Les ministres de l'Intérieur des six pays les plus peuplés d'Europe se sont réunis le 26 octobre dernier pour décider de la mise en place d'un “environnement plus hostile au terrorisme”. Nombreuses ont été de telles réunions après l'attaque des Twin Towers par Al Qaida. Les États démocratiques, principales cibles du terrorisme moderne, éprouvent le besoin de se regrouper et de mener des politiques communes pour se protéger face à la violence terroriste. De telles mesures de précautions sont à priori compréhensibles. Le terrorisme menace la sécurité des citoyens et prétend saper l'autorité d'un État. La violence terroriste n'a pas de cible déterminée, elle frappe les civils tous azimuts, sans aucune logique. La violence terroriste est à distinguer du banditisme, ou de l'anarchisme. Car dans les faits, elle s'apparente à une violence guerrière. Les attentats du World Trade Center ont causé la mort de 4 000 personnes, cela s'appelle en droit contemporain un crime contre l'humanité. De ce fait, le terrorisme est un acte puissant d'intimidation, non plus à destination des civils mais à destination de l'État concerné. Contrairement aux idées reçues le terrorisme n'est pas de la violence gratuite. La violence est utilisée à des fins politiques. Le premier exemple donné par l'histoire est celui du gouvernement de la Terreur où les exécutions s'enchaînaient pour “convaincre” par la peur, et non par la raison,les plus réticents, à se rallier à la cause républicaine. Le terrorisme constitue une menace pour toute forme d'État qu'il soit démocratique ou non. Cependant, les démocraties semblent plus facilement touchées et atteintes par le terrorisme. Et ce, tout simplement parce que la démocratie et le terrorisme sont deux notions qui s'opposent. Le terrorisme est le fait d'un groupuscule d'une organisation, qui par la force et non par la légitimité des urnes entend obtenir quelque chose.
Mais les chefs des États réunis le 26 octobre dernier ne se trompent-ils pas de remèdes ? La mort de milliers de personnes est-ce réellement le plus grand tort causé à la démocratie ? Le terrorisme est un piège tendu à la démocratie : la peur suscitée par la violence aveugle pousse les dirigeants démocratiques à mépriser les valeurs démocratiques pour se protéger. La démocratie doit réfléchir à ses failles et s'accrocher à ses valeurs pour survivre au terrorisme, pour contrecarrer le piège tendu.
[...] Et ce, tout simplement parce que la démocratie et le terrorisme sont deux notions qui s'opposent. Le terrorisme est le fait d'un groupuscule d'une organisation , qui par la force et non par la légitimité des urnes entend obtenir quelque chose. Lorsque le terrorisme est interne à l'État, il menace son unité. Lorsqu'il est international, il menace sa souveraineté. Face à ce genre d'enjeux, la démocratie paraît être la plus vulnérable. Il est vrai que sa force de frappe est très limitée. [...]
[...] Il s'agit de le comprendre avant de le combattre. Le terme de terroriste ne doit pas être employé de manière trop hâtive. Qualifier un individu de terroriste c'est lui immédiatement l'exclure, le diaboliser. C'est se positionner en tant que pauvres victimes et c'est le reléguer au rôle de bourreau. George Bush Junior a adopté une vision plus manichéenne encore en opposant l'axe du Mal à l'axe du Bien. Or la violence aussi insoutenable soit elle n'est pas le fait de monstres sanguinaires et inhumains. [...]
[...] Là-bas est installée une prison militaire qui détient des “suspects” terroristes. Par décret présidentiel, le Président Bush autorise la détention sans chef d'accusation et sans limites de présumés terroristes. Cette prison viole tous les principes inhérents à la détention: une personne est emprisonnée sur simple présomption, sans procès équitable. Contrairement à ce que recommande la troisième Convention de Genève, les détenus n'ont pas le droit à un avocat, rien ne leur garantit un procès équitable. Malgré les multiples décisions de la Cour Suprême,malgré les actions des organismes tels Amnesty International, les Etats-Unis ne veulent rien entendre, sous prétexte temps de guerre, la justice a pour habitude de ne pas interférer dans les décisions de l'exécutif”. [...]
[...] Le pire est que de plus en plus elle s'apparente à un acte de guerre. La maîtrise des nouvelles technologies le commerce d'armes permettent aux terroristes de devenir de véritables armées. A ceci près qu'ils n'ont pas de cible politique particulière ils frappent de manière indistincte, ils tuent des civils. Ces actes barbares dans le cadre du terrorisme interne (la prise d'otage d'enfants russes par les Tchétchènes en Ossétie du Nord en 2004) ou international (la boucherie du 11 septembre), visent à créer un sentiment d'insécurité, à intimider les États visés. [...]
[...] Tout ce déroule comme si parce que plus vulnérable la démocratie était la cible privilégiée des terroristes. Chaque attentat perpétré est un coup porté à la démocratie. Parce qu'il meurtrit l'opinion, parce qu'il montre les faiblesses de l'État pour protéger les citoyens. Pour survivre, il faudrait alors se protéger et mener un combat. Une lutte contre le terrorisme qui devrait mobiliser toutes les forces vives de la nation, une lutte qui selon les responsables du MI les services secrets britanniques, prendrait une génération au moins. [...]
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