Décembre 2007 : voyage du président des français, Nicolas Sarkozy en Chine. La démocratie visite la dictature. L'homme politique français part avec les grands patrons de l'économie française entend-on à la radio, et surtout, revient avec, pour eux, pour la France, 20 milliards d'euros de contrats. Cependant, cette visite au pays de la censure et du non droit s'est faite sans la secrétaire d'Etat chargée des droits de l'homme, Rama Yade. En effet, il ne fait aucun doute que c'eût été un contexte politique trop tendu pour que les négociations soient fructueuses.
Cet événement de l'actualité soulève le problème des rapports qu'entretiennent les deux sphères que sont politique et économie. L'économie, entendue comme le pouvoir économique, traduit concrètement par le marché à pour but, selon Smith d'atteindre l'intérêt général par la somme des intérêts individuels, selon les marginalistes, d'accéder au bien-être. Le politique, défini comme le pouvoir politique, c'est à dire les pouvoirs publics voire l'Etat, a également pour objectif l'intérêt général.
[...] Là encore, l'économie dépend du politique. (Enfin, selon Smith, c'est à l'Etat, et non pas à l'économie d'assurer un certain nombre de fonctions, dites régaliennes tels l'enseignement ou la défense, et investir dans des travaux indispensables mais qui seraient trop coûteux pour les entreprises privées (recettes inférieures aux coûts de production) telles que les infrastructures, les routes et les ponts. On retrouve un raisonnement similaire concernant le service public. En intervenant dans ces secteurs délaissés par l'économique, le politique joue un rôle de stabilisateur et révèle l'existence d'une relation de dépendance en faveur du second . [...]
[...] C'est bien le cas de l'économie, discipline, certes positive, qui décrit la réalité, mais également normative. En effet, l'économie dit comment cela devrait être Il ne s'agit pas d'oublier qu'à l'origine, la science économique a pour fonction de conseiller les princes. [...]
[...] Par ce travail de maintien continu et permanent de la cohésion sociale, l'économie assure l'existence et la pérennité de l'Etat. On peut prendre l'exemple de la monnaie qui canalise la violence des individus selon Aglietta et Orléan. L'économie détermine donc le politique. (Dans le contexte de mondialisation et d'internationalisation des échanges que nous connaissons aujourd'hui, il serait faux de croire encore que le politique prime sur l'économie. En effet, le choix politique d'une voie économique, bien qu'il puisse concerner le niveau national, est désormais soumis aux volontés supérieures, supraétatiques, d'organisation supranationale, régionale et internationale. [...]
[...] Par exemple, aux Etats-Unis, la Standart Oil Company bénéficiait d'une position dominante sur son marché. Le Congrès a voté le Sherman Act et Clayton Act afin de démanteler la société et rétablir alors le libre jeu de la concurrence. Ainsi pour Keynes, l'intervention de l'Etat sur le marché, donc du politique dans l'économique, se justifie par le rôle de modérateur, correcteur de ces imperfections, comme nous l'a montré l'exemple pris précédemment. En assainissant la situation économique, le politique la pérennise. [...]
[...] Le sont-ils toujours ? Qu'entendons- nous par ce toujours qui conduira notre pensée ? Nous déterminons toujours, selon le dictionnaire Robert, comme dans toutes les circonstances ce qui nous conduira à examiner les relations qu'entretiennent économie et politique à différents niveaux et dans diverses sphères. Une telle exploration ne fait sens qu'en examinant pourquoi le politique peut, veut ou doit s'insérer dans l'économique. Cette immixtion du politique dans l'économique est peut-être l'effet d'une volonté corrective et palliative, ou le fruit d'un désir de domination pénalisant. [...]
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