Souveraineté du peuple, démocratie en perpétuelle redéfinition, démocratie, contrôle continu, gouvernants, gouvernés
La formule repose sur le fait qu'il existe une définition précise de la démocratie. Or, l'usage et la signification de cette notion ont connu une extension considérable depuis l'existence de la démocratie athénienne,. En effet, si la démocratie athénienne était basée sur la souveraineté directe du peuple, la démocratie moderne est indirecte, et fonctionne sur le principe d'élection des représentants du peuple: ce sont les gouvernants. Les citoyens détiennent alors le pouvoir par intermittence, c'est-à-dire par le biais des élections de leurs gouvernants. Cela amène à émettre une distinction entre gouvernants et gouvernés : ce n'est plus la démocratie en tant que pouvoir par le peuple, mais plutôt de pouvoir pour le peuple, exercé dans l'intérêt du bien commun. Il n'est donc pas possible de donner une définition précise de la démocratie, car elle serait trop relative, tant les tensions par lesquelles elle est sous tendue sont nombreuses. Alors si la démocratie n'est pas dans l'origine populaire du pouvoir, elle est dans son contrôle. C'est pour échapper à ce problème qu'on peut être tenté de définir la démocratie non comme l'exercice du pouvoir par tous, mais comme son exercice au bénéfice de tous.
[...] A supposer donc que l'égalité totale soit requise par la démocratie, elle n'est pas suffisante pour la définir, puisque l'égalité peut s'accompagner des lois les plus répressives, comme ce fus le cas avec les régimes totalitaires ou encore le règne des sans culotte de Robespierre . Alors si la démocratie peut se traduire par une forte repression, il est tentant de définir la démocratie comme par l'absence de loi, c'est-à-dire par l'absence de contraintes pesant sur l'activité de chacun pour l'empêcher de faire ce qu'il peut désirer. Il n'y a alors pas non plus de gouvernement, pas d'Etat, ni même de société. Cela empêcherait la coexistence des individus, et cela ramènerait, selon Hobbes dans Le Léviathan, à un Etat de guerre permanent . [...]
[...] En effet, si la démocratie athénienne était basée sur la souveraineté directe du peuple, la démocratie moderne est indirecte, et fonctionne sur le principe d'élection des représentants du peuple: ce sont les gouvernants. Les citoyens détiennent alors le pouvoir par intermittence, c'est-à-dire par le biais des élections de leurs gouvernants. Cela amène à émettre une distinction entre gouvernants et gouvernés : ce n'est plus la démocratie en tant que pouvoir par le peuple, mais plutôt de pouvoir pour le peuple, exercé dans l'intérêt du bien commun. [...]
[...] Ainsi, se pose la question de la difficulté de l'exercice de la souveraineté du peuple et de ses modalités dans une démocratie en perpétuelle redéfinition. Ainsi, bien que l'origine populaire du pouvoir soit au fondement originel de la démocratie, la définition de la démocratie est de plus en plus relative au regard des évolutions contemporaines, ce qui mène à reléguer l'origine du pouvoir au second plan de la définition . Mais, au-delà, le contrôle continu qu'exerce les gouvernés sur les gouvernants peut, dans une certaine mesure, définir la démocratie, car c'est dorénavant l'un des seuls moyen dont dispose les citoyens actifs pour exercer leur souveraineté populaire. [...]
[...] Mais l'exercice de la démocratie peut prendre de nouvelles formes, car il est de la nature même de la démocratie de toujours remettre en question la gouvernance de leur représentants . Au delà, le contrôle continu qu'exerce les gouvernés sur les gouvernants peut, dans une certaine mesure, définir la démocratie, car c'est dorénavant l'un des seuls moyen dont dispose les citoyens actifs pour exercer leur souveraineté populaire . En effet, le contrôle par intermittence des citoyens peut être un moyen pour le peuple d'exercer son pouvoir démocratique . Ce contrôle peut prendre une forme classique, comme c'est le cas pour le contrôle électoral, qui s'effectue néanmoins par intermittence . [...]
[...] Le peuple détient donc le pouvoir de s'exprimer, de réfuter les décisions prises par leur gouvernants, et c'est en cela que l'exercice démocratique se traduit . Mais ces formes de contrôle des gouvernés sur les gouvernants restent ponctuelles. Cela mène à un approfondissement des systèmes de contrôle mis en place par les citoyens actifs sur leur gouvernants, systèmes de plus en plus structurés. C'est l'idée de la contre démocratie, étudiée par Pierre Rosanvallon dans La contre démocratie . Il étaye l'hypothèse selon laquelle un contrôle continue en marge des procédures institutionnelles s'est développé : celui de la défiance active . [...]
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