Au début des années 1990, l'une des plus grandes puissances mondiales négocie le premier accord de libre échange qui associe des pays développés et un pays en voie de développement : il s'agit de l'Accord de Libre-échange Nord-Américain (ALENA), mis en place le 1er janvier 1994 par les Etats-Unis, le Canada et le Mexique. Il constitue en outre, le deuxième accord de libre-échange conclu par les Etats-Unis, le premier étant celui conclu avec la Canada en 1989. L'ALENA s'inscrit par ailleurs dans une tendance générale caractérisée par le recours croissant à cette forme d'intégration. On assiste depuis la fin des années 1980, à une multiplication des accords « régionaux ». Depuis la mise en place du GATT, en 1948, 200 accords environ ont été notifiés. Tous les pays, à quelques rares exceptions près, sont impliqués dans au moins un accord de libre-échange.
États-Unis, Canada et Mexique sont donc engagés dans un processus d'élimination des barrières bilatérales aux échanges, tarifaires et non tarifaires. Néanmoins, l'accord ne si limite pas au démantèlement des barrières aux échanges. La signature de l'ALENA visait en effet à régler au niveau régional des questions qui étaient encore en suspens à l'OMC au début des années 1990, notamment dans les services et l'investissement. De même, si l'ALENA n'est pas un marché commun, l'investissement direct, comme les services financiers, se voient appliquer les principes de traitement national ou du traitement de la nation la plus favorisée (NPF). Enfin, si les pays conservent l'autonomie de leur politique monétaire et de leur politique de change, l'influence des Etats-Unis est prépondérante.
Les accords régionaux étant par définition des accords préférentiels, ont pu être qualifiés de discriminatoires, dans la mesure où ils octroient à certains pays des facilités d'accès au marché qui ne sont pas concédées aux autres. C'est ce que nous tenterons d'analyser ici. L'objectif de cette recherche est de déterminer si la mise en place de l'ALENA a produit des effets sur l'intensité des échanges et de l'investissement direct en provenance et à destination de la zone.
Le terme de régionalisation signifie que les relations économiques sont plus intenses entre les pays qui appartiennent à une même grande zone géographique. Si cette tendance, sur longue période est particulièrement marquée en Amérique du Nord, il faut tenter d'apercevoir les effets de cette intensification sur les pays qui ne sont pas membres de l'accord. L'effet de création de trafic et surtout l'effet de détournement des échanges, particulièrement décrié, seront longuement analysés. Enfin, il faut voir que l'investissement direct pourrait se trouver dans une position similaire aux échanges : peut-on parler de « détournement d'investissement » à l'encontre des pays tiers?
Nous commencerons par nous intéresser à l'approche traditionnelle de l'intensification des échanges. Puis nous analyserons plus en détail la notion d'effet de détournement des échanges. Enfin nous étudierons les relations entre échanges et investissement.
[...] Mais surtout, le niveau de la demande globale dans la zone intégrée ne reste pas à son niveau initial. Si dans la zone, les effets de création l'emportent sur les effets de détournement, le revenu s'accroît. Cette évolution peut permettre une hausse du volume des importations qui profiteraient au Reste du monde. Si le monde est gagnant enfin, la zone de préférence est nécessairement elle même gagnante. Elle peut donc le cas échéant, indemniser le Reste du monde tout en conservant un gain net. [...]
[...] Si le pays A conclut une union douanière avec le pays il va maintenant s'approvisionner chez B en voiture car Pb est inférieur à : on a un effet de détournement de trafic, qui n'est pas nécessairement défavorable au bien-être du pays A. Cet effet peut être évalué par la méthode des surplus : le producteur du pays A subit une perte ; le consommateur du pays A en retire un gain ; l'état y perd également. Le résultat global de l'effet de détournement de trafic est généralement négatif. La nature de ce résultat dépend pourtant des hypothèses sur les paramètres. [...]
[...] Le nombre de filiales avec une couverture régionale augmente et les échanges intra-firme augmentent aussi. A travers la réduction des barrières tarifaires et non tarifaires, une intégration régionale facilite et encourage les échanges intra-région. Cette situation incite les FMN à procéder à une réorganisation géographique et industrielle de leurs activités dans de grands centres régionaux. Cette étape de réorganisation permettra in fine aux firmes de produire à moindres coûts en mettant en place une spécialisation verticale ou horizontale de la production. [...]
[...] Les effets de l'intensification des échanges à l'intérieur d'une zone (l'ALENA) sur les pays tiers Introduction Au début des années 1990, l'une des plus grandes puissances mondiales négocie le premier accord de libre échange qui associe des pays développés et un pays en voie de développement : il s'agit de l'Accord de Libre- échange Nord-Américain (ALENA), mis en place le 1er janvier 1994 par les Etats-Unis, le Canada et le Mexique. Il constitue en outre, le deuxième accord de libre-échange conclu par les Etats-Unis, le premier étant celui conclu avec la Canada en 1989. [...]
[...] Une grande partie du commerce entre le Canada et le Mexique transite en effet par les Etats-Unis (Deblock, Benessaieh et l'Heureux, 2000) qui constituent la plaque tournante de la région. La libéralisation du commerce entre les membres de l'ALENA a contribué à une rapide expansion des importations et des exportations à l'intérieur de la région. Hillberry et McDaniel ont montré que cette expansion allait de paire avec l'accroissement des variétés de biens échangés. (Hillberry/McDaniel, 2002). Les données que nous venons d'examiner révèlent un accroissement de l'approvisionnement américain en provenance de la région. [...]
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