L'Etat est l'ensemble des institutions (politiques, juridiques, militaires, administratives, économiques) qui organisent une société, c'est-à-dire un regroupement d'individus structuré par des liens de dépendance réciproque, sur un territoire donné. Pour certains, « L'Etat est le tuteur de la société, et en quelque sorte son instituteur », c'est-à-dire que son action n'est pas complètement neutre. Alors, l'Etat se contente-t-il uniquement d'organiser la société ? Peut-il, en vertu du pouvoir qui est le sien, produire des règles collectives et guider la société ?
Si l'action de l'Etat semble nécessaire pour structurer et uniformiser la société (I), une trop grande intervention sur la société, ainsi qu'une influence sur les comportements individuels volontairement importante peuvent mener à des risques de déviances (II).
I ? De la nécessité de structurer la société
A) L'Etat et son action s'imposent à l'homme comme une nécessité
Selon les théoriciens du Pacte social, L'Etat est le fruit d'un contrat implicite : les hommes acceptent de se soumettre à l'autorité de l'Etat à condition que celui-ci leur garantisse la paix civile, la sûreté et la liberté dans le cadre de la loi. Les hommes auraient ainsi, par l'intermédiaire de l'Etat, recours à un artifice, pour assurer leur sécurité. C'est pour éviter le retour à la guerre civile de l'état de nature mise en évidence par des philosophes tels que T. Hobbes, cette fameuse « guerre de tous contre tous », que l'action de l'Etat apparaît comme nécessaire. Il se doit d'être le garant de l'ordre civil. (...)
[...] Il choisit au moins la direction dans laquelle il souhaite que l'évolution de la société se fasse et, en mettant en place un système de valeurs, guide les individus. Principale voire seule véritable autorité régulatrice, il est une référence pour la société, au même titre que la religion l'a été ou l'est encore parfois. Ainsi pour Hegel, l'Etat est la réalisation d'une raison qui n'est, à l'échelle des individus, qu'abstraite. Concrétisation de la morale et du droit, l'Etat est la réalité de l'Idée morale Son action est dès lors légitimée et peut parfois s'étendre à d'autres domaines : il devient non plus juge ou arbitre de la vie sociale mais acteur. [...]
[...] L'intrusion de l'Etat dans la vie privée des individus peut avoir des conséquences liberticides, comme le soulignent les libéraux, voire même préfigurer le totalitarisme. Locke par exemple, et contrairement à Hobbes, prône la limitation du pouvoir de l'Etat, qui ne doit pas intervenir dans le domaine privé. C'est également ce que défend B. Constant lorsqu'il défend la liberté des Modernes : chacun doit être en mesure d'exercer de lui-même ses libertés individuelles, garanties par la liberté politique, sans pour autant que l'Etat s'en mêle. [...]
[...] L'Etat en vient parfois à gérer les conduites des individus, et donc à intervenir voire s'immiscer dans leur vie sociale. Il devient un Etat hygiéniste lorsqu'il se préoccupe de la santé et de la salubrité publique, lorsqu'il a tendance également à lutter contre la délinquance, à mettre en place des structures de régéneration (asiles, prisons), et ainsi à non plus suggérer mais imposer des normes comportementales, comme s'il voulait (ré)éduquer la société, changer l'homme sur le plan moral comme physique. [...]
[...] Etudes Politiques L'Etat est le tuteur de la société, et en quelque sorte son instituteur. L'Etat est l'ensemble des institutions (politiques, juridiques, militaires, administratives, économiques) qui organisent une société, c'est- à-dire un regroupement d'individus structuré par des liens de dépendance réciproque, sur un territoire donné. Pour certains, L'Etat est le tuteur de la société, et en quelque sorte son instituteur c'est-à-dire que son action n'est pas complètement neutre. Alors, l'Etat se contente-t-il uniquement d'organiser la société ? Peut-il, en vertu du pouvoir qui est le sien, produire des règles collectives et guider la société ? [...]
[...] Dans un désir d'uniformisation, l'Etat veut en effet produire seul la société Il s'agit de remplacer les anciennes solidarités en créant de nouveaux liens sociaux : c'est la thèse énoncée par le sociologue P. Rosanvallon dans son ouvrage L'Etat en France de 1789 à nos jours, lorsqu'il affirme que l'Etat est instituteur du social La sociabilité innée de l'homme -Aristote parle en effet d'un animal politique nécessite la construction d'un lien social satisfaisant entre les individus, dans le cadre de sociétés d'individus atomisés. [...]
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