« La violence aux mains du peuple n'est pas la violence, mais la justice ». Cette phrase d'Eva Peron exprime le fait que la violence est perçue de manière différente non seulement par son but, mais par l'élément qui l'utilise. Le droit, le pouvoir et la violence sont les trois termes qui vont articuler notre devoir. Trois concepts que l'on va définir de manière à expliquer notre démarche, d'abord de manière succincte dans notre introduction puis de façon plus détaillé lorsque nous en ressentirons le besoin. On entendra par violence le caractère de ce qui est violent, l'action de contraindre, forcer, dans le cas présent de la force dont on use contre le « droit » établit par la société en question, que l'on peut considérer comme légitime ou illégitime. On entendra par droit non seulement l'ensemble des lois et des coutumes qui régissent une société mais aussi le fait de pouvoir faire référence à un droit qui serait inhérent à chaque être humain, avoir le pouvoir de faire quelque chose, le concept que l'on va utiliser ici le plus fréquemment sera le « droit de résister à l'oppression » que l'on retrouve dans la Constitution turque arrivé après le coup d'Etat de mars 1960. Enfin, le concept de prise de pouvoir, la capacité de décider ou d'influencer. On distingue trois familles de sens pour le mot « pouvoir » ; le sens institutionnaliste (« Renverser le pouvoir », « Prendre le pouvoir ») : on vise ici les institutions soit de façon abstraite, soit par les personnes physiques qui représente la République (Président…) ; Le sens substantialiste (« Avoir du pouvoir », « Les dividendes du pouvoir ») : c'est une métaphore puisque le pouvoir est ici assimilé à un capital (« Accumuler du pouvoir ») ; Le sens interactionniste (« Exercer du pouvoir ») : c'est lorsque quelqu'un a du pouvoir et l'autre le subit, c'est donc une relation ; ce peut être la capacité d'obtenir quelque chose de quelqu'un, l'habilitation à exercer une compétence. Les trois étant pris en compte dans notre exposé.
A partir de ces définitions, nous nous interrogerons sur la place de la violence dans la prise du pouvoir, dans quelles mesures la violence va devenir un élément clef pour obtenir le changement, c'est-à-dire la révolution ou la réforme (selon les définitions diverses) et comment il sera légitimé par le droit dans tous les cas.
Dans l'Histoire de la Turquie contemporaine, nous allons nous intéresser en particulier aux mouvements de gauche radicale désirant un changement, pour analyser leur rhétorique dans notre perspective initiale en ne nous privant pas de quelques éléments historiques.
Après avoir fait un rappel de la place des concepts étudiés dans l'Empire ottoman et leur évolution, nous présenteront un historique de la gauche radicale en Turquie pour en analyser le discours qui légitime la violence dans la perspective d'une prise de pouvoir et l'établissement d'un ordre juste.
[...] Cela est considéré sans oublier l'objectif final qui est de prendre le pouvoir et de faire une véritable révolution. La démarche de volonté de paix par différents mouvements encore aujourd'hui comme l'ÖDP (gauche acceptant le jeu des élections et refusant la lutte armée) ou même le DTP (ancien Dehap) qui fait appel de plus en plus à la paix en demandant un cessez-le-feu prolongé est critiquée. La paix n'a de sens que si elle est liée à d'autres mots. La question de savoir avec qui et pourquoi la paix est primordiale, on ne voit donc pas l'Etat comme ayant le monopole de la violence légitime selon la définition de Weber, mais plutôt comme le représentant d'une classe opprimante avec laquelle la paix est impossible puisque c'est lui qui nous réduise en esclavagisme, veut nous transformer en robot, nous torturent, nous pends, vends notre pas à l'impérialisme Parler de paix et avoir une telle approche est alors vu comme vouloir que l'ordre établit continue, comme si toute autre forme de changement, de prise de pouvoir était impossible. [...]
[...] Il y a donc déjà un certain côté séculier du droit turc dominé par le hikmet i hükümet la raison d'Etat qui impose le fait que l'Etat a toujours raison, même lorsqu'il y a une confrontation plus ou moins directe avec la Shari'a. Cependant, le rôle du divin dans l'Empire n'est pas nul. Il est important de souligner que même si cela est de façade, le Sultan s'assure de faire dire que ce qu'il fait est conforme à la loi coranique, même si cela peut être très artificielle et que si le Seyhülislam ne le fait pas il peut se faire exiler voir exécuter. Le religieux n'est plus l'englobant du politique, mais il devient une forme d'enveloppe théâtrale. [...]
[...] Dans l'Histoire de la Turquie contemporaine, nous allons nous intéresser en particulier aux mouvements de gauche radicale désirant un changement, pour analyser leur rhétorique dans notre perspective initiale en ne nous privant pas de quelques éléments historiques. Après avoir fait un rappel de la place des concepts étudiés dans l'Empire ottoman et leur évolution, nous présenterons un historique de la gauche radicale en Turquie pour en analyser le discours qui légitime la violence dans la perspective d'une prise de pouvoir et l'établissement d'un ordre juste. [...]
[...] Le reste accepte cela en accordant une place primordiale à l'armée, qui userait donc de la force pour renverser le régime injuste. Mais la révolte populaire n'est pas accepté, l'anarchie étant vu comme étant la pire des possibilités. Plus tard, dans la République de Turquie, les références à l'idée de justice seront très nombreuses, et elles animeront la volonté de prendre le pouvoir, voir d'influer dessus. . et justifie les moyens par le droit Dans la République turque, nous allons avoir deux visions différentes. La dialectique de l'Etat va être une forme de domination contre la liberté. [...]
[...] Dans toutes les sources exploitables concernant la perception des groupes radicaux de gauche du droit de la République, on remarque des points communs. Tout d'abord, on insiste sur le fait que quelles que soient les constitutions (de 1924 à 1961 en passant par celle de 1982), on a fait approuver les textes aux peuples en insistant sur le fait que la Turquie était un Etat de droit Cette expression n'est qu'une fiction pour eux. Rappelons là encore une définition de l'Etat de droit faîte par Kazim Yenice (Danistay) : Il s'agit d'un Etat où l'individu à des droits sacrés, inaliénables et où les dirigeants sont obligé de respecter les dirigés. [...]
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