En ce début du XXIe siècle, les pays de l'Amérique latine doivent aujourd'hui relever des défis fort nombreux. A la différence du passé, les défis actuels s'inscrivent dans un cadre de débats publics que seule l'instauration de la démocratie a rendu possible. En effet par le passé, une démocratie balbutiante ou franchement inexistante n'avait pas permis aux citoyens d'exprimer leurs préoccupations. Mais avec la transition à la démocratie des années quatre-vingt, l'Amérique latine a pris un autre tournant: l'abandon des régimes autoritaires et dictatoriaux. Car si les régimes dictatoriaux ont été caractérisés par l'union de l'autoritarisme, les démocraties, en revanche, devraient regrouper la garantie des libertés. Le mot démocratie souffre d'un excès de signification. Le mot démocratie varie selon le milieu et le moment dans lequel il est employé et selon le contexte doctrinal où il se trouve situé. Née au Ve siècle avant notre ère, la démocratie (littéralement « dêmos-kratos ») est le pouvoir du peuple. En d'autres termes, elle est ce régime politique fondée sur la souveraineté des citoyens élisant librement leurs représentants. C'est donc un Etat qui obéit aux principes du régime représentatif. Mais elle n'est pas seulement une formule d'organisation politique ou une modalité d'aménagement des rapports sociaux; elle est aussi une valeur. Elle est une valeur en ce sens qu'elle est un système fondée sur la liberté et l'égalité de chacun. Aussi, dans un monde globalisé, les pays ont pris conscience de l'importance de la démocratie pour pouvoir affronter les immenses problèmes de la région. Par conséquence nombreux étaient (sont) ceux qui associaient la démocratie et l'égalité. Pourtant, l'Amérique latine défie toutes les statistiques en matière d'inégalités. Si le sous-continent n'est pas le plus pauvre du monde, il est incontestablement le plus inégalitaire. Ces inégalités sont à la fois sociales, économiques, mais aussi géographiques et politiques. Or, selon les termes de Gandhi, « la démocratie devrait assurer au plus faible les mêmes opportunités qu'au plus fort », en d'autres termes, la démocratie devrait assurer l'égalité entre les hommes. Est-ce là le rôle de la démocratie ?
En somme, il s'agit de montrer ici s'il y a un lien de cause à effet entre la démocratie et les inégalités. En d'autres termes, la démocratie en Amérique latine, mise en place depuis les années quatre-vingt, a-t-elle permis l'émergence d'une société plus égalitaire ou, au contraire, n'est-elle pas responsable d'une certaine déliquescence du tissu social ?
Après avoir analysé en quoi la démocratie est un moyen de lutte contre les inégalités, nous montrerons en quoi elle n'a pas permis de juguler les déséquilibres.
[...] Résultat, jamais le fossé n'a été aussi considérable entre la société civile et la sphère politique notait J. Favre. Notons que si l'idée démocratique n'est pas contestée dans sa forme violente, elle en revanche, bien du mal à prendre racine dans la population, frappée par le chômage. Il y aurait donc un réel désenchantement vis-à-vis du rêve démocratique, l'électorat se fait versatile et se détourne des partis traditionnels. En somme, on ne peut espérer que la démocratie s'épanouisse davantage dans des conditions de contrainte économique, quand des millions de citoyens manquent de travail, de logement, de nourriture et de confiance dans l'avenir (Cahiers des Amérique latine, 35). [...]
[...] Le retour de gouvernements populistes le coup d'Etat échoué au Venezuela en 2002 et l'accroissement des inégalités mettent en évidence la crise d'un système en Amérique latine. Toutefois, il serait malaisé de n'imputer qu'à la démocratie tous les maux de la société latino-américaine. Car si la démocratie, selon Churchill, est un mauvais système, elle est le moins mauvais de tous les systèmes Quoiqu'on en dise, elle est le seul régime à garantir la liberté des individus. Ce n'est donc peut-être pas la démocratie elle-même qui est en cause. [...]
[...] Au point que des réformes pourtant jugées indispensables par des institutions comme la Banque Interaméricaine de développement (BID) meilleur accès à l'éducation et réforme agraire notamment - ont dû être reléguées à plus tard, ce qui a généré d'importantes frustrations au sein de la société. Ce sont principalement de ces frustrations que l'année 2006 a vu émerger des nouveaux partis, rompant avec les traditionnels partis politiques alors en place. L'émergence de nouveaux acteurs politiques va donner un autre visage à la démocratie et va surtout accentuer la volonté de rompre avec un passé trop inégalitaire. [...]
[...] Par conséquence nombreux étaient (sont) ceux qui associaient la démocratie et l'égalité. Pourtant, l'Amérique latine défie toutes les statistiques en matière d'inégalités. Si le sous-continent n'est pas le plus pauvre du monde, il est incontestablement le plus inégalitaire. Ces inégalités sont à la fois sociales, économiques, mais aussi géographiques et politiques. Or, selon les termes de Gandhi, la démocratie devrait assurer au plus faible les mêmes opportunités qu'au plus fort en d'autres termes, la démocratie devrait assurer l'égalité entre les hommes. Est-ce là le rôle de la démocratie ? [...]
[...] Pour citer J. Favre, elles prétendent dynamiser la société et promouvoir son développement depuis la base [ Aux grands projets technocratiques, elles préfèrent les microréalisations qui répondent à des besoins d'argents ou qui améliorent modestement, mais immédiatement les conditions de la vie quotidienne. Souvent puissantes et nombreuses (plusieurs centaines sur le plateau bolivien en 2005) ces organisations cèdent parfois à un devoir d'ingérence dans la politique des Etats, mais elles jouent néanmoins un rôle positif, dans la mesure où elles encouragent les populations pauvres ou marginales à se prendre en main. [...]
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