Au Royaume-Uni, on ne vote qu'une seule fois, tous les cinq ans, pour le renouvellement de la Chambre des Communes, cette année les élections législatives britanniques se déroulent le jeudi 5 mai 2005. Ces élections sont un enjeu important pour le renouvellement de Tony Blair. La Reine, sur le conseil du Premier ministre, dissout le Parlement et demande la constitution d'un nouveau Parlement. Le Premier ministre annonce la dissolution et explique brièvement les raisons de sa décision. Le mode de scrutin de ces élections est le scrutin uninominal majoritaire à un tour. Pendant la campagne, les candidats ont le droit de tenir autant de réunions publiques qu'ils le désirent. Tous les partis qui présentent des candidats ont le droit à une ou plusieurs émissions de télévision ou radio. La presse, la radio et la télévision couvrent largement les élections et représentent un large éventail d'opinion.
Nous avons décidé d'étudier cet évènement à travers la presse française, malgré les lacunes de celle-ci, et ainsi grâce à la richesse et aux enjeux des élections législatives nous allons pouvoir étendre notre étude au système politique britannique.
Nous allons chercher à savoir dans quelle mesure les élections législatives du 5 mai 2005, que nous étudions à travers la presse française, peuvent-elles nous permettre de dire que la démocratie britannique est une démocratie majoritaire, tant par son mode de désignation des gouvernants que dans son propre mode de gouvernement ?
Pour expliquer cette situation, nous allons étudier d'une part l'attribution du pouvoir majoritaire qui est mis en valeur par un système lui-même majoritaire et par l'existence du bipartisme. D'autre part, nous allons montrer la façon dont s'exerce ce pouvoir majoritaire que se soit par le biais du Premier ministre ou par celui du Parlement.
Avant toute chose nous tenons à spécifier que ce dossier a été réalisé avant les résultats des élections législatives, c'est pour cette raison que nous ne nous attarderons pas à décrire les chiffres des suffrages et vérifiés si les informations et les hypothèses que nous avons émises se vérifient, bien que cela eu été intéressant d'étudier mais nous manquions de temps de réflexion, d'analyse, et de recul pour traiter correctement ces informations.
Nous allons, tout d'abord, nous attarder sur le fait de savoir si l'Etat britannique, selon les critères de BADIE et BIRNBAUM, peut-il être qualifié d'Etat fort ou d'Etat faible ?
Les quatre aspects de l'appareil étatique sont la centralisation territoriale, la concentration fonctionnelle, la spécialisation et la professionnalisation ainsi que la cohérence de l'ensemble. D'après ces quatre critères évoqués précédemment, l'Etat britannique peut être qualifié de faible dans la mesure où son administration recrute ses fonctionnaires sur des critères non méritocratiques, il y a peu d'expertise et sa structure interne est peu développée. Ainsi l'Administration et la bureaucratie y sont faibles. A la place d'un Etat, c'est une classe sociale qui dirige le pays. Cependant, ce modèle majoritaire concentre autant que possible le pouvoir politique. C'est pour cette raison qu'il peut etre qualifié d'Etat centralisé et concentré. Dans ce cas, nous pouvons dire que l'Etat britannique est fort dans la mesure où il est autonome et centralisé.
[...] Ainsi le premier effet du mode de scrutin est de provoquer une forte inégalité dans la représentation des forces politiques au Parlement et le second effet est d'amplifier les différences de comportement électoral d'un bout à l'autre du pays, c'est ce que l'on peut appeler la division Nord / Sud du Royaume-Uni. Il existe un débat sur la réforme du mode de scrutin. On remarque l'existence d'une marginalité électorale de petite et moyenne formations. Toute réforme s'oppose à la mauvaise volonté des grands partis politiques qui sont avantagés. En 1992, pour encourager le vote tactique, les Travaillistes avaient proposé de mettre à l'étude un projet de réforme du mode de scrutin pour l'élection à la chambre des communes, c'est une promesse qui a été renouvelée en 1997. [...]
[...] On assiste à une autonomisation du gouvernement par rapport aux associations d'intérêts. Les institutions politiques concentrent les pouvoirs entre les mains du Premier Ministre. L'Administration faible correspond à un système d'association d'intérêt peu développé. Le mode de collaboration dans l'arène administrative est celui de la pression. JORDAN et RICHARDSON parlent d'un style de consultation ou de négociation dominant la politique britannique. La commission de consultation est un lieu clé où s'établit le contact entre les fonctionnaires et les représentants des intérêts privés. [...]
[...] On peut dire que les partis politiques sont financés de manière publique. La presse met en scène l'action du leader et valorise sa personnalité mais surtout on assiste à une manipulation des émotions de l'opinion. En effet, un article de Courier international intitulé Pour gagner des voix, les conservateurs font pleurer Margot datant du 17 mars 2005, celui-ci nous indique que la nouveauté est l'exploitation intensive des cas personnels par les conservateurs L'article nous relate le cas d'une dame, Margot, à qui le gouvernement britannique a refusé plusieurs fois une opération de son épaule à cause du mauvais fonctionnement des services publics. [...]
[...] Nous ne pouvons pas savoir comment cette situation politique est présentée en France dans la mesure où les médias ne considèrent pas les élections législatives comme un véritable enjeu pour la France ni pour l'Europe dans un sens plus large. Alors que nous savons très bien que le résultat des élections à une importance sur la constitution européenne dans le sens où se pose le problème du referendum européen, même si celui-ci est mis sous silence, de façon volontaire pour cause de scissions au sein des partis politiques, lors de la campagne électorale. [...]
[...] Dossier de recherche sur le système politique du Royaume-Uni s'appuyant sur des articles de presse traitant des élections législatives du 5 mai 2005 BIBLIOGRAPHIE Ouvrages généraux - Y.MENY et Y. SUREL, politique comparée, Montchrestien, Paris - O. DUHAMEL, Les démocraties, Edition du Seuil, Paris Ouvrages spécialisés - M. CHARLOT, Le pouvoir politique en Grande Bretagne, PUF, Paris - M. CHARLOT, Institutions et forces politiques du Royaume-Uni, Armand Colin, Paris - J. HAYWARD, Le Royaume-Uni de Tony Blair, Pouvoirs numéro 93 - LERUEZ, Le système politique britannique, Armand Colin, Paris - G. [...]
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