La communication politique a deux grandes raisons d'exister. D'une part, elle constitue une médiation de représentation symbolique du pouvoir, et, d'autre part, elle entend exercer une influence symbolique, par les formes et les expressions qu'elle diffuse dans l'espace public. La communication politique donne la visibilité d'un système de formes et de représentations symboliques aux acteurs qui exercent leurs pouvoirs et mettent en pratique les choix et les orientations de la médiation politique.
[...] "Que sais-je chap HAROCHE (Claudine), Les cérémonies et les rituels de cour : les instruments d'une politique de communication, CURAPP, La communication politique p. 183-195 MACHIAVEL, Le Prince, ch. 15-23 (Folio, p.98-135) Rappelons, ici, le vieux dialogue opposant un roi à l'un de ses seigneurs à qui il reprochait son ingratitude : Qui t'a fait comte ? - Qui t'a fait roi ? C'est que les situations de communication politique n'engagent pas des sujets singuliers, définis par leur subjectivité et leur„ ‹ŒŽ??‘‰ŸÇéͱ˜ƒ˜jQéQ>Q%h +hLB* CJaJnH ph désir, mais des acteurs, définis par le pouvoir qu'ils détiennent et par ce qu'ils représentent. [...]
[...] C'est la raison pour laquelle on peut articuler la communication politique à l'exercice d'un pouvoir. En période électorale, par exemple, les médias engagent des stratégies énonciatives visant à assigner à leurs lecteurs une place d'acteurs particuliers dans l'espace public : il s'agit moins, pour eux, de fonder des identités que d'instituer des acteurs et des stratégies : de faire de leurs destinataires les électeurs de tel ou tel candidat. Quand les médias engagent des campagnes d'opinion pour soutenir une cause ou un projet, ils entendent assigner au destinataire de ces campagnes la place d'acteurs prenant la décision qu'ils soutiennent : il s'agit, pour eux, de faire en sorte non seulement que leurs lecteurs s'identifient symboliquement, mais aussi qu'ils adoptent les positions d'acteurs qu'ils leur assignent. [...]
[...] L'influence des médias leur donne un rôle dans la communication politique : l'usage des médias par leurs lecteurs définit, finalement, la nature et l'importance de la domination politique qu'ils exercent dans l'espace public. La première fonction des médias est une fonction de formation : en diffusant des informations sur l'espace public, ils assurent, par là même, la formation politique des sujets de la communication comme acteurs de la sociabilité. En élaborant l'information sur le monde qu'ils diffusent dans l'espace public, les médias participent à la construction de l'opinion publique. [...]
[...] L'influence est une forme de médiation culturelle, puisqu'elle fonde le pouvoir qu'elle met en œuvre sur des formes culturelles et symboliques d'autorité : comme la médiation culturelle, l'influence articule le réel des actions et des engagements qu'elle prescrit à la dimension symbolique des discours et des représentations qu'elle énonce et qu'elle diffuse auprès des acteurs sociaux qui, dans l'espace public, se caractérisent comme ceux qui subissent l'influence. En particulier, l'influence se caractérise comme une médiation culturelle de la décision. En effet, elle consiste le plus souvent, sur le plan politique, dans une articulation entre les stratégies de communication politique et une forme particulière d'action de la part de l'interlocuteur : la décision. Influencer, en politique, c'est exercer son autorité sur la décision prise par l'autre. [...]
[...] Tandis que la communication intersubjective implique la vérité du sujet qui parle et qui la confronte à celle de son interlocuteur, la communication politique, comme toute forme de communication médiatée, implique le rapport au pouvoir de chacun sa perception du réel de la situation qui le fonde comme acteur, et les logiques de représentation institutionnelle dans lesquelles il est impliqué. Une approche de la domination politique en termes de médiation Pour mieux construire les logiques de la médiation symbolique du fait politique, il convient de bien définir, ici, les concepts fondamentaux de pouvoir, de domination et d'influence, qui représentent les fonctions majeures de la communication politique, du point de vue de la relation qu'elles construisent au sujet singulier. Le pouvoir distingue radicalement les acteurs du politique les uns des autres : ou ils l'ont ou ils ne l'ont pas. [...]
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