Ecrit en 1513 (mais publié après la mort de son auteur, en 1532), le Prince de Nicolas Machiavel, se présente comme une œuvre d'une portée sans précédent : méthode de gouvernement à destination des puissants
[...] Kaplan dans La Stratégie du guerrier. De l'éthique païenne dans l'art de gouverner, 2003). L'histoire regorge d'exemples d'alliances temporaires contre nature qui n'avaient pour but que de ramener la paix ou de maintenir un semblant d'État. Il est nécessaire de conclure ce rapide exposé de la pensée de Machiavel en insistant sur le caractère toujours actuel de son Traité. Par exemple, pour tenter d'analyser la politique de l'administration Bush en Irak, le quotidien Le Monde a cherché du côté de Machiavel. [...]
[...] A ce titre, cela suppose que le Prince est dans la nécessité de mentir, de trahir, de toujours agir dans le sens de ses intérêts, qui sont, rappelons-le, ceux de l'état : « Comme le prince est donc contraint de savoir bien user de la bête, il doit entre toutes choisir le renard et le lion ; le lion en effet ne se défend pas des pièges, le renard ne se défend pas des loups. Il faut donc être renard pour connaître les pièges et lion pour effrayer les loups. » (Le Prince, Chap. XVIII). [...]
[...] En effet, il considérait que, le monde étant imparfait, les hommes bons devaient savoir se montrer mauvais pour atteindre la vertu conçue comme but ultime. La violence peut être un élément essentiel de la vertu, tout comme la tromperie, lorsqu'elle est nécessaire à l'épanouissement du corps social. En cela, Machiavel s'inscrit dans la lignée de Sun Tzu et de Kautilya. La vertu présuppose l'ambition, mais pas seulement à titre personnel. L'art de la politique consistant selon lui à faire cohabiter l'intérêt propre et les besoins primitifs. [...]
[...] « Que le prince songe donc uniquement à conserver sa vie et son État ; s'il y réussit, tous les moyens qu'il aura pris seront jugés honorables et loués par tout le monde » (Machiavel) Ecrit en 1513 (mais publié après la mort de son auteur, en 1532), le Prince de Nicolas Machiavel, se présente comme une œuvre d'une portée sans précédent : méthode de gouvernement à destination des puissants, Machiavel propose une philosophie du pouvoir dans le contexte d'une Italie traversée par les troubles et les guerres. [...]
[...] Il faut relire Machiavel pour constater à quel point sa réflexion reste d'actualité : « Lorsqu'un État nouvellement conquis était, avant cela, gouverné par un Prince, il n'y a qu'à en éteindre la race : parce que les peuples, étant, d'un côté, accoutumés à être soumis, et, de l'autre, n'ayant plus leur ancien maître, ne seront jamais d'accord entre eux pour s'en donner un nouveau de leur choix ». Il n'y a qu'à constater la difficile transition politique en Irak pour se rendre compte à quel point Machiavel avait raison sur ce point. [...]
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