Les chiffres sur l'état de l'éducation en France sont révélateurs, en particulier celui du taux d'activité des jeunes de 15-24 ans : en France, il est de 37%, au Royaume-Uni de 67%. Cela signifie que les jeunes français font de plus longues études que les jeunes britanniques. Pourtant, il est évident que le taux de chômage est supérieur en France qu'au Royaume-Uni. D'où cette question : Pourquoi s'éduquer ? S'éduquer, c'est renoncer à d'autres activités immédiates comme la recherche d'un travail sans études ou bien encore les loisirs, c'est donc un investissement qui doit être motivé par un calcul coût/avantage, en admettant l'hypothèse de rationalité bien entendu. Il s'agit par conséquent de chercher les déterminants de l'investissement en éducation et à se demander quels bénéfices peut-on tirer d'une éducation, pour voir que certes, l'éducation est un investissement rentable et essentiel, mais que néanmoins, cette rentabilité varie et ne s'applique ni toujours, ni à tout le monde.
[...] De même, le phénomène des insiders-outsiders montre comment les salariés qui sont déjà dans l'entreprise peuvent plus facilement négocier leurs salaires et faire pression sur l'employeur que les outsiders. C'est donc une variable essentielle à prendre en compte dans le choix de s'éduquer : par exemple, dans une période de création d'emploi, ne vaut-il pas mieux s'insérer le plus vite possible dans le marché du travail plutôt que d'amorcer des études longues et coûteuses ? Pour conclure, je rappellerai que nous avons vu les bénéfices que pouvait tirer l'individu d'une éducation, par la satisfaction de s'éduquer considérée comme une consommation ou les avantages de l'éducation considérée comme un investissement que ce soit par le signal qu'un diplôme envoie aux employeurs ou par l'amélioration de la productivité de l'individu. [...]
[...] Les coûts d'abord se divisent en coûts directs et coûts indirects. Les coûts directs, ce sont par exemple les frais d'inscription, de déplacement, de fournitures et les coûts indirects, ce sont l'équivalent de ce que l'agent aurait pu gagner s'il ne faisait pas d'études mais qu'il travaillait. C'est donc cela qui fait du choix de s'éduquer une consommation, puisque l'individu formule une demande d'éducation contre un coût, mais aussi une sorte d'investissement pour l'individu, étant donné que l'individu acquiert le bien éducation en vue d'en tirer les bénéfices plus tard. [...]
[...] Dans ce cas, le choix de s'éduquer coûte beaucoup sans que l'individu puisse y tirer un grand bénéfice. D'autre part, le problème de l'information reçue par l'individu joue un rôle dans les déterminants de l'investissement : les individus n'ont pas une information optimale sur les gains que peuvent rapporter tel ou tel diplôme. Cela aboutit à une situation dans laquelle certains individus n'ont pas intérêt à emprunter le chemin de l'éducation s'ils veulent optimiser leur bien-être, car tous les individus n'ont pas accès à la même information, d'autant plus que la situation sur le marché du travail est susceptible de changer entre la décision de s'éduquer et l'entrée sur le marché du travail. [...]
[...] Cette variable de satisfaction personnelle a une grande influence non sur le choix de s'éduquer mais sur la filière dans laquelle se diriger. Ainsi le choix de s'éduquer, considéré comme une consommation ou comme un investissement, procure des avantages et une rentabilité essentielle. Le choix de s'éduquer varie cependant selon les individus et les secteurs, ce qui modifie les déterminants de l'investissement en éducation. II/ Le choix de s'éduquer varie selon les individus et les secteurs Les bénéfices de l'éducation ne sont pas les mêmes selon les situations Les bénéfices de l'éducation ne s'appliquent pas à tous les secteurs. [...]
[...] Ces calculs de coûts/avantages ne sont cependant pas fixes et varient ostensiblement selon les filières et les situations, ce qui altère le choix de s'éduquer. Mais on peut voir le choix de s'éduquer à un niveau plus large, macroéconomique, l'éducation est une partie essentielle des dépenses publiques et les liens entre croissance et éducation peuvent expliquer la recherche pour l'Etat d'une éducation de plus en plus élevée, bien que l'utilité de cette éducation élevée reste minimale pour certains individus. [...]
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