démocratie représentative, contradiction dans les termes, aporie, société démocratique, sociologie dilatoire
L'opposition conceptuelle entre le nom et son qualificatif trouve son origine dans le double sens de la « représentation », qui signifie à la fois « assurer la présence de » et « remplacer ». La démocratie représentative serait donc ce régime où le dépositaire du pouvoir politique, le souverain, est remplacé par un groupe qui assure sa présence au sein des institutions et auquel le pouvoir a été délégué.
La définition strictement conceptuelle de la démocratie représentative aboutit à une aporie ; toutefois, d'un point de vue plus formel, il est possible de surpasser ce dilemme logique : ainsi, comme le souligne Aristote au livre VII de ses Politiques, « le principe du gouvernement démocratique, c'est la liberté. […] Le premier caractère de la liberté, c'est l'alternative du commandement et de l'obéissance ». Autrement dit, la démocratie n'est qu'un mode du gouvernement, qui suppose intrinsèquement une forme de domination. Il n'est donc plus question d'un exercice absolu du pouvoir par le peuple, mais seulement d'un exercice
« pour le peuple », c'est-à-dire en vertu de finalités qualifiée de « démocratiques » et selon des moyens institutionnels spécifiques de désignation des dirigeants.
[...] Toutefois, elle ne montre pas un déficit démocratique, mais constitue au contraire une forme d'attachement de la société à la démocratie. B. Elle implique de nouvelles formes de participation et de pouvoirs Multiplication de la participation politique o Appels aux urnes renouvelés. Renforcement de la démocratie électoral à travers une réaffirmation de la légitimité des gouvernants. Une société de défiance : o Défiance à l'égard du personnel politique juridicisation du politique. o Défiance à l'égard des institutions instauration de contre-institutions qui peuvent être saisies par les citoyens (politisation du juridique : interventions récurrentes du Conseil Constitutionnel). [...]
[...] Charles Eisenmann, Paris, Dalloz Pierre ROSANVALLON, La contre-démocratie, La politique à l'âge de la défiance, Seuil Pascal PERRINEAU, Luc ROUBAN, La politique en France et en Europe, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, Paris Jean-Jacques ROUSSEAU, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, Flammarion, Paris Jean-Jacques ROUSSEAU, Du contrat social, Flammarion, Paris ARISTOTE, Les politiques, Livre II, http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/Aristote/politique7.htm ARISTOPHANE, Les Acharniens, http://fr.wikisource.org/wiki/Les_Akharniens Thomas HOBBES, Le Léviathan, Vrin Jacques RANCIERES, La démocratie est née d'une limitation du pouvoir de la propriété, Alternative libertaire, numéro 167, novembre 2007 XENOPHON, L'Economique, http://fr.wikisource.org/wiki/De_l%27Économie_(Trad._Talbot) MONTESQUIEU, De l'Esprit des lois Jean BAUDOUIN, Introduction à la sociologie politique Seuil, septembre 1998 Alec STONE SWEET, La politique constitutionnelle La légitimité de la jurisprudence du Conseil constitutionnel, Paris, Economica p. 117-140 Alex STONE SWEET, Le Conseil Constitutionnel et la transformation de la République Cahiers du Conseil Constitutionnel p. [...]
[...] Le principe d'égalité que suppose la démocratie, au sens où le peuple est conçu comme un ensemble de citoyens nécessairement égaux, implique que le partage de souveraineté soit égal entre tous, selon un principe numérique (encore que de nombreux théoriciens, d'Aristote aux libéraux du XIXème siècle, questionnent la pertinence du mode d'élection au suffrage universel, notamment sur des critères d'efficacité ou encore de capacité intellectuelle des électeurs (le terme de capacité était utilisé tel quel aux XVIIIème et XIXème)). - Représentation : négation du principe démocratique ou simple professionnalisation de la politique ? La représentation, un principe démocratique limitatif A. [...]
[...] Le dépositaire de quelque chose en est son gardien. Or, la démocratie se caractérise par un partage théorique de la souveraineté entre chacun des membres de la société (reconnus en tant que tels), appelés des citoyens La souveraineté, en pratique, est la possibilité de faire des lois et de les faire respecter par une communauté ; en d'autres termes, c'est l'autorité suprême de cette communauté. - Le dilemme démocratique : la fabrication des lois par tous et leur respect par tous, entre idéal humaniste et impraticabilité numérique. [...]
[...] Hobbes nous offre une vision différente de la société et de ses dirigeants : celui du pacte social. A son sens, la démocratie directe aurait peine à exister, au sens où la elle s'apparenterait de facto à un état de nature. Il faut donc un souverain et un organe qui le remplace et qui assure sa présence partout où la communauté existe (à savoir, sur l'ensemble d'un territoire donné). B. La représentation, entre délégation et légitimation - La représentation, principe constitutif d'une société viable. [...]
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