La France et les Etats-Unis sont deux pays fort différents, et ceci à bien des égards. On ne compte plus les observations sur le dynamisme de la société américaine qui aurait pour corollaire l'existence d'inégalités sociales fortes, la France présentant, elle, des symptômes inverses. De telles dissemblances se retrouvent bien entendu lorsque l'on étudie les institutions politique de ces deux Etats. A un régime présidentiel fort fondé sur le fédéralisme et un bipartisme solidement ancré, s'oppose un régime parlementaire, jacobin, et dont le système partisan est à la foi instable et bipolaire.
Mais les institutions ne font pas tout. La culture politique des Etats-Unis et de la France sont aussi fondamentalement opposées. Un des exemples les plus marquants de cette opposition est le contraste entre le traitement qui est fait aux enjeux dits « de société » dans ces deux pays. En France, si les débats sur l'avortement, la suppression de la peine de mort, le PaCS ou, plus récemment, le mariage et l'adoption par les couples gays ont été virulents, parfois jusqu'à l'outrance, il est notable que de tels débats n'occupent pas le devant de la scène politique, qui est laissé aux enjeux sociaux et économiques, à l'inverse de la situation américaine. Tout au contraire, les questions portant sur l'immigration ou l'universalisme (débat sur le voile), au coeur du débat politique en France depuis les années 1980, n'ont émergé que tout récemment aux Etats-Unis, sans encore prendre l'importance qu'elles peuvent avoir en Europe.
En 1991, est paru aux Etats-Unis un livre de James D. Hunter, Cultural Wars : The Struggle to define America. Dans cet ouvrage, l'auteur, qui utilisait pour le premier l'expression de « guerres culturelles », décrit fort bien les tensions qui, selon lui, divisent la société américaine autour de quelques enjeux sociaux bien identifiés : avortement, homosexualité, contrôle des armes à feu... Nous allons tenter d'expliquer pourquoi cette différence notable entre les cultures politiques américaines et françaises existe, en analysant l'émergence des questions de société dans le débat politique américain dans les années 1960-1970, en étudiant leurs enjeux et en examinant leur impact et les évolutions qu'elles ont pu connaître.
[...] On peut penser que peu à peu, ces débats vont prendre le pas sur les valeurs morales, tout comme les valeurs morales avaient pris, au cours des années 1970-1980, le pas sur la social issue Ainsi, peut-être l'immigration, et plus largement l'essence des valeurs américaines seront-elles le débat majeur aux Etats-Unis dans les prochaines années. III- L'importance des valeurs morales dans la vie politique américaine récente Les diverses facettes des guerres culturelles ont donc une importance considérable dans la vie politique américaine. [...]
[...] Conclusion Les guerres culturelles apparaissent donc comme un élément important du paysage politique américain. Elles offrent à l'analyste une grille de lecture pertinente des conflits politiques, des résultats électoraux comme de l'évolution des partis et du personnel politique. Même si leur importance peut-être minimisée, ils n'en reste pas moins que ceux, qu'ils soient libéraux ou conservateurs, qui se servent de ces enjeux le font souvent avec succès. Les élections de 2008, dont les primaires qui viennent de commencer ne sont qu'une première étape, ne devraient selon l'avis de nombreux journalistes pas donner lieu à la même effervescence que le scrutin de 2004 autour des questions de société. [...]
[...] En 1991, est paru aux Etats-Unis un livre de James D. Hunter, Cultural Wars : The Struggle to define America. Dans cet ouvrage, l'auteur, qui utilisait pour le premier l'expression de guerres culturelles décrit fort bien les tensions qui, selon lui, divisent la société américaine autour de quelques enjeux sociaux bien identifiés : avortement, homosexualité, contrôle des armes à feu . Nous allons tenter d'expliquer pourquoi cette différence notable entre les cultures politiques américaines et françaises existe, en analysant l'émergence des questions de société dans le débat politique américain dans les années 1960-1970, en étudiant leurs enjeux et en examinant leur impact et les évolutions qu'elles ont pu connaître. [...]
[...] Théodore Roosevelt, Président républicain de 1901 à 1909 puis candidat malheureux aux élections présidentielles de 1912 sous la bannière de parti progressiste, ou Woodrow Wilson, Président démocrate entre 1913 et 1921, sont considérés comme des progressistes, et se considéraient comme tels. Droit pour les citoyens d'obliger la Législature de l'Etat à discuter d'un texte, quand celui-ci a recueilli un certain nombre de signatures. Droit pour les citoyens de soumette un élu à une nouvelle élection quand un certain nombre de signatures ont pu être trouvées. Renforcé par l'atmosphère générale de violence consécutive à la guerre du Vietnam ou aux assassinats successifs de John Kennedy, Martin Luther King et Robert Kennedy. [...]
[...] Deux Amériques Les guerres culturelles aux Etats-Unis Introduction La France et les Etats-Unis sont deux pays fort différents, et ceci, à bien des égards. On ne compte plus les observations sur le dynamisme de la société américaine qui aurait pour corollaire l'existence d'inégalités sociales fortes, la France présentant, elle, des symptômes inverses. De telles dissemblances se retrouvent bien entendu lorsque l'on étudie les institutions politiques de ces deux Etats. A un régime présidentiel fort fondé sur le fédéralisme et un bipartisme solidement ancré, s'oppose un régime parlementaire, jacobin, et dont le système partisan est à la foi instable et bipolaire. [...]
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