Comment, pourquoi, devient, militant
Selon Olivier Fillieule, il convient de travailler sur les questions de prédisposition au militantisme, de passage à l'acte, des formes différenciées et variables dans le temps des engagements tout au long du cycle de vie. Au cours de ce développement, nous nous intéresserons particulièrement aux questions de prédispositions au militantisme et de passage à l'acte à travers l'analyse d'un entretien effectué avec deux militants. Jean Charles Kamplin, tout d'abord, cadre de santé au CHU d'Amiens, engagé dans l'associatif et militant au Modem. Benoit Mespoulède ensuite, secrétaire d'un comité d'établissement et délégué syndical de son entreprise, représentant la CGT. Tous deux sont de jeunes militants qui sont engagés depuis moins de 10 ans.
[...] En effet, c'est lorsqu'il explique pourquoi il a choisit tel syndicat plutôt qu'un autre. Ce que nous pouvons dire, c'est que ce choix c'est fait en fonction de rétribution matérielle que peut accorder un parti ou une organisation par rapport à une autre. Benoit Mespoulède dit avoir choisi la CGT plutôt que la CGC car la première donne plus de moyens pour négocier, plus de représentativité que la seconde. Ainsi, voici ce qu'il répond à la question : pourquoi avoir choisi la CGT il répond: « c'était pour avoir une certaine représentativité et avoir le pouvoir de négociation effectivement et parce que c'est un syndicat, dans les syndicats représentatifs qui me semble le plus revendicatif. [...]
[...] En ce qui concerne le militant Modem interrogé, la réponse est tout autre. En effet, il présente un intérêt marqué pour la religion, même si il avoue ne pas pratiquer : « je sais qu'il y avait des moments difficiles dans ma vie où j'avais besoin de justement de me recueillir ou de donc c'est vrai que la partie religieuse a été importante. » L'influence de la religion est donc bien réelle pour ces deux militants bien que Monsieur Mespoulède ne se déclare pas croyant. [...]
[...] Ce sentiment de continuité comme il le définit lui-même se comprend aisément par le fait que Monsieur Kamplin est un professionnel du secteur paramédical. Il annonce avoir le besoin d'aider les autres, aussi bien dans le cadre de son métier que dans celui de son engagement militant. Nous retrouvons ici les valeurs de partage correspondant aux militants centristes et décrites par JULIEN FRETEL dans l'article cité plus haut (« Quand les catholiques vont au parti. De la constitution d'une illusio paradoxale et du passage à l'acte chez les militants UDF »). [...]
[...] Une large majorité qui montre que cet individu est fédérateur mais qui donne aussi une obligation de résultats. En résumé, en échange de la considération donnée par une large partie de ses tiers, il est chargé de servir leurs intérêts. C'est ce qui lui donne de la sérénité dans les actions qu'il mène. A propos de cette considération, ce qu'il dit est assez éloquent : « ça me permet de travailler encore mieux et d'être très représentatif. » Cependant, ce propos nous permet également de déceler une rétribution matérielle que peut attribuer l'engagement. [...]
[...] Concrètement, ses parents n'étaient ni syndiqués, ni membres d'un parti politique. Enfin, un point important vient dans chacune des deux réponses qui nous sont données à cette même question. A savoir, Messieurs Mespoulède et Kamplin situent tous deux le déclic de leur engagement, respectivement à la CGT et au Modem, en lien avec leur activité professionnelle. C'est entre autres sur cet axe que se développera la seconde sous partie de cette analyse traitant de l'influence des différentes sphères de vies de nos militants, sur leur engagement. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture