A l'échelle du territoire français, les diverses analyses de géographie économique ne cessent de mettre en lumière les écarts de développement et de dynamiques entre les différents territoires (régions, département, villes, quartiers). Dans ces discours dominants, l'inégalité sociale aurait cédé la place à l'inégalité spatiale comme si la question de la pauvreté se réduisait aujourd'hui à certains espaces bien délimités, les fameux « quartiers » des banlieues dites sensibles. La concentration des hommes et des richesses dans certains territoires tandis que d'autres se trouveraient relégués engendrerait une nouvelle fracture spatiale mettant en danger l'égalité nationale et républicaine.
Ainsi, il y aurait d'un côté, des territoires « gagnants » en plein développement économique, dynamiques, attractifs, « riches » et de l'autre, les territoires « perdants », en pleine récession économique, « pauvres », perdant de leur population selon une logique cumulative. Il suffit de lire les différentes analyses sur le développement local qui font de la mondialisation et de son volet territorial, la métropolisation, la nouvelle donne majeure qui expliquerait le nouveau creusement des inégalités territoriales.
Or qu'entend on exactement par « développement local » ? S'agit-il uniquement de création de richesse dont l'indicateur pertinent serait le PIB ? Ou bien ne faut-il pas également se pencher sur les revenus disponibles pour la consommation ? La question des facteurs du développement local d'un territoire mérite également que l'on s'y attarde : peut-on uniquement considérer qu'un secteur productif performant soit la clé du développement d'un territoire ?
[...] - Une faiblesse de l'économie résidentielle A l'échelle de la Seine-Saint-Denis on constate par ailleurs une faiblesse des revenus résidentiels. Ainsi la faible présence des retraités dans le département constitue une pénalisation évidente de son économie résidentielle : en 1996, les revenus tirés des retraites représentent 19% du revenu des ménages de Seine Saint Denis contre une moyenne de 24% pour la France entière. Cela signifie un " manque à gagner " de presque un milliard d'euros pour le département. [...]
[...] Plaine Commune se caractérise en effet par un développement économique particulièrement dynamique (plus de entreprises nouvelles depuis 2000 avec emplois créés, présence d'activités métropolitaines à haute valeur ajoutée audiovisuel, aéronautique, recherche public/privé- , constitution du 3ème pôle tertiaire d'Ile-de-France) mais cet essor économique ne profite que peu au territoire. - L'évasion des revenus issus de l'économie productive Cette situation s'explique par l'évasion des revenus issus de cette économie productive. Ces revenus sont exportés vers l'étranger ou vers d'autres territoires sub nationaux (la plupart des propriétaires du capital mais aussi des salariés résident et donc consomment ailleurs qu'à Plaine Commune). Ainsi, seuls environ des salariés sur les nouveaux emplois créés habitent le territoire. [...]
[...] Aujourd'hui l'offre en direction des ménages, notamment en terme de logements, de loisirs et de services à la population mais aussi la question de la qualité du cadre de vie, apparaissent comme des facteurs essentiels de développement d'un territoire en terme de captation de revenus. Bibliographie - DAVEZIES L., Revenu et territoires Rapport du Conseil d'Analyses économiques, Paris, La documentation française - DAVEZIES L., Le développement territorial : une France à plusieurs vitesses ou le lièvre et la tortue ? [...]
[...] Le paradoxe est le suivant : plus un territoire produit, plus ce dernier perd des revenus ! Par exemple, l'Ile-de-France en 2000 concentrait du PIB français mais seulement du revenu français disponible, d'où une fuite d'une partie de la richesse produite, richesse qui ne profite donc pas au territoire et à ses habitants. Ainsi une approche de développement territorial qui ne prendrait en compte que la richesse créée ne permet pas de rendre compte de la situation réelle du territoire local. [...]
[...] La concentration des hommes et des richesses dans certains territoires tandis que d'autres se trouveraient relégués engendrerait une nouvelle fracture spatiale mettant en danger l'égalité nationale et républicaine. Ainsi, il y aurait d'un côté, des territoires gagnants en plein développement économique, dynamiques, attractifs, riches et de l'autre, les territoires perdants en pleine récession économique, pauvres perdant de leur population selon une logique cumulative. Il suffit de lire les différentes analyses sur le développement local qui font de la mondialisation et de son volet territorial, la métropolisation, la nouvelle donne majeure qui expliquerait le nouveau creusement des inégalités territoriales. Or qu'entend on exactement par développement local ? [...]
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