L'invasion de l'Irak par les Etats-Unis, en mars 2003, a vu la destitution du dictateur Saddam Hussein. Même si les motivations d'une telle intervention restent obscures et mal justifiées – mais là n'est pas la question –, la chute de Saddam Hussein entraîna un début de démocratisation du pays. En effet, les troupes américaines ont, par la suite, essayé de doter le pays d'institutions dites démocratiques. Ceci est un cas extrême et brutal de transition démocratique. Dans d'autres pays, elle se fait beaucoup plus lentement. Néanmoins, il est important de rappeler que les quatre cinquièmes de l'humanité vivent sous un régime autoritaire. Les démocraties sont relativement rares. Par ailleurs, les démocraties occidentales, à l'instar des Etats-Unis, de la France ou du Royaume-Uni, aiment parler d'un modèle occidental de démocratie qu'elles se doivent d'exporter dans l'intérêt général et commun.
Toutefois, plusieurs questions émergent de ce raisonnement. Avant de vouloir exporter notre modèle démocratique, il convient de s'interroger sur le degré d'achèvement de la démocratie dans les démocraties occidentales. Par ailleurs, existe-t-il un ou plusieurs modèles ? Les régimes occidentaux sont tellement différents qu'il apparaît difficile de se mettre d'accord sur l'existence d'un régime précis. Et, tant est que ce régime existe, de quel droit les Occidentaux osent-ils prétendre l'exporter ? Le modèle démocratique est-il réellement un modèle universel ?
[...] De plus, il existe différentes manières d'exporter ce modèle. Si l'on pense à la décolonisation, les structures administratives déjà présentes et l'héritage colonial ont en quelque sorte forcé l'adoption du modèle tantôt français, tantôt britannique . Dans le cas de la décolonisation, les États créés par le découpage colonial sont souvent à l'origine de conflits ethniques qui n'aident pas au développement d'un État démocratique et égalitaire. De la transition à la consolidation L'acquisition de la démocratie passe évidemment par la transition démocratique. [...]
[...] Que l'on prenne l'exemple de la Côte d'Ivoire dont l'histoire constitutionnelle est très troublée : il a même fallu que la France intervienne militairement lors de l'Opération Licorne en 2002. Par ailleurs, on remarque que beaucoup de pays en transition démocratique ont une culture démocratique très récente ou quasi inexistante. Même si la démocratie est constitutionnelle, elle risque de ne pas être substantielle : la tradition démocratique étant quelque chose de très long à acquérir que l'on prenne les exemples des démocraties occidentales justement. [...]
[...] C'est pourquoi nous nous interrogerons sur la notion de modèle démocratique occidental et sur la légitimité et l'effectivité de celui-ci. Le modèle démocratique occidental est assez difficile à cerner, du fait de la difficulté de définir et d'évaluer la démocratie Outre cette première difficulté, une seconde émerge : celle de l'exportation de ce modèle et des conditions d'effectivités de cette exportation (II). I La démocratie en Occident : une réalité difficile à appréhender Les démocraties occidentales s'érigent d'elles-mêmes en tant que modèle pour les pays en transition démocratique. [...]
[...] Les institutions sont faites de telle sorte que le parti de Vladimir Poutine et de Dmitri Medvedev soit majoritaire. Même si une Cour Constitutionnelle existe, elle n'est que très peu efficace. En effet, ses membres au nombre de 19 sont nommés par le Président de la Fédération. Ce dernier jouit de pouvoir très fort et on assiste à une dérive autoritariste et présidentialiste du pouvoir. C'est le même problème dans les pays d'Amérique du Sud tels que le Venezuela d'Hugo Chavez ou la Bolivie d'Evo Morales. [...]
[...] Il est difficile d'établir l'existence d'un modèle démocratique occidental précis. En effet, la diversité des régimes occidentaux laisse songeur quant à la possibilité d'établir un modèle. Que l'on regarde la France qui possède un régime semi-présidentiel, les États-Unis qui ont un régime présidentiel, l'Allemagne, régime parlementaire où le parlementarisme est rationalisé. Ce sont tous des régimes dont les institutions sont extrêmement diverses et variées et il semble difficile de faire émerger un modèle stable et efficace. Néanmoins, il faut peut-être dépasser cet obstacle pratique et plutôt songer aux principes et aux valeurs qui fondent de tels régimes. [...]
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