Paru un an après l'article du 6 juin 1986 Un passé qui ne veut pas passer qui déclencha la fameuse querelle des historiens, l'ouvrage de Ernst Nolte La Guerre civile européenne, 1917-1945. National-socialisme et bolchevisme fut immédiatement très controversé. L'ouvrage, publié pour la première fois en RFA en 1987, situe la catastrophe allemande dans le contexte d'une guerre civile internationale déclenchée par le mouvement communiste et poursuivie par l'Etat soviétique. Les travaux de l'auteur allemand peuvent être rapprochés, dans une certaine mesure, de ceux du Français François Furet et du spécialiste italien du fascisme Renzo De Felice. Nolte a d'ailleurs entretenu une correspondance avec ces deux historiens qui, comme lui, ont développé un paradigme interprétatif ou compréhensif des phénomènes idéologiques du XXème siècle. Nolte part de la révolution russe, qu'il considère comme l'événement fondamental du siècle passé. Il voit dans l'interaction du bolchevisme et du nazisme le « noeud causal » de la tragédie de l'époque. Le parti communiste met en pratique une guerre civile à l'échelle internationale visant la conquête du pouvoir dans chaque pays au nom de la volonté de libérer le monde. C'est l'Allemagne vaincue de 1918 qui est la première cible de cette visée révolutionnaire, mais c'est là qu'elle échoue, en 1919 d'abord, en 1933 ensuite. Face à la révolution s'est en effet dressée la contre-révolution, antimarxiste et antilibérale. Nous ne reviendrons pas sur l'emploi des termes désignant les différents régimes, précisant simplement que Nolte désigne fascisme radical le national-socialisme, forme extrême d'un fascisme qui trouverait sa forme normale en Italie avec Mussolini. D'après Ernst Nolte, le fascisme en général, le nazisme en particulier, est une réponse à la menace du bolchevisme. Il est un contre mouvement puis un régime qui répond à la guerre civile internationalisée par la guerre civile d'Etat, en reprenant les méthodes de l'adversaire. Lui aussi construit un Etat totalitaire et oriente sa politique étrangère en fonction de son idéologie. L'objectif de Ernst Nolte est de comprendre, d'interpréter dans une perspective historique et géographique large, d'analyser et de rationaliser l'apparition et le développement du communisme, du fascisme italien et du national socialisme. L'intérêt et le mérite majeurs de cette interprétation est d'ouvrir la discussion en brisant le tabou qui empêchait de comparer les totalitarismes.
[...] On n'a jamais pris connaissance de la plupart des nombreuses distinctions que j'avais faites, par exemple : entre le fait de comprendre d'un point de vue historique et le fait de justifier au plan moral, entre bolchevisme et judaïsme, entre génocide social et génocide biologique http://certitudes.free.fr/nrc02/nrc02032.htm : Nouvelle revue Certitudes entretien avec Ernst Nolte, propos recueillis par Georges Bourcier. http://www.parutions.com/index.php?pid=1&rid=4&srid=100&ida=3331: Fascisme, communisme, histoire et controverses, Un entretien avec Ernst Nolte Propos recueillis à Paris par Thomas Roman le 25 novembre 2002. http://www.afri-ct.org/article.php3?id_article=732#nb7 : annuaire français de relations internationales (AFRI). Documents du cours regroupant des extraits d'ouvrages de Nolte, Furet, Renzo de Felice. [...]
[...] Si nous sous-estimons les crimes du Goulag, dit Nolte, c'est parce que nous les connaissons mal. Nous ne disposons pratiquement d'aucune photo, et nous n'en côtoyons directement aucune victime, aucun témoin. Or, le Goulag fut bel et bien un processus d'extermination systématique d'individus, du seul fait de leur appartenance à une catégorie sociale. À Auschwitz, il s'agissait de l'appartenance à une catégorie raciale. L'ouvrage collectif dirigé par Stéphane Courtois intitulé Le Livre noir du communisme est venu appuyer ces faits en démontrant l'horreur, la systématisation et la quantité effarante des crimes perpétrés par le communisme. [...]
[...] L'objectif de Ernst Nolte est de comprendre, d'interpréter dans une perspective historique et géographique large, d'analyser et de rationaliser l'apparition et le développement du communisme, du fascisme italien et du national-socialisme. L'intérêt et le mérite majeurs de cette interprétation sont d'ouvrir la discussion en brisant le tabou qui empêchait de comparer les totalitarismes. En quoi l'affirmation d'un nœud causal qui lierait le communisme aux fascismes est une tentative sérieuse de repenser l'histoire du phénomène totalitaire ? La révolution bolchevique, à la fois modèle et repoussoir pour le monde, serait la matrice des fascismes. [...]
[...] Discussion de l'affirmation de Ernst Nolte, selon lequel la révolution soviétique fut la matrice des régimes fasciste et national-socialiste Introduction Paru un an après l'article du 6 juin 1986 Un passé qui ne veut pas passer qui déclencha la fameuse querelle des historiens, l'ouvrage de Ernst Nolte La Guerre civile européenne, 1917-1945. National-socialisme et bolchevisme fut immédiatement très controversé. L'ouvrage, publié pour la première fois en RFA en 1987, situe la catastrophe allemande dans le contexte d'une guerre civile internationale déclenchée par le mouvement communiste et poursuivie par l'Etat soviétique. [...]
[...] Distinguer corrélation et causalité Il semble alors important de pouvoir distinguer dans notre approche historique ce qui est corrélatif de ce qui est causal. Deux choses peuvent exister en même temps, ou l'une après l'autre, sans que l'existence de l'une implique l'existence de l'autre. Il est indéniable que la révolution bolchevique a été un fait historique impliquant des conséquences dans le monde entier. Sous ce rapport, la révolution a été une cause ayant engendré des effets sur d'autres pays comme l'Italie et l'Allemagne. [...]
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