Discours de Bordeaux, retour à l'Empire, Napoléon, gloire de la France, réformisme
Critique externe. Ce document est la retranscription écrite du discours que Louis-Napoléon Bonaparte a prononcé à Bordeaux le 9 octobre 1852 en privé lors d'un banquet au Palais de la Bourse, devant la Chambre et le Tribunal de Commerce. Cette retranscription est parue le 12 octobre 1852 dans le journal français Le Moniteur universel.
Louis-Napoléon Bonaparte s'adresse ici aussi bien au peuple qu'aux élites. D'une part, il explique au peuple que son projet lui est exclusivement dévoué, qu'il a pour but de satisfaire ses réclamations. Ses réclamations, juge-t-il, c'est la fin d'un prétendu réformisme à l'origine d'un désordre politique et la réelle action politique pour remplacer les promesses.
[...] Thème du St-Simonisme : favoriser le progrès, la prospérité. Double aspect d'une paix intérieure & extérieure. Il parle également à toute l'Europe. Aspect propagande du texte : c'est très moderne. Le discours de Bordeaux montre le bonapartisme en action : un pouvoir autoritaire qui, paradoxalement, repose sur le suffrage universel centres d'intérêt : fil directeur = justifier le coup d'Etat, en disant qu'il garantit l'ordre intérieur. Or, il dit qu'il s'appelle Bonaparte, ce qui peut susciter la crainte de l'Europe il dit qu'il veut la paix. [...]
[...] Soutien du peuple : plébiscite au prolongement du mandat présidentiel. Guizot reconnaît le soutien du peuple à LNB. Soutien d'un peuple déçu. Ralliement d'orléanistes, de républicains (Ollivier, Duruy), clergé. Popularité des paysans. Nov 1851 : proposition du rétablissement du suffrage universel. Vive l'Empereur le 16 nov. Appui sur le modèle de son oncle mais il tente de s'en détacher pour rassurer les puissances étrangères. Des conquêtes. [...]
[...] Suite au refus de l'Assemblée, où le Parti de l'Ordre réactionnaire est majoritaire, d'accorder la modification constitutionnelle demandée par Louis-Napoléon Bonaparte en janvier 1851 visant à rallonger son mandat, il décide l'organisation d'un coup d'Etat. Celui-ci a lieu dans la nuit du 1er au 2 décembre 1851, double anniversaire du sacre de Napoléon Ier et de la victoire d'Austerlitz, et fait de lui le Prince-président de la France. Suite à un plébiscite, il rallonge la durée du mandat présidentiel de 10 ans. Mais cela ne lui suffit pas. [...]
[...] Il y rassure chacun et promet de grandes choses. Toutefois, on a pu déceler des dérives, discrètes dans le texte, quant à la personnalisation du pouvoir que prévoit le futur Napoléon III. En effet, peu lui importent l'avis de l'opposition puisqu'il ne le considère pas,l'opinion du peuple tant que celui-ci se porte bien, les réticences des puissances tant qu'elles respectent la France. Ce qu'il veut, c'est le rétablissement de l'Empire et de la gloire française. Cela explique le décalage qu'il y a parfois entre son discours et ses actes postérieurs à celui-ci, comme en ce qui concerne la paix, par exemple. [...]
[...] Le principe d'une France glorieuse est supérieur au principe de paix. Soutien militaire à l'Italie contre l'Autriche en 1859-1860. Il ne mène pas cette guerre véritablement pour aider les Italiens, mais pour son propre intérêt ; il fera d'ailleurs obstacle à la volonté d'une unité italienne. Expansion coloniale, pas considérée comme obstacle à la paix à l'époque, mais montrant bien le primat de la gloire sur la paix. Enfin la déclaration de la guerre à la Prusse en 1870 mènera à sa perte le 2 septembre à Sedan. [...]
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