À l'idée d'une sécurité collective assurée par l'équilibre des puissances qui animait la diplomatie du 19ème siècle et qui présidait encore aux décisions de l'ONU jusqu'à la fin de la guerre froide, a succédé la thématique de la « sécurité démocratique » conçue comme un moyen à la fois plus sûr et moins coûteux d'assurer la sécurité de tous. Le présupposé présume donc que le développement de la démocratie est un facteur de paix dans le monde.
Il faut alors s'attacher à déconstruire cette proposition. En effet, pourquoi associer démocratie et paix ?
Avant de répondre à cette question, il est nécessaire de définir ces deux termes. S'il y a plusieurs définitions différentes, voire concurrentes de la démocratie, il est cependant possible d'en fournir une, classique et largement acceptée. En grec ancien, la démocratie vient de « demos », le peuple, et de « kratos », le pouvoir : une démocratie est donc le pouvoir du peuple par lui-même. De nos jours, la démocratie est toutefois plus une démocratie représentative qu'une démocratie directe.
La paix, quant à elle, est le plus souvent définie négativement, comme l'absence de guerre. Mais cette interprétation paraît insuffisante. Loin d'être le résultat de la soumission ou de l'apathie générale, la paix véritable suppose positivement la concorde ente les hommes.
Plusieurs questions se posent alors : l'extension du système de la démocratie représentative appuyé sur des élections libres et régulières est-elle nécessairement un facteur de paix ? A ce moment là, faut-il imposer la démocratie par la force ?
[...] II La démocratie prévient les conflits II.1. Les démocraties ne se font pas la guerre entre elles Les démocraties ne se font pas la guerre entre elles ; cette doctrine a été lancée en janvier 1994 par Bill Clinton qui, dans son Adresse sur l'état de l'Union, déclarait que Tocqueville observait déjà dans La Démocratie en Amérique que les peuples démocratiques désirent naturellement la paix Mais c'est au Projet de paix perpétuelle de Kant que l'on attribue aujourd'hui la paternité des idées de la sécurité démocratique au prix, il est vrai, d'une imputation à la démocratie de ce que Kant écrivait des seules républiques, en horreur de la démocratie. [...]
[...] Le renforcement de la démocratie ou le développement de la paix dans le monde De même, parce qu'elles se ressemblent, les démocraties s'assemblent. La paix positive est également une paix institutionnelle à laquelle le multilatéralisme donne tout son contenu. Ce n'est qu'après la fin de la guerre froide que les spécialistes des relations internationales ont redécouvert ces idées de Kant et c'est de manière empirique que l'idée d'un lien entre paix et démocratie semble être apparue, au terme d'une comparaison entre le nombre de pays démocratiques et le nombre de conflits. [...]
[...] Le nombre de conflits entre ses membres depuis la Seconde Guerre mondiale a été très faible, nul en vérité Est- ce que la démocratisation est nécessairement ou potentiellement pacificatrice ? Ou encore, l'introduction ou l'imposition des normes de la démocratie libérale représente-t-elle la bonne manière de passer de la guerre à la paix ? Cela étant, la théorie de la paix démocratique repose moins sur le constat du caractère pacifiste des démocraties que sur le fait qu'elles ne vont généralement pas jusqu'au stade de la guerre en cas de différend avec d'autres démocraties. [...]
[...] Impérialisme et militarisme démocratiques Introduction À l'idée d'une sécurité collective assurée par l'équilibre des puissances qui animait la diplomatie du 19ème siècle et qui présidait encore aux décisions de l'ONU jusqu'à la fin de la guerre froide, a succédé la thématique de la sécurité démocratique conçue comme un moyen à la fois plus sûr et moins coûteux d'assurer la sécurité de tous. Le présupposé présume donc que le développement de la démocratie est un facteur de paix dans le monde. Il faut alors s'attacher à déconstruire cette proposition. En effet, pourquoi associer démocratie et paix ? Avant de répondre à cette question, il est nécessaire de définir ces deux termes. [...]
[...] Pour lui, le concept de l'État-nation est une invention occidentale qui ne saurait être appliquée en Afrique. Il existe par ailleurs aux USA une conception interventionniste de la paix démocratique qui tend à légitimer la guerre des démocraties contre certains Etats : c'est le concept de guerre juste (une guerre est juste si elle est menée pour de bonnes raisons et avec de bons moyens). Mais la question se pose si la juste cause peut consister dans l'intention d'imposer la démocratie. [...]
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