1919-1939, c'est le court intervalle entre les deux seuls conflits mondiaux ayant eu lieu. De la conférence de paix à la « drôle de guerre », ces vingt années sont divisées historiquement en deux périodes articulées autour de la crise de 1929, tout d'abord les années 1920, années « folles », au lendemain de ce que tout le monde être la « der des der », puis, succédant à ces années qui essaient de tourner la page de 1914-1918, et au sein d'une Europe qui voit la montée des nationalismes, s'installe en France le temps des crises.
Climat particulier s'il en est que cet entre-deux-guerres, et il fut pour certains l'occasion de nombreux bouleversements au sein de la nation, et ce particulièrement au niveau politique. 1919-1939 sont les dernières années de la IIIè République, les forces politiques dirigeantes ont, au long de cette république, été fortement ancrées à gauche, pour preuve le fait que la droite ait été dans l'opposition. Elle connaît la revanche lors de cette période.
Confrontée aux évènements exceptionnels de cette période, la droite évolue parallèlement à la société, elle fera connaissance avec des phénomènes au sein de sa famille politique qui, parce qu'ils ne se sont pas répétés dans l'histoire, sont intéressants pour l'historien. Parmi ceux-ci, évidemment, le foisonnement des ligues, que certain n'ont pas hésité à qualifier de tentative de fascisme français. Nous verrons plus amplement ce qu'il en est afin de déterminer quels sont les visages et quelle est l'évolution de la droite de 1919 à 1939. Ceci en étudiant tout d'abord la situation de la droite en France dans le mouvement des années folles, puis on abordera plus précisément les crises qui frappent la France au milieu de cette période et enfin nous verrons la situation des droites au temps des crises.
[...] Il eut de plus pour cela fallu que les ligues agissent de concert, or celles-ci mettent un point d'honneur à rester entre elles, sans se mêler aux autres. De plus, et cette fois-ci d'un point de vue plus global, les ligues n'adoptent que le décor, le costume du fascisme. Les quelques ligues réellement fascistes (telles que le francisme ou Solidarité française) ont connu un échec significatif de par leur très piètre inspiration et leurs doctrines et programmes très pauvres qui connotent un simple attrait pour la violence. Ces quelques mouvements minoritaires ne sont que de plates copies de ce qui se fait à l'étranger. [...]
[...] Le Bloc national est la formation victorieuse en empochant une large majorité des sièges. C'est une coalition du centre, avec l'Alliance démocratique ainsi que certains radicaux modérés, et des droites, avec notamment la Fédération républicaine ou Action Libérale. Cette large palette de partis remporte une très large victoire : 137 voix contre 88 pour les radicaux et 68 pour les socialistes, on parle de chambre bleu horizon en référence à l'uniforme des soldats : en effet ces élus sont pour la plupart des hommes nouveaux sur la scène politique et également d'anciens combattants. [...]
[...] Nous allons néanmoins premièrement nous attachons à la droite autoritaire, dont les formes qu'elle a prises furent les plus symboliques de ce temps. L'anti-parlementarisme en est le moteur, alimenté par les écrits émanant de l'Action française, mais l'histoire de cette droite n'est pas régulière, les motivations de ses partisans étant bien souvent de nature passionnelle, la droite autoritaire dépend bien des remous de l'opinion, instable et mobile. L'Action française s'efface quand la situation politique est calme, mais qu'une crise surgisse et les idéologies nationalistes ont le vent en poupe. [...]
[...] La guerre sera une nouvelle période de rupture, comment les forces publiques en sortiront-elles du point de vue idéologique ? C'est là l'autre question à laquelle nous amène cette réflexion sur la droite en France de 1919 à 1939. [...]
[...] Jusqu'en 1936, des politiques économiques se succèdent, tentant de résoudre la crise par des procédés malthusiens, c'est-à-dire de restriction volontaire de la production, de déflation, de protectionnisme impérial. La droite d'après Poincaré est sanctionnée de son échec dans le domaine économique par la victoire de la gauche en 1932. On comprend donc que, de cette crise économique, se développent des ramifications dans le domaine politique. Ainsi, se succèdent entre 1929 et 193 huit gouvernements différents. Personne n'a, après Poincaré, la carrure pour faire face aux difficultés, et cela aboutit au renversement de la majorité par la victoire du Cartel des gauches en 1932. [...]
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