Dix ans après le Sommet de Barcelone, les relations entre l'Europe et les pays de la rive Sud de la Méditerranée semblent être au point mort, les déclarations d'intentions ayant laissé la place à un déficit de coopération entre les deux rives de la Méditerranée. Les attentats du 11 septembre, l'échec des Accords d'Oslo entre Israéliens et Palestiniens ainsi que l'élargissement de l'Union européenne à l'Est ont modifié le cours des relations euro-méditerranéennes. Afin d'enrayer cette tendance et de mettre un terme au repli identitaire qui frappe une grande partie de l'opinion arabe, l'Europe doit donc s'engager plus activement dans la coopération qu'elle a mise en place avec les pays de la rive Sud de la Méditerranée, partenaires naturels d'un Vieux Continent qui semble avoir tourné ses regards vers l'Est.
[...] Philippe Morillon, Daniel Cohn-Bendit, Rapport sur les relations entre l'Union européenne et l'Union du Maghreb arabe : mise en œuvre d'un partenariat privilégié, Strasbourg, Parlement européen, rapport no 2001/2027(INI) mai Commission européenne, Conférence sur les centres d'affaires, Bruxelles 16-17 janvier 2003 ; Ecofinance, no 37, novembre Voir entre autres : Union générale tunisienne du travail (UGTT), Le volet social, culturel et humain du partenariat euro-méditerranéen actes de colloque, juillet 2001 ; Réseau euro-méditerranéen des droits de l'homme (REMDH), Barcelone + 10 et les droits de l'homme, document de position, 1er mars Pologne, Turquie, Maroc : des raisons économiques à une discrimination pour l'entrée dans l'UE ? [...]
[...] Clinton de faire signer une paix équitable aux deux adversaires. Par la suite, Ariel Sharon a reconquis les territoires autonomes de Palestine, menant une politique de colonisation massive sans précédent et éloignant par là même les perspectives de paix. Jamais la situation n'a été aussi tragique depuis la conquête de la Cisjordanie par Israël en 1967. Il ne semble pas que l'évacuation de la bande de Gaza, prévue pour août 2005 et décidée unilatéralement par A. Sharon, puisse réellement relancer de véritables négociations. [...]
[...] En contrepartie, elle ne prend pas d'engagement précis sur des sujets sensibles, parmi lesquels figure l'agriculture. Il faut par ailleurs analyser les nouvelles propositions européennes en fonction du contexte de l'élargissement : pour l'instant, les PTM risquent d'être pénalisés par les effets d'éviction en faveur des nouveaux membres. Plusieurs de ces derniers sont en outre de grands pays agricoles qui rendront l'Europe encore moins ouverte aux importations agricoles. Investissements, aides, marché communautaire protégé : ces effets d'éviction risquent de peser lourd sur les économies des PTM qui, pour l'instant, n'ont pas tiré grand avantage des traités de libre-échange. [...]
[...] Le principal problème réside en réalité dans le fait que l'UE n'a pas érigé le partenariat euro-méditerranéen au rang de priorité. Allant à l'encontre de l'idée de Barcelone, elle ne s'achemine pas pour l'instant vers la constitution d'une grande région méditerranéenne, qui pourrait être l'amorce d'une des grandes zones économiques mondiales. Les responsabilités des PTM ne sont pas pour autant inexistantes. En matière financière d'abord, ils ont en général fait montre d'une faible capacité d'absorption des fonds MEDA. Leur manque d'attractivité pour les IDE est dû, par ailleurs, pour une large part, à l'opacité de leurs pratiques administratives où les logiques clientélistes l'emportent le plus souvent sur l'État de droit. [...]
[...] Enfin, le socle des nouvelles relations réside dans les fameuses valeurs communes fondées sur le respect des droits humains et des libertés fondamentales. Pour l'instant, aucun des PTM n'est prêt à faire un véritable effort dans ce sens. Un vrai partenariat économico-politique éloignerait pourtant les risques de dérive identitaire dus entre autres à la différence des niveaux de vie et à la politique américaine. Mais quelles sont les pressions qu'est prête à faire l'UE dans ce domaine sur ses partenaires ? [...]
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