L’école républicaine

Résumé du document

Lorsqu'en 1870, Gambetta proclamera la Troisième République, ce régime anime encore beaucoup d'inquiétude dans l'imaginaire des français. Tiraillés entre le désir d'un ordre social plus juste et la crainte d'une nouvelle Terreur, les français choisiront finalement le régime républicain même si dès les premières élections législative en 1871 une majorité monarchique se dessinera. Après des victoires politiques en 1875 avec l'amendement des lois constitutionnelles et la victoire aux élections législatives 1876, les républicains prendront le pouvoir dès 1879 mais le peuple français restera méfiant vis-à-vis du régime. Tout l'enjeu sera alors de reconquérir l'opinion du peuple français pour les rallier au régime républicain. Si le gouvernement de Jules Grévy tentera d'entériner les mœurs républicaines par le biais de symboles tels que la Marseillaise ou la fête nationale, ce sera par l'instruction des jeunes Français que la France se républicanisera. Outil politique, l'école servira alors de vecteur d'implantation des idées républicaines.

Dans quelles mesures peut-on dire que l'école de la république a-t-elle permis d'intégrer la France aux valeurs de la Troisième République ?

Extraits

[...] A travers un enseignement classique de l'histoire, de la géographie et d'autres disciplines, on inculque aux élèves l'esprit de reconquête de l'Alsace et de la Lorraine. Les instituteurs de l'école républicaine se transforment alors en véritables instructeurs. On va dès le plus jeune âge mobiliser la jeunesse dans un combat futur qui commence à se dessiner. Lorsqu'en 1914, la France s'engagera dans le conflit face à l'Allemagne, les anciens écoliers, alimentés par un désir de revanche d'une guerre qu'ils n'ont pas vécue, défendront avec fierté le territoire de la nation française et les valeurs républicaines. [...]

[...] Si le gouvernement de Jules Grévy tente d'entériner les mœurs républicaines par le biais de symboles tels que la Marseillaise ou la fête nationale, ce sera par l'instruction des jeunes Français que la France se républicanisera. Outil politique, l'école servira alors de vecteur d'implantation des idées républicaines. Dans quelles mesures peut-on dire que l'école de la république a permis d'intégrer la France aux valeurs de la Troisième République ? I. L'Ecole de la République, vecteur d'intégration et de partage des valeurs de la République : A. Consolider la République par l'œuvre de Jules Ferry Dès le début de la République aux mains des républicains en 1879, l'instruction sera un des fers de lance des gouvernements. [...]

[...] L'école de Ferry aura donc nationalisé l'ensemble des jeunes générations de la France. Celle-ci se reconnaitra plus tard le devoir de la défendre avec ferveur. C. Laïciser l'éducation Un des objectifs principaux de la Troisième République sera la laïcisation de la société. Si de nombreux ministres tels que Jules Ferry tentent d'imposer la liberté de culte dans une société profondément marquée par le catholicisme, ceux-ci se rendront rapidement compte qu'il n'est possible d'inscrire ce concept au sein de l'état français que par le moyen de l'école républicaine. [...]

[...] Ainsi, dès le plus jeune âge, les jeunes Français seront baignés des idées républicaines. Réalisant un des désirs les plus ambitieux des Lumières, la Troisième République réussit à alphabétiser à plus de 75% les hommes (et environ 65% les femmes) au milieu des années 1880. L'instruction permet l'éveil des consciences politiques et ainsi consolide le régime républicain. L'objectif premier de l'œuvre de Jules Ferry aura donc été de tirer un profit politique de l'école en enracinant le régime dans l'esprit des Français. B. [...]

[...] La démocratisation est permise en droit mais n'est pas réalisée en fait. De plus, bien des familles toujours attachées au catholicisme continueront à envoyer leurs enfants dans des écoles privées autorisées par l'état. La notion de laïcisation de l'éducation fait donc encore peur à une tranche de la population française. La crainte des réformes républicaines atténuera ainsi le bilan de l'école de la République. Il faudra attendre plusieurs décennies avant que l'école parvienne à intégrer la quasi-totalité de la jeunesse française et se dresser face aux autorités ecclésiastiques. B. [...]