On peut définir la discrimination positive comme un concept qui légitime l'utilisation de mesures qui prennent explicitement en considération le statut des groupes individuels dans l'allocation d'emplois, de contrats, d'admissions universitaires, afin d'assister des groupes désavantagés « minoritaires » qui ont souffert historiquement de discriminations.
Si le concept de discrimination positive est relativement identique en France et aux États-Unis, l'application politique de ce principe reste très différente dans ces deux pays : si d'une manière ou d'une autre le principe d' « Affirmative action » est en place depuis plus de quarante ans aux États-Unis, la discrimination positive a récemment été mise en place en France, et d'une manière plus discrète qu'aux Etats-Unis. L'apparition de la discrimination positive en France ne s'est cependant pas faite sans susciter un vif débat parmi les intellectuels français. Si le débat autour de la discrimination positive est principalement centré aux États-Unis autour des aspects techniques des programmes mis en place, il reste, au contraire tourné vers des arguments plus abstraits en France.
Dès lors, comment le sens politique d'une même idée peut-il donner naissance à deux politiques radicalement différentes en France et aux États-Unis ?
Quelle que soit la définition que l'on donne à la discrimination positive, celle-ci concerne ce que l'on désigne sous le terme de « minorités ». C'est autour de ce terme ambigu que s'articule toute la question de la discrimination positive. Par conséquent, on peut se demander si la mise en place d'une politique de discrimination positive n'est pas déterminée par le sens même que l'on donne au sens de « minorités ». S'agit-il seulement de groupes définis, minoritaires dans la population (auquel cas la proportion doit être préalablement déterminée) ? S'agit-il d'une partie de la population, qui entretient historiquement des liens particuliers avec le reste de la population du pays concerné ? Ou uniquement de l'ensemble des groupes dont les individus sont discriminés uniquement pour leur appartenance à ce groupe. Au delà de la définition du terme de « minorité », se pose la question de la place qu'occupent ces-dernières dans la société, ainsi que leur importance dans le débat politique du pays concerné.
Dès lors, il s'agit d'étudier dans quelle mesure les politiques de discriminations positives dépendent de la définition de la minorité et de sa place sociale, lesquelles expliquent la différence des approches française et américaine. Pour ce faire nous étudierons successivement les cas français (I) et américain (II) en ce qui concerne leurs rapports avec ces « minorités », et leurs différentes situations face à la discrimination positive.
[...] A présent, la question éthique est également considérable, et c'est cette approche qui a été choisie par le congrès. Cette conception suppose une identification à un groupe ethnique ou culturel supranational, plus qu'à un citoyen national. Il n'existe alors pas de culture unifiée nationale. Des groupes ethniques ont par exemple été encouragés à créer des entreprises ethniquement homogènes, comme les entreprises fondées par les latinos dans le sud du pays par exemple. Les États-Unis par conséquent sont en train d'adopter un nouveau modèle d'intégration. [...]
[...] L'immigration doit être une question politique, ouvertement discutée et certainement monopolisée dans les débats par l'extrême droite (qui argumente autour d'arguments de valeurs morales). Un nouveau mode d'intégration qui passe par une nouvelle considération des minorités Ainsi, le seul moyen de sortir de l'impasse de la discrimination en France est d'accorder certains droits spécifiques aux minorités discriminées. Ce modèle, proche d'une forme de discrimination positive, est celui qui semble adopté en France ces dernières années, et soutenu par le Président Nicolas Sarkozy. En ce qui concerne les minorités non-issues de l'immigration, des mesures proches de la discrimination positive ont déjà été prises. [...]
[...] Les noirs avant la discrimination positive : la nécessité d'un changement macro-social. Au début du XXème siècle, le problème noir est avant out un problème régional, qui concerne essentiellement les Etats du Sud, et particulièrement les zones rurales. Ces problèmes sont principalement liés au racisme que doivent supporter les familles noires, qui vivent dans les anciens Etats esclavagistes, où elles doivent faire face à de nombreuses associations clandestines, comme le Ku-Klux-Klan. Ce problème change d'aspect après la guerre de 1914 pour deux raisons : l'immigration massive des noirs vers les Nord du pays, et la rapide urbanisation des masses, jusque-là rurales. [...]
[...] Le tollé provoqué par ce décret a provoqué la création d'une association dont le but est d'obtenir la suppression du mot race de la constitution. Aujourd'hui c'est une question inintelligible. En effet, il est communément admis que l'on ne traite bien que ce que l'on nomme. Il faut donc surmonter les tabous et les crispations relatifs aux races qui ne sont pas forcément liées au racisme. L‘absence de statistiques ethnique empêche de considérer statistiquement les situations des immigrés dits de la deuxième et troisième génération, qui cependant sont au cœur des études sociologiques, liées aux problèmes d'intégration des minorités. [...]
[...] Enfin, la lutte contre les discriminations semble avoir fait peu de progrès. En matière d'allocation d'emploi ou d'admission universitaire par exemple. Soulignons enfin une relative dichotomie entre le système français et le système européen, qui, comme le souligne Daniel Sabbagh, pose régulièrement des problèmes de transcription de textes communautaires. Quelles sont, dès lors les moyens que doit se donner la France pour résoudre ce type de problème ? Le repositionnement politique de la question de l'immigration, et un nouveau regard sur l'histoire. [...]
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