N. Elias, "La dynamique de l'Occident" : émergence du pouvoir central et naissance de l'Etat

Résumé du document

La dynamique de l'Occident est le titre français d'un ouvrage de N. Elias publié en 1939, dans lequel il s'attache à comprendre selon Y. Déloye, "comment et pourquoi les sociétés occidentales de l'époque médiévale sont passées d'un mode de domination patrimonial largement éclaté à un pouvoir fort et centralisé, s'institutionnalisant progressivement." N. Elias prend alors comme point de départ l'Europe occidentale du XIIème siècle. Toutefois, il convient de préciser que ce processus bien que commun à de nombreux Etats occidentaux, ne constitue pas le seul mécanisme de l'émergence du pouvoir central et de la naissance de l'Etat. On va donc analyser la naissance de l'Etat en Occident et ses transformations. La dynamique de l'Occident met en évidence deux processus, d'une part la centralisation du pouvoir politique, et d'autre part sa spécialisation (...)

Extraits

[...] La légitimation de ce centre politique Le centre politique est désormais centralisé. Il va en plus réussir à se détacher du reste de la société, et à devenir autonome. Durant la période féodale, en effet le pouvoir se légitimait et s'appuyait sur deux autres autorités spirituelles prédominantes: l'Eglise, c'est-à-dire le christianisme, et l'Empereur. Ce centre politique a donc réussi à échapper au contrôle de ces deux autorités, mais surtout à s'affirmer par rapport à celles-ci. Le pouvoir politique se légitime dorénavant en se fondant sur sa propre mystique, sa propre symbolique, dont la plus puissante est l'Etat nation, comme l'indique d'ailleurs P. [...]

[...] Donc on va voir apparaitre un Etat unifié. Le monopole de la violence légitime et le monopole fiscal sont donc tous deux fortement liés et indissociables. Et grâce à ce processus de monopolisation, le pouvoir politique va se centraliser. Il ne restera plus qu'un seul prétendant et détenteur du pouvoir, par exemple le souverain en France. On aura désormais plus un pouvoir fragmenté, mais au contraire un pouvoir politique centralisé entre les mains du Roi, et donc une domination sur l'ensemble du territoire. [...]

[...] Ces secrétariats d'Etat vont par la suite se transformer en ministères et deux nouveaux ministères seront créés L'institutionnalisation du pouvoir politique a. L'apparition de la bureaucratie étatique La bureaucratie peut être définie comme le pouvoir d'un appareil administratif. Pour Weber, c'est une forme d'apogée de l'institutionnalisation du politique. En prenant une forme bureaucratique, l'Etat va fortement s'autonomiser et s'institutionnaliser. L'Etat va mettre en place toute une série d'institutions et d'administrations, autonomes de la société civile, pour accomplir les tâches qui lui incombent. b. [...]

[...] Elias ou dynamiques concurrentielles selon P. Braud. En fait, cette dynamique va conduire en général à l'évolution de cette société, et tout d'abord par une concurrence entre les seigneurs, ou l'Eglise, et le souverain vers le XVème siècle, en Angleterre, comme en France, d'ailleurs. La féodalité prendra ainsi fin entre le 13ème et 15ème siècle (pour l'Angleterre), par ce processus de centralisation. B L'apparition d'un centre politique autonome au sortir de la féodalité Le double processus de monopolisation Pour Y. [...]

[...] Pour lui, les Etats qui se sont orientés vers le libéralisme et la démocratie ont comme caractéristique commune que les transformations sociales dus au passage d'une économie agraire à une économie capitaliste sont extérieures à l'Etat, et se sont imposés à lui, comme par exemple la société. Dans cette catégorie Barrington Moore range l'Angleterre, la France, mais aussi les Etats-Unis. Au contraire, dans les Etats qui se sont orientés vers l'autoritarisme, c'est une Révolution opérée par le haut qui a amené la transformation de l'économie dans le sens d'une industrialisation. Il s'agit par exemple de la Prusse, l'Italie et du Japon. PLAN Exposé La dynamique de l'occident I La centralisation du pouvoir La naissance d'une forme étatique au sein de la société féodale 1. [...]