et l'égalité réelle effective, consistant dans l'état semblable de leur propriété, de leur personnalité, de leur condition. De même, le mot chance fait aussi bien référence à la notion de hasard ou de probabilité cadentia en latin désigne la chute aléatoire d'un dé à jouer), qu'à l'idée de bonheur, d'issue heureuse. [...]
[...] L'égalité des chances s'est réellement affirmée en tant que valeur fondamentale du système scolaire français au cours de la seconde moitié du XXe siècle. Avec l'allongement progressif de la durée de la scolarité obligatoire, donc gratuite, et la mise en place de bourses, les inégalités économiques face à l'accès à l'enseignement s'effacent peu à peu. De la sorte, les inégalités économiques étant éliminées, l'accès aux études s'ouvre à tous, et le mérite devient la seule cause des inégalités scolaires. Celles-ci deviennent alors justes puisque seuls les individus en seraient responsables, étant engagés dans une compétition unique, objective et neutre. [...]
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