La démocratie, dit-on, a été inventée par les Athéniens au Ve siècle avant Jésus-Christ. Existait là-bas, à cette époque, en effet, un système politique qui autorisait chaque citoyen à remplir une fonction publique s'il le désirait. On a appelé ce système politique une démocratie directe, c'est-à-dire un régime où tous les citoyens participaient à la prise de décision. Le mot « démocratie » et sa définition sont restés adossés à cette expérience athénienne.
Or, les régimes politiques modernes ont presque tous adoptés un gouvernement représentatif, c'est-à-dire un système où l'élection a remplacé le tirage au sort et où une minorité des citoyens participent à la prise de décision concernant l'ensemble de la collectivité nationale.
On se demandera alors dans quelle mesure ce régime représentatif a été conçu dans l'idée de se rapprocher de cette démocratie dite pure. Il s'agira ainsi de montrer que le régime politique moderne de « démocratie représentative » est soumis depuis le début à son « aporie constitutive » (P. Rosanvallon), c'est-à-dire que son évolution est tenue par sa contradiction originelle : une démocratie de « distinction » (B. Manin) et abstraite.
[...] Rosanvallon) et de participation politique, ce qui a eu pour effet d'entrainer une démocratisation de cette démocratie représentative (II). La représentation politique comme système politique résolvant les problèmes posés par la démocratie directe On peut écrire que les régimes politiques modernes sont nés avec les Révolutions anglaise, américaine et française. Ces Révolutions, bien que s'inscrivant dans des contextes différents (en France se libérer de la Monarchie absolue, aux USA s'émanciper de la tutelle anglaise par exemple), ont toutes prôné un type de régime : le gouvernement représentatif (ou y ont abouti pour ne pas oublier l'exception française). [...]
[...] Démocratie et représentation La démocratie, dit-on, a été inventée par les Athéniens au Vème siècle avant Jésus-Christ. Existait là-bas, à cette époque, en effet, un système politique qui autorisait chaque citoyen à remplir une fonction publique s'il le désirait (Bernard Manin, dans ses Principes du gouvernement représentatif, rappelle bien qu'était tiré au sort le premier venu c'est-à-dire celui qui le voulait bien). On a appelé ce système politique une démocratie directe, c'est-à-dire un régime où tous les citoyens participaient à la prise de décision (je rappelle que n'étaient pas citoyens les femmes, les esclaves et les métèques Le mot démocratie et sa définition sont restés adossés à cette expérience athénienne ; Lincoln n'a-t-il pas dit que la démocratie était un régime du peuple, pour le peuple et par le peuple ? [...]
[...] Ceux-ci viendront pallier le manque de figuration sociale du système représentatif (cette abstraction individualiste). En défendant les travailleurs les syndicats créent un homme social, avec une substance sociale, professionnelle, que ne possédait pas l'individu politique. C'est le mouvement ouvrier qui sera à la base de cette demande de figuration. Bien qu'appelant à la Révolution sociale, les mouvements ouvriers ont aidé à réformer le système représentatif, en le faisant coller davantage au pays réel Mais les partis, comme les syndicats, porteurs d'espoir quant à une éventuelle démocratisation, ont vu leur légitimité attaquée, notamment depuis la fin du régime soviétique en URSS. [...]
[...] Ces entreprises politiques (M. Weber) ne vont pas être conçues seulement comme des machines voulant engranger les voix, mais aussi comme des moyens pour démocratiser la représentation. Ainsi, les cocus aux USA ou les premiers partis en France (analysés par Ostrogorski et Michels) vont être le lieu d'un apprentissage des règles du jeu démocratique et le moyen d'amener des citoyens démunis socialement et économiquement à participer à la décision. Dans une perspective subversive, le Parti Communiste Français (PCF) sera l'archétype de cette institution totale socialisant et permettant à ses membres de pouvoir s'élever, sinon dans la société, du moins dans le parti, apportant ainsi de fortes rétributions et, paradoxalement pour lui, diminuant les velléités révolutionnaires (G. [...]
[...] Cela dit, au regard de l' aporie originelle constatée, il faut noter qu'il ne s'agit que d'une crise contemporaine de la représentation politique (ou manifestation contemporaine d'une crise constante). Ce déficit en termes de participation et de figuration est sans doute accru aujourd'hui en raison de la hausse du taux de scolarisation et la démocratisation de l'enseignement supérieur. Ainsi, ce n'est pas la politique qui est en cause, mais ses formes dites traditionnelles. Ici sont visés particulièrement les partis politiques, qui seraient hiérarchiques, ne laissant que très peu de place à l'individu pour s'exprimer. Ce n'est pas tant la fin des militants qu'une transformation du militantisme (J. Ion). [...]
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