En mai 2007, les médias français exposent comme un "scoop" que Cécilia Sarkozy, épouse du candidat UMP à l'élection présidentielle, ne serait pas allée voter. Certes, la critique des médias à l'égard de son abstention se porte sur son lien direct au milieu politique, mais la critique vient aussi pointer du doigt les abstentionnistes. En réalité, le vote reste le symbole des luttes en faveur des droits civiques qui ont conduit à l'obtention du suffrage universel en 1848 pour les hommes, en 1944 pour les femmes en France. Le vote est donc un symbole sacré de la citoyenneté. Toutefois, on observe depuis quelques années une augmentation de l'abstention de l'électorat français en particulier, mais aussi dans d'autres pays d'Europe (...)
[...] Les pays d'Europe du Nord et de tradition protestante sont effectivement plus politisés. Il faut ici rappeler la tradition d'alphabétisation précoce dans ces pays, de même que la culture du débat et de la discussion. Enfin, même si l'abstention augmente en France, celle-ci dépend tout de même du type d'élection concerné. C'est à travers cette typologie que l'on peut observer que l'abstention dépend véritablement de l'intérêt porté à l'élection en fonction de son enjeu ou du rapport au candidat. La participation électorale est effectivement bien plus grande aux élections présidentielles ou aux élections municipales. [...]
[...] Ainsi, au lieu de parler de démocratie de l'abstention on pourrait parler d'une mutation de la démocratie et d'une nouvelle citoyenneté. Néanmoins, on peut se demander qui est à remettre en cause dans l'augmentation de l'abstention et dans cette mutation des pratiques vers d'autres formes de participation politique. Les raisons peuvent se retrouver dans les institutions elles-mêmes ou dans les partis par exemple. Si l'on pense au Parti Socialiste Français, ce parti concernait plutôt l'électorat ouvrier et l'électorat des employés, il y a quelques décennies. [...]
[...] On peut prendre un exemple pour illustrer ces pratiques : les nouvelles associations. Il existe en effet beaucoup d'associations aujourd'hui pour défendre le droit du logement, comme les Enfants de Don Quichotte, ou encore des associations pour défendre l'accès à la citoyenneté pour les sans-papiers par exemple. Les combats de ces associations reflètent bien l'évolution de la démocratie : le vote semble moins utile que l'action collective politique. Lorsqu'on vote, on peut approuver une politique pour la mise en œuvre de réformes permettant d'appliquer des droits et des politiques particulières. [...]
[...] Peut-on parler d'une démocratie de l'abstention ? Introduction : En mai 2007, les médias français exposent comme un scoop que Cécilia Sarkozy, épouse du candidat UMP à l'élection présidentielle, ne serait pas allée voter. Certes, la critique des médias à l'égard de son abstention se porte sur son lien direct au milieu politique, mais la critique vient aussi pointer du doigt les abstentionnistes. En réalité, le vote reste le symbole des luttes en faveur des droits civiques qui ont conduit à l'obtention du suffrage universel en 1848 pour les hommes, en 1944 pour les femmes en France. [...]
[...] Mais il y a aussi une abstention de protestation utilisée par une population à l'inverse plus cultivée et parfois même plus politisée qui s'abstient pour protester. En sociologie politique, on associe souvent abstention, à savoir ne pas se rendre aux urnes, et vote blanc ou nul. En effet, les votes blancs ou nuls ne sont pas comptabilisés dans les résultats finaux. En considérant alors le vote blanc ou nul comme une forme d'abstention, celui-ci a aussi augmenté, de depuis 1993. [...]
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