L'initiative d'une Communauté des Démocraties apparaît en juin 2000, à Washington, à la fin du mandat de Bill CLINTON. Peu après, Bronislaw GEREMEK, ancien ministre polonais des Affaires étrangères et ancien membre de Solidarnosc, propose une conférence internationale à Varsovie, intitulée « Vers une communauté des démocraties ».
Parmi les Etats fondateurs de cette Communauté des Démocraties, bien entendu les Etats-Unis, mais aussi des puissances émergentes tels que l'Inde, le Mexique et l'Afrique du Sud, ainsi que de nombreux autres Etats, tels le Chili, la Corée, le Mali, le Portugal, la Pologne et la République Tchèque.
Durant la conférence de Varsovie, qui sera suivie en 2002 de la conférence de Séoul, ces Etats-membres s'engagent à fonder une communauté des démocraties dont la visée serait de promouvoir valeurs et institutions démocratiques aux échelles nationale et internationale.
[...] La stratégie diplomatique de Washington dissimulée derrière l'idée louable d'une communauté des démocraties - La domination des États-Unis sur la Communauté des Démocraties la rend peu crédible. On a pu parler d'une pax Americana remplacée par la Pax Democratica Aux yeux de certains observateurs, la conférence de Varsovie est une première étape du volet d'ingérence démocratique appliqué par Madeleine ALBRIGHT et George SOROS en Europe orientale L'expression paix démocratique est de Robert H. DORFF dans la revue Parameters en 1996, où il écrit que la stratégie US implique la promotion active et l'expansion de la communauté des pays démocratiques et attachés au libre-marché comme manière d'investir les ressources nationales dans la poursuite d'objectifs stratégiques Les signataires s'engagent à travailler avec les institutions et organisations internationales, la société civile et les gouvernements pour coordonner le soutien aux nouvelles sociétés démocratiques émergentes - il existe un antécédent de la Communauté des Démocraties : un rapport de l'administration Clinton qui mentionnait un nouvel objectif stratégique des US : la protection, la consolidation et l'élargissement de la communauté des démocraties de libre marché - Certains avancent que cette idée en apparence louable de pax democratica dissimule une volonté de redéfinir l'Alliance atlantique comme le camp de la démocratie de marché afin d'en faire la source du droit international en lieu et place de l'ONU. [...]
[...] On devrait établir une communauté des démocraties en dehors des Nations-Unies Introduction L'initiative d'une Communauté des Démocraties apparaît en juin 2000, à Washington, à la fin du mandat de Bill CLINTON. Peu après, Bronislaw GEREMEK, ancien ministre polonais des Affaires étrangères et ancien membre de Solidarnosc, propose une conférence internationale à Varsovie, intitulée Vers une communauté des démocraties Parmi les États fondateurs de cette Communauté des Démocraties, bien entendu les États unis, mais aussi des puissances émergentes telles que l'Inde, le Mexique et l'Afrique du Sud, ainsi que de nombreux autres États, tels le Chili, la Corée, le Mali, le Portugal, la Pologne et la République Tchèque. [...]
[...] - lutte contre le terrorisme : mesures telles que la suspension des relations bilatérales, du commerce et de l'aide aux pays et ONG soutenant le terrorisme. Le texte prévoit la création d'un corps d'experts entraînés capables d'aider les pays confrontés à une menace sur leur démocratie et la fourniture d'un soutien logistique à long-terme et d'organes de supervision pour renforcer les institutions démocratiques, le processus électoral et les projets de réforme La Communauté des Démocraties permettrait à l'hyperpuissance américaine d'outrepasser l'ONU quand elle le désire, et donc cela aurait pour effet de décrédibiliser et de rendre inopérante l'Organisation des Nations Unies. [...]
[...] Il y aurait donc une véritable volonté expansionniste à la base de ce projet. Selon Shri B. RAMAN, les États-Unis avancent cette idée en sous-main, avec l'aide de quelques ONG et des personnalités qui se sont illustrées au cours de la guerre froide, pour promouvoir leurs intérêts stratégiques - Selon James Robert HUNTLEY, auteur de Pax Democratica : a strategy for the 21st century le nouvel ordre mondial, c'est-à-dire la fameuse paix démocratique doit se fonder sur : un traité-cadre pour la communauté des démocraties, un caucus des démocraties à l'ONU pour parler d'une voix commune (donc précisément ce à quoi la France et Kofi ANNAN s'opposent), une assemblée parlementaire des démocraties, une amélioration de la prévention des crises par les démocraties (légitimation de la guerre préventive Pour lui, la Communauté des Démocraties est un bénéfice pour l'ONU Une stratégie diplomatique vectrice de valeurs morales subjectives - La France, qui s'oppose au projet, est représentée par H. [...]
[...] Si la Communauté des démocraties s'inspire donc explicitement de l'ONU, la filiation n'est pas aussi bien perçue à l'ONU même, qui considère cette Communauté des Démocraties comme un obstacle à son action. En quoi la Communauté des Démocraties est-elle non seulement inutile, mais également néfaste ? Nous verrons dans un premier temps que la Communauté des Démocraties a été dénoncée (à raison comme étant uniquement un paravent institutionnel à la politique étrangère américaine. Ensuite, nous montrerons pourquoi les Nations Unies considèrent la Communauté des Démocraties comme une atteinte à leur action. [...]
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