Dans une société démocratique, l'éducation scolaire apparaît toujours comme le moyen de permettre à tous l'accès à tous les statuts sociaux dans la mesure où les diplômes qu'elle confère sont ouverts à tous et ne sont pas décernés selon l'origine sociale. Seuls les résultats aux examens et concours, c'est-à-dire les mérites de chacun, permettent de les obtenir.
Depuis un demi-siècle, la notion d'égalité des chances s'est imposée comme un impératif, cependant, même si l'éducation scolaire parvenait à remplir cet objectif, est ce que celui-ci serait suffisant pour permettre à chacun de réussir ? Assigner une telle mission à l'éducation est louable, mais du point de vue de la justice sociale qu'importe- t-il réellement de distribuer : l'égalité des chances ou l'égalité des résultats ?
[...] Dans cette hypothèse, l'éducation ne suffit plus et la capacité de chacun à progresser dépend de la volonté individuelle. L'éducation peut, certes, donner un bagage mais c'est ensuite à chacun de fournir les efforts nécessaires, car ce n'est pas l'école qui offre cette capacité. Donner à chacun la possibilité de convertir les biens sociaux premiers en capacité d'action (Amartya Sen) Repenser l'inégalité Nous pouvons considérer que nous sommes des individus qui convertissent des biens sociaux premiers biens désirables qq soit les plans de vie que les individus ont) en capacité d'action. [...]
[...] Seuls les résultats aux examens et concours, c'est-à- dire les mérites de chacun, permettent de les obtenir. Par ailleurs, une éducation de base réussie est aujourd'hui indispensable dans la vie sociale comme dans la vie professionnelle dans la mesure où les diplômes jouent un rôle majeur, en particulier en France, dans l'attribution des statuts sociaux. Depuis un demi-siècle, la notion d'égalité des chances s'est imposée comme un impératif, cependant, même si l'éducation scolaire parvenait à remplir cet objectif, est ce que celui-ci est suffisant pour permettre à chacun de réussir ? [...]
[...] Par ailleurs, la mise en place d'un collège unique a eu des effets pervers et n'a pas réellement supprimé la sélection car par le jeu du choix des options, par la ségrégation géographique de l'habitat (qui fait que tous les collèges n'auront pas le même type d'élèves), des parcours scolaires très différenciés peuvent exister Maintien des inégalités sociales devant l'éducation car dépendance du niveau d'éducation des parents Ainsi, l'accès au savoir et à l'instruction s'est démocratisé dans le sens où il s'est ouvert à des classes sociales qui n'y avaient pas accès auparavant, ce qui a provoqué une croissance des effectifs, une élévation du niveau d'instruction populaire, et une égalisation des accès à l'éducation en nombre. Toutefois, les diplômes atteints dépendent toujours du niveau des diplômes des parents. Des études montrent que les inégalités sociales devant l'enseignement n'ont pas changé, c'est-à-dire que la probabilité pour que des individus ayant un certain antécédent social occupent ensuite une position similaire dans la société est restée la même. On parle d'inertie de la reproduction sociale Le rôle de l'éducation tant scolaire que familiale dans la reproduction des inégalités 1. [...]
[...] Finalement, la réussite scolaire va surtout récompenser les enfants qui ont une sorte d'avance, due à leur origine sociale, avant même de commencer. L'école légitime ces inégalités En donnant le vernis du diplôme à ces inégalités, l'école les rend légitimes, acceptables, puisque pour tout le monde, réussir (ou ne pas réussir) traduit des mérites scolaires (système de la méritocratie) différents et non des inégalités sociales de départ. Finalement, pour Bourdieu, les inégalités de réussite scolaire sont pour l'essentiel des inégalités résultant de l'inégale dotation en capital culturel et en capital économique des enfants Les inégalités de réussite scolaire sont le résultat de stratégies différentes des familles (thèse défendue plutôt par Raymond Boudon) Cette thèse est défendue plutôt par le courant de l'individualisme méthodologique dont Raymond Boudon est le représentant le plus connu dans le domaine de la sociologie de l'éducation. [...]
[...] Il y a aussi une stratégie dans le choix des langues vivantes et des options, l'objectif étant que l'enfant soit dans une bonne classe, etc. Ces stratégies, différentes selon les familles démontrent que les intérêts ne sont pas les mêmes, et dès lors on débouche sur des résultats scolaires différents. Pour Boudon, les acteurs (familles, élèves, enseignants) ont la possibilité de mener des stratégies personnelles, qui expliquent en partie les inégalités de réussite scolaire et qui biaisent donc l'objectif de réduction de l'inégalité des chances assigné à l'école. [...]
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