On regroupera les discours sous trois grilles de lecture, tout d'abord la construction de l'ennemi sous l'image du Diable, avec toutes les figures de style qui permettent cette construction et la principale étant bien entendu la métaphore filée associant tous les caractères du Diable aux caractères connus de Ben Laden et de ses alliés. Puis dans un second temps, la construction de figures de guérison après l'attentat, encore une fois pour renforcer le caractère démoniaque des réseaux terroristes et donner l'image de héros à ceux qui luttent contre ces ennemis. Enfin dans une troisième partie nous montrerons que toutes ces figures ont un but plus large que la "simple" diabolisation et le simple marquage de cet ennemi qui fait peur
[...] Le diable est aussi qui apporte le réconfort et la facilité, ce qui va contre toute "l'éthique protestante" qui repose sur le travail, le labeur, la fatigue. Enfin, le diable est celui qui propose au petit de faire vaciller le grand, d'atteindre le fort qui était malgré tout bon : il se sert de l'envie du petit qui en ce sens devient mesquin et n'est donc plus le faible, l'opprimé, puisque l'opprimé est celui qui ne peut rien à sa situation et qui ne cherche pas à imputer aux autres sa propre misère. [...]
[...] Cette question n'est pas évidente à poser et trouver une réponse relèverait du procès d'intention contre le Président Bush. Toutefois, on peut remarquer que ses termes ne sont jamais exprimés au hasard, ils ont tous une très forte connotation, négative en parlant de l'ennemi, positive en parlant des alliés, des américains en général et de sa position personnelle. Toute cette attitude, et tous ces discours ont des objectifs bien précis, et vus qu'ils sont orientés vers une population victime et en mal de repères, il me paraît intéressant d'étudier ces discours politique sous l'aune de la lutte non pas contre un ennemi qui se nommerait Ben Laden, mais plutôt contre un Mal plus insidieux, difficilement nommable un peu comme le Diable qui n'apparaît que lorsqu'on prononce son nom, celui-ci pourrait être le mal terrible qui frappe le monde entier depuis le début des années 90, à savoir, la crise identitaire des sociétés occidentales et particulièrement la société américaine en mal de repères depuis sa victoire sur le Communisme soviétique. [...]
[...] Puisque les hi-jackers ne peuvent plus être traînés devant des tribunaux pour y subir la vengeance du peuple américain, il va falloir trouver un nouvel adversaire, un ennemi plus grand et plus dangereux qui a avancé ses pions et a frappé par l'intermédiaire de ses assassins. C'est à ce moment de l'histoire qu'apparaît le personnage de l'Ombre, celui qui a tout manipulé, "l'Empereur des forces du mal". Le nouveau Diable ou du moins son plus fervent serviteur. En quelques jours on donne un nom à ce monstre, à cette bête immonde. [...]
[...] Les discours proviennent tous du site internet de la Maison Blanche, il est donc assez compliqué de vérifier l'authenticité des discours même si on peut justement supposer qu'ils sont parfaitement retranscrits par les responsables de la Maison Blanche, il nous manque tout de même les attitudes, les images, pour une analyse plus complète. En effet les mimiques, le visage et toutes les expressions du visage auraient permis une meilleure compréhension de l'utilisation des symboles. On est donc obligé de se contenter de la rhétorique du Président Bush. Par ailleurs je n'ai pas tenu compte des interviews données aux différents journaux car en ce qui concerne l'analyse qui m'intéresse, les articles des différents journaux ne donnent que des extraits d'entretiens et sélectionnent donc parmi un texte souvent très long. [...]
[...] La chasse de l'ennemi Retrouver l'ennemi : un objectif primordial? Et personne ne tente de le contrer car sur cette question il ne laisse planer aucun doute, il faut retrouver le diable Ben Laden au plus vite, il faut l'empêcher d'agir, et enfin, il faut le traîner devant un tribunal militaire. Mais Ben Laden se cache, il est protégé ("harbored") par ses amis taliban. De plus les montagnes afghanes sont un endroit pas facile à contrôler, repérer Ben Laden dans ces conditions relève un peu du miracle. [...]
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