En 1954, l'historien René Rémond publie La droite en France dans lequel il énonce l'existence de trois droites : légitimiste, orléaniste, bonapartiste. Cependant, avec l'évolution politique de la France cette distinction existe-t-elle toujours ? Dans Les droites en France publié en 1982, l'historien et politologue semble mettre en avant la pluralité des droites, ne parlant plus de « la » droite mais « des » droites.
Parler de « droites » sous-entend une multiplicité des courants et des tendances politiques : la droite unifiée et unie derrière une leader politique apparaît difficile à concevoir de nos jours. En effet, la seconde moitié du XXe siècle est le théâtre de renversements idéologiques importants : J.Doriot par exemple passe du secrétaire général des jeunesses communistes au statut de collaborationniste pendant l'occupation. Les droites revêtent donc de nombreuses formes et sont liées au contexte national et international. Il semblerait donc que ce concept de « droites » ne renvoie seulement qu'à une étiquette, à un moyen de se différencier des autres courants politiques. Mais alors, existe-t-il un lien commun entre les modérés et les nationalistes par exemple si ce n'est leur appartenance à la droite ?
[...] De l'opposition impuissante au pouvoir 1. Dès la fin 1947, la droite met en place une structure nationale dans une volonté de reconstruction 2. L'émergence de la droite modérée se trouve limitée par la caution gaulliste 3. Le 20 janvier 1946, la démission du Général de Gaulle en conflit avec les partis permet au MRP de jouer un rôle essentiel dans le cadre du Tripartisme 4. L'année 1952 consacre cette droite modérée avec une centaine d'élus aux élections législatives : Pinay est élu à l'investiture ayant comme conséquence directe la levée du tacite contre la droite C. [...]
[...] Vers la victoire de la droite libérale 1. Pompidou se tourne alors vers la droite réformatrice de Chaban-Delmas (1969-1972) puis vers la droite conservatrice de Messner : néo- gaullisme sous le signe de l'ouverture 2. Le 2 Avril 1974 : mort de Pompidou : sa politique d'ouverture laisse place à une compétition pour sa succession : tous les leaders politiques sont en mesure de pendre sa place : victoire de Valery Giscard d'Estaing : fin de la période gaulliste 3. [...]
[...] En effet, de l'extrême droite aux modérés les opinions et les tendances diffèrent au sein même de ce courant politique. Les droites ont su donc évoluer et s'adapter à la nouvelle vie politique française. De nos jours, il est possible de s'interroger sur le clivage Gauche Droite qui semble de plus en plus remis en cause par l'ouverture politique qui en élimine les frontières. [...]
[...] La France de Vichy : expression d'une droite divisée (1940-1944) A. La Révolution nationale ou la dictature pluraliste 1. Le 10 juillet 1940, le Maréchal Pétain obtient les pleins pouvoirs et définit ses priorités pour l'État français fondées sur des valeurs traditionnelles 2. La collaboration apparaît loin des valeurs de la révolution nationale : la collaboration n'est pas l'apanage de la droite La révolution nationale fruit de diverses expériences politiques et non de la volonté commune d'une droite unie : Le Vichy de Pétain diffère de celui de Laval ou encore de Darmand B. [...]
[...] Comment, à travers l'évolution des droites en France de 1940 à 1981 assiste-t-on à la multiplication des tendances au sein même de la droite ? Pour répondre à cette question, nous verrons dans un premier temps que le régime de Vichy est l'expression d'une droite divisée ; puis, nous tenterons de montrer en quoi l'échec de la IVe République semble être le fruit de l'affrontement des différentes tendances et partis politiques de droite ; enfin, nous analyserons l'occupation continue du pouvoir par la droite jusqu'à 1981. [...]
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