Le discours de Bayeux

Thèmes abordés

Discours de Bayeux, général De Gaulle, vie politique française, Ve République, fonction présidentielle, régime parlementaire

Résumé du document

« Le gouvernement n'a pas de propositions à faire mais des ordres à donner » clamait le général De Gaulle au lendemain de la seconde Guerre Mondiale. Alors que la France ressort affaiblie du conflit mondial, et honteuse d'avoir collaboré et accepté le régime de Vichy ; De Gaulle veut maintenir l'économie et la politique du pays. Pour se faire, il se rendra, en juin 1944 et en juin 1946, à Bayeux, première ville libérée de France. Parmi ces deux discours prononcés sur la place publique, c'est le second qui retiendra davantage l'attention.
Dans quelle mesure le discours de Bayeux constitue-t-il un véritable tournant dans la vie politique française ? Ainsi, il se pose en réformateur et critique les régimes antérieurs en développant les raisons de leur échec. Pour ensuite exposer sa vision du gouvernement français et ses aspirations pour l'avenir.

Extraits

[...] Il convient de restructurer le gouvernement. Les français attendent « un sauveur » ; ce qu'ils voient, peu à peu, en De Gaulle. Aspirations et idéaux du général de Gaulle Aspiration à un régime parlementaire rationalisé L'objectif de De Gaulle en 1946 est de restructurer le pays. Pour se faire, il compte tout bousculer et tout réformer. C'est un projet ambitieux qu'il entreprend, qu'aucun avant lui n'aura eu l'audace de lancer. « Toutes les expériences exigent que les pouvoirs publics : législatif, exécutif, judiciaire, soient nettement séparés et fortement équilibrés » ; il est nécessaire de rétablir une cohésion et une séparation stricte des pouvoirs, le but étant d'empêcher qu'une seule personne gouverne seule le pays. [...]

[...] Il est évident que le pouvoir manque de cohésion ; en raison du conflit entre l'URSS et les Etats Unis, le PCF s'exclut du gouvernement, ce qui marque la fin du tripartisme. Discours de Bayeux comme déclencheur de la Ve République Le 16 juin 1946, le peuple se trouve face à un général critique et ambitieux. Le général De Gaulle expose clairement sa vision de la République, en vue de créer une Constitution davantage conforme à ses idéaux. Il est vrai que face à une telle instabilité gouvernementale, il était nécessaire qu'une forte personnalité ait la prétention de reprendre le pays en main. [...]

[...] Dans quelle mesure le discours de Bayeux constitue-t-il un véritable tournant dans la vie politique française ? Ainsi, il se pose en réformateur et critique les régimes antérieurs en développant les raisons de leur échec Pour ensuite exposer sa vision du gouvernement français et ses aspirations pour l'avenir (II). Critiques des régimes antérieurs Une logique constitutionnelle inefficace (institutionnelle La France se retrouve en 1946 dévastée, son économie étant au plus bas. Force est de constater que les gouvernements de la IVème République n'ont fait qu'aggraver la situation. [...]

[...] Ainsi, ces multiples ajustements constituent les principales caractéristiques du régime parlementaire rationalisé. Cependant, bon nombre de changements nécessitent une révision de la Constitution ou bien l'élaboration d'une nouvelle Constitution. De Gaulle sera chargé de sa rédaction et c'est ainsi qu'il deviendra président du conseil en 1958. Affirmation de la fonction présidentielle Outre les multiples souhaits qu'à De Gaulle concernant la future Vème République, il veut avant tout renforcé et réaffirmé la fonction du président de la République. L'article 5 de la Constitution de 1958 statue sur la fonction du président en lui conférant un rôle de « garant » et d' « arbitre ». [...]

[...] Ce dernier se veut « garant de l'indépendance nationale ». Il dispose du droit de dissolution de l'Assemblée et est en charge de la désignation du gouvernement. Ces fonctions présidentielles ne font que renforcer la prééminence du président de la République à l'aube de la Vème République. En renforçant la fonction présidentielle, il convient également de lui poser des limites. Puisque la suprématie du président mise en évidence dans le discours de Bayeux peut possiblement, à long terme, se transformer en dictature. [...]