Le XIXe siècle en Europe est celui de la révolution industrielle. Mais cette révolution n'est pas sans conséquence. Outre les bénéfices pour l'économie, des mutations profondes de la société s'opèrent avec notamment une urbanisation croissante et l'émergence de la classe ouvrière. Cette nouvelle société industrielle est marquée par le paupérisme ; dès lors, la question sociale est au coeur des débats. L'émancipation des minorités (raciales, religieuses, économiques, politiques, sociales...) qui se dessine en parallèle comme une conséquence de la modernité va rapidement conduire à des mouvements, des réactions de rejet. Ces réactions se placent d'emblée comme une forme d'opposition à la modernité, c'est-à-dire l'ensemble des conditions historiques matérielles qui permettent de penser l'émancipation vis-à-vis des traditions, des doctrines ou des idéologies données et non problématisées par une culture traditionnelle, et ses conséquences.
Toutefois, dans le contexte du scientisme, de véritables doctrines de haine envers certaines minorités apparaissent, témoignant de la volonté moderne d'imposer la raison à la société. On assiste à la multiplication des mythes, allégations et préjugés (mythe du complot contre les juifs, mythe du milliard...). Il s'agit alors de savoir si ces doctrines de haine sont modernes. A quels fantasmes renvoient-elles ? Et comment malgré leur archaïsme apparent s'insèrent-elles dans la modernité au XIXe siècle ? Après avoir analysé la difficile conciliation entre la haine et la modernité, nous nous pencherons sur les idées, modes de diffusion, d'expression et autres facteurs qui donnent aux doctrines de haine leur aspect moderne et les font passer au rang d'idéologie.
[...] Mais les passions ressurgissent à l'occasion de la crise des années 30 contre la généreuse loi de naturalisation de 1927 et le front populaire, la thématique plutôt Hitler que Blum menant suite à la défaite de 1940 à la pire crise morale de l'histoire française au déversement de toutes les haines et à la trahison des juifs et au retour sur les naturalisations de nombreux immigrés. Ce qui pose la question de l'évolution des doctrines de haines en France : Ont-elles toujours été purement françaises ou peut-on parler, avec Zeev Sternhel d'un fascisme à la française ? . [...]
[...] Rôle de Herzl dans le sionisme. Des persécutions ont lieu tout au long du XIXe en Europe : émeutes anti juives dans la première moitié du XIXe (Italie : suite à l'affaire Mortara qui avait vu le Pape enlever un enfant juif qui avait supposément été baptisé par une servante) Des législations antijuives sont établies en France, en Angleterre. Affaire Dreyfus 1894-1906 : le capitaine de l'armée française Alfred Dreyfus, polytechnicien, juif d'origine alsacienne est accusé d'avoir livré aux Allemands des documents secrets. [...]
[...] Malgré les interpellations de l'opinion publique avec le soutien de G. Clémenceau, la lettre ouverte J'accuse . d'E. Zola et le ralliement d'une partie de la population des émeutes antisémites éclatent et Dreyfus ne sera innocenté qu'en 1906. Parallèlement, naissance de l'Action française avec notamment Charles Maurras et ses quatre états confédérés, les juifs, les protestants, les francs-maçons et les métèques. Des pogroms ont lieu un peu partout en Europe : années 1880 Russie : pogrom de Kichinev : Cracovie, Copenhague : Rome, Vienne Ces manifestations de haine violente sont moins présentes aux États- Unis. [...]
[...] Haine envers congrégations religieuses, notamment jésuites, considérées comme instigateurs d'intrigues expulsion des congrégations en 1901. - Mais aussi antimaçonnisme, misogynie, anticommunisme. Face aux revendications des femmes naissantes ; peur du complot maçonnique, vu comme société secrète donc dangereux. Peur devant la montée des rouges Multitude de groupes sont concernés, mais même processus en marche, même formation doctrine et expression violente. II- Des doctrines de haine aux idéologies politiques La formation de véritables doctrines On utilise des mythes politiques afin de cristalliser la haine, quel que soit le groupe concerné : - Mythe du complot : juif, maçonnique ou les deux - Mythe de l'allégeance à un maître étranger : les catholiques au Pape, les républicains à l'étranger à la France. [...]
[...] Les premières découvertes en génétique (Mendel et les petits pois 1865 repris au début du Xxe) sont, elles aussi, reprises par les racistes. On évoque volontiers la lutte entre les races, les nations, les peuples pour la survie. Tout ceci donne le racisme et le nationalisme. D'autant plus qu'en Allemagne on définit une nation fondée sur le sang, la race, la religion. De ces doctrines dérive la notion d'hygiène raciale (préservation de la pureté de la race, extermination des parasites), l'eugénisme (amélioration de la race et destruction des moins aptes), l'euthanasie (se débarrasser de ceux qui sont devenus inutiles). [...]
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