Il faut de nos jours reconnaître que le terme de démocratie est utilisé à tout va. Pas un média ne le prononçant pas, pas un homme politique ne la revendiquant pas, pas une personne bien pensante ne la défendant pas. Cependant ce terme reste vague pour l'immense majorité.
La démocratie (démos kratos : le pouvoir du peuple) désigne un principe politique et un régime politique. Comme principe politique, elle est l'essence du pouvoir, le peuple détient le pouvoir. Comme régime elle consiste en la distribution pratique des pouvoirs (séparation des pouvoirs, représentation). Il convient de différencier la démocratie représentative, celle qui est une évidence pour nos contemporains : « système politique dans lequel le peuple ou la nation, ayant la souveraineté, en confient l'exercice à un ou plusieurs individus qui décideront et agiront au nom du peuple et de la nation ». (G. Cornu) ; de la démocratie « directe » chère à Aristote ou à Rousseau.
Rousseau est né en 1712 à Genève. Orphelin de mère, il est abandonné par son père à l'age de 10 ans. Il travaille en tant que secrétaire à l'ambassade de France à Venise alors République sans importance. Cependant il observe scrupuleusement son fonctionnement original et innovant pour l'époque. Il travaille à partir de 1751 sur un projet qui parait en 1762 et intitulé : Du contrat social ou principes de droit politique. Ce texte est bien plus une théorisation qu'une mise en pratique ou une description véritable d'un système politique possible. Dans ce texte phare de la philosophie rousseauiste, il distingue entre autres les différents types de régime : la démocratie dans laquelle il y a plus de citoyens magistrats que de citoyens simples particuliers ; l'aristocratie qui inverse ce rapport de force et la monarchie dans laquelle un magistrat unique concentre tout le gouvernement. Selon Rousseau, le souverain est avant tout le peuple dans son ensemble et la démocratie ne peut être que l'auto gouvernement du peuple. Ce contrat social est condamné et brûlé à Genève le 19 juin 1972 et interdit par le Parlement de Paris. Rousseau est ainsi complètement différent des autres philosophes des Lumières comme Montesquieu et Voltaire. Il est l'un des seuls à rejeter le système britannique et à proposer une forme spéciale de gouvernement, s'inspirant ainsi de la philosophie politique antique.
Si la démocratie de Rousseau est unique et repose sur des principes propres, en quoi possède t-elle des limites reconnues par son théoricien ?
Bien que la démocratie de Rousseau relève d'une utopie basée sur la souveraineté populaire, il reconnaît qu'elle semble dans la pratique impossible à appliquer. Puis nous verrons que bien que si son idéal démocratique ne repose pas sur la représentation, il procède tout de même en derniers recours à quelques aménagements.
[...] Il n'est pas opposé à l'instauration de commissaires Il reconnaît ainsi une possibilité d'aménagement de son système. Il est d'accord avec la création de techniciens chargés de prendre des décisions courantes et d'intérêt moindre. Ceux-ci disposeront d'un mandat de type impératif, ils prendront leurs instructions auprès du peuple. Ils sont de préférence étrangers et de grande sagesse (la sofia grecque), ils sont des législateurs dans le sens où ils ne sont que de simples rédacteurs de lois. Cependant le peuple décide des lois en les votant. [...]
[...] C'est l'ordre le plus sage et le plus naturel que les sages gouvernent la multitude, quand on est sur qu'ils la gouverneront pour son profit et non pour le leur : il ne faut point multiplier en vain les ressorts, ni faire avec vingt mille hommes ce que cent hommes choisis peuvent faire encore mieux Le peuple ne prend ainsi pas en charge le détail de l'action gouvernementale laissée aux techniciens Rousseau privilégie donc l'aristocratie élective. Il la désigne comme régime le moins mauvais L'élection est considérée comme aristocratique car concerne le type de supériorité qui doit gouverner Le tirage par le sort serait cependant le plus démocratique Il ne faut pas occulter le fait que Rousseau reconnaisse aussi le suffrage par le sort. Pour lui, la magistrature n'est pas un avantage mais une charge onéreuse (B. Manin) qu'on ne peut imposer à l'un ou l'autre des citoyens. [...]
[...] Il est l'acte par lequel le peuple est peuple 5). Tout le monde s'inscrivant dans ce contrat, cela entraîne une profonde égalité et ainsi l'association ne devient pas nécessairement tyrannique ou vaine A l'égard des associés, ils prennent collectivement le nom de peuple et s'appellent en particulier citoyens, comme participants à l'autorité souveraine et sujets comme soumis aux lois de l'état : Rousseau fonde ainsi la souveraineté populaire, s'opposant à la souveraineté nationale exposée plus tard par Sieyès Rousseau crée ainsi la souveraineté populaire Le peuple dans son ensemble détient l'autorité suprême, la puissance absolue et perpétuelle (Bodin en 1576). [...]
[...] Cornu) ; de la démocratie directe chère à Aristote ou à Rousseau. Rousseau est né en 1712 à Genève. Orphelin de mère, il est abandonné par son père à l'âge de 10 ans. Il travaille en tant que secrétaire à l'ambassade de France à Venise alors République sans importance. Cependant il observe scrupuleusement son fonctionnement original et innovant pour l'époque. Il travaille à partir de 1751 sur un projet qui parait en 1762 et intitulé : Du contrat social ou principes de droit politique. [...]
[...] Certains affirment par ailleurs que les dérives de Robespierre pendant la Terreur de 1794 sont la faute à Rousseau (pour reprendre les paroles de Gavroche dans les Misérables d'Hugo). Adversaire farouche de la représentation, opposé à la philosophie de Montesquieu, il a su cependant reconnaître le bien fondé d'une représentativité basée soit sur le sort soit sur le vote. Cependant il reconnaît que l'aristocratie élective est le moins mauvais des régimes Rousseau relie le suffrage par le sort à la démocratie et l'élection à l'aristocratie (Manin). [...]
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