Marc Abélès, ayant travaillé auprès des sociétés dites « exotiques », propose d'utiliser les mêmes méthodes pour analyser le système politique français, notamment l'ethnographie.
Selon lui, l'anthropologie doit saisir des systèmes de relations sociales, en accordant une place particulièrement prépondérante à la question du territoire, qu'il définit comme étant un espace où vit une population et à l'intérieur duquel se déroule l'activité ethnographique, et à la relation de ce dernier avec le politique. En effet, pour la sociologie et la science politique, la question du territoire ne se pose plus puisqu'elles s'intéressent avant tout à l'organisation de l'Etat et de ses différentes institutions. Il distingue alors dans l'espace de l'action politique deux mécanismes: celui de l'action politique, où sont hiérarchisés les différents niveaux d'exercice du pouvoir (opposition entre centre et périphérie), et celui de l'accès au pouvoir, par des réseaux d'influence.
[...] Il reprend ainsi les différentes étapes de l'exercice ethnologique décrites par Claude Lévi-Strauss. Une des caractéristiques du travail de Marc Abélès est d'avoir mis à l'épreuve sa discipline en s'intéressant à des sujets trop souvent évités par l'anthropologie et où celle-ci se trouvait en conflit avec la sociologie et la science politique : c'était prendre le parti d'abandonner un certain confort, celui de la chasse gardée [ ] afin d'aborder d'autres territoires, au risque d'être traité en intrus L'enquête se place alors au centre de la démarche anthropologique. [...]
[...] Par exemple, dans Un ethnologue à l'Assemblée (2000), Marc Abélès observe la vie quotidienne à la Chambre des députés et étudie le travail des parlementaires. Or Marc Abélès tient à prouver que ce travail de terrain a une réelle portée théorique. Ainsi, une mise en perspective des observations locales est inséparable d'un questionnement global sur la nature et le devenir de l'institution Bibliographie ( Articles - ABÉLÈS Marc. L'anthropologue et le politique L'Homme, vol pp 212. - ABÉLÈS Marc. Anthropologie des espaces politiques français Revue française de science politique, vol p 817. [...]
[...] Ce dernier préfère d'ailleurs employer le terme situation plutôt que réalité pour mieux insister sur la variabilité des contextes historiques et leur caractère relatif. La question de la variation également des échelles d'analyse a une importance toute particulière dans les travaux de Marc Abélès. Ce dernier a en effet étudié des terrains pour le moins diversifiés : les Ochollo en Ethiopie, le Morvan et l'Yonne, l'Assemblée Nationale, ou encore la Commission européenne. Ces expériences lui ont permis d'observer sous différents angles des thèmes récurrents tels que les lieux du pouvoir et les rapports quotidiens au sein des institutions. [...]
[...] Anthropologie de l'Etat . Ibid. p Ibid. p Ibid. p ABÉLÈS Marc. La Commission européenne : du compromis culturel à la culture politique du compromis Revue française de science politique, vol.46, ABÉLÈS Marc. Pour une anthropologie des institutions L'Homme, vol p Ibid., p Ibid., p. 77. [...]
[...] - ABÉLÈS Marc. Pour une anthropologie des institutions L'Homme, vol p 85. - ABÉLÈS Marc. La Commission européenne : du compromis culturel à la culture politique du compromis Revue française de science politique, vol.46, p.431-456. ( Livres - ABÉLÈS Marc. Anthropologie de l'Etat, Paris, Armand Colin - LECOMTE J.P. et B. DENNI. [...]
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